En octobre 2010, Brenda Chapman  apprend qu’elle est évincée du projet  Rebelle (3D) de Pixar, les producteurs lui préférant Mark Andrews à la réalisation. Une fois le long-métrage sorti, cet été, elle a avoué que ce choix de production avait été "une épreuve déchirante"  pour elle, mais aujourd'hui, c'est à Disney qu'elle s'en prend. Elle qui a fait ses débuts dans la firme aux grandes oreilles regrette certains agissements de ses patrons à son égard et a décidé hier de régler ses comptes, sur son blog, en dénonçant le sexisme dont elle avait été victime. Brenda la rebelle ? Dans son post, Brenda Chapman revient sur son embauche en 1987. A cette époque, selon ses propres mots, ils n’y avaient pas assez de femmes dans les postes de création.  "En fait, ils n’ont pas de femmes. Lorsque qu'un producteur exécutif m’a embauché, il m’a dit : 'Nous avons besoin d’une femme et vous êtes au bon prix'. Sans blague."Brenda Chapman a alors été présentée comme "la première artiste féminine de l’histoire de Disney". Une dénomination qu'elle réfute, sans citer d'autres noms, même si on sait par exemple que Linda Woolverton a travaillé sur plusieurs scénarios Disney, comme Aladdin, Le Roi Lion et La Belle et la Bête, pour lequel elle a eu un Oscar. Chapman revient aussi sur des compliments qu'elle a eu du mal à encaisser : "Vous êtes la seule femme dans la pièce (...) Vous devriez être fière'. J'ai essayé d'en tirer une fierté, mais cette distinction était surtout embarrassante." Au cours de l'article, elle évoque son ascension au sein du studio, depuis ses débuts de stagiaire sur La Petite Sirène (storyboard) jusqu'à ses différentes fonctions artistiques sur La Belle et la Bête et Rebelle (elle a co-écrit l’histoire des deux dessins animés).  Peu à peu elle se fait un nom avec des dessins animés qui deviennent des chefs-d’œuvres et qui, ironie du sort, prônent des figures de femmes fortes, telles qu'Ariel et Belle, un personnage adoré par l’artiste : "Belle était ma préférée. Intelligente et courageuse, elle ne tenait pas compte de l’apparence…".Chapman n’assimile tout de même pas son expérience chez Disney à celle chez Pixar. En fait, elle ne revient même pas sur son éviction de Rebelle, mais insiste bien sur ses premières années de travail chez Disney. On ne peut pourtant pas s'empêcher de remarquer que le schéma reste le même : en choisissant Chapman, Pixar misait sur une réalisatrice aimée par la communauté (depuis son départ de Disney, elle avait co-réalisé Le Prince d’Egypte pour Dreamworks) et Rebelle était présenté comme le premier film d'animation Pixar à suivre une héroïne à proprement parler (même si quelques personnages féminins sont inoubliables, comme Dory, Jessie, ou Bouh). Au lancement du projet, elle était également mise en avant comme la première réalisatrice du groupe, notamment par John Lasseter, l’homme à la tête du studio. Si vous êtes à l'aise avec l'anglais, vous pouvez lire ici  son article complet. Pour l’instant, Brenda Chapman n’a pas de projet, mais Pixar vient d’embaucher une autre femme, Marti Noxon (Buffy contre les vampires) pour un film pas encore défini. Les lignes bougeraient-elles ? Le plafond de verre de Disney aurait donc des fissures chez Pixar ? Avec ce règlement de compte, il se pourrait bien que les choses commencent à bouger au sein de l’animation hollywoodienne… Mesdames, il y a encore de l’espoir.