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On se remémore la saga Harry Potter pour se préparer à la sortie des Animaux fantastiques.

La saga Harry Potter film par film : 1. L’école des sorciers

Durant une décennie, Harry Potter a ensorcelé la planète. Première vous propose de replonger dans son univers magique avant de découvrir son spin-off/préquel Les Animaux fantastiques au cinéma la semaine prochaine. Plongeons aujourd’hui La Chambre des secrets, dans les salles obscures le 4 décembre 2002.

Les Animaux fantastiques, Pottermore, The Cursed Child… Le point sur l’univers étendu de J. K. Rowling

L’histoire : Après une année magique passée à Poudlard, Harry a dû rentrer chez les Dursley pour les vacances d’été. Cette fois-ci, ce n’est pas une lettre qui va bouleverser son quotidien ennuyeux, mais… un Elfe de maison, venu lui annoncer qu’il court un grand danger.

Les coulisses : L’adaptation du premier Harry Potter était un "succès assuré", prédisait Première à l’époque, et la Warner Bros. n’a pas attendu de connaître le score de L’Ecole des sorciers au box-office pour lancer la production de sa suite. Dès le 18 novembre 2001, les caméras tournent à nouveau aux studios Leavesden, près de Londres. Chris Columbus reste aux commandes, les comédiens aussi, tout comme le scénariste Steven Kloves et le compositeur John Williams. On ne change pas une équipe qui gagne.

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La réplique : "Harry ! On peut paniquer, maintenant ?"
Après un premier épisode très enfantin, les aventures de Harry Potter deviennent un peu plus inquiétantes dans ce deuxième opus où les jeunes héros croisent des araignées et un serpent géants. Sans compter que les rumeurs sur le retour de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom commencent à se répandre (il faudra patienter deux films avant de découvrir Ralph Fiennes dans le rôle, mais en 2002, les lecteurs connaissent déjà son entrée fracassante dans La Coupe de Feu, le livre ayant été publié avant la sortie de L’Ecole des sorciers). La Chambre des Secrets est également plus mouvementé que son prédécesseur, démarrant notamment par une arrivée à Poudlard spectaculaire, lorsque Ron et Harry tentent de diriger tant bien que mal une voiture enchantée volant (oui, volant) vers le château. 

Le sort "Expelliarmus !" 

Qui dit plus d’action, dit encore plus de magie. La scène où Gilderoy Lockhart organise un duel pour apprendre le sort de désarmement aux écoliers est particulièrement distrayante (même si elle est aussi célèbre pour une erreur : on y entrevoit un cameraman). Après une démonstration haute en couleur en compagnie de Rogue, les professeurs laissent leur place à Harry et Drago, qui en profitent pour transgresser les règles et se lancent des sorts plus dangereux que prévu. Leur rivalité étant de plus en plus forte dans cette suite, ils poursuivront leur combat dans les airs, lors d’un mémorable match de Quidditch.

La scène : S’il y a l’embarras du choix côté scènes spectaculaires, c’est un passage plus émouvant qui retient particulièrement l'attention. A la fin du film, Harry ruse afin que le propriétaire de Dobby, Lucius Malefoy, libère l’Elfe de maison en lui faisant don d’un vêtement malgré lui. Aujourd’hui encore, les fans de Harry Potter offrent des chaussettes à la statue de ce personnage clé de la saga lorsqu’ils visitent le parc d’attraction ou les différentes expositions consacrées au monde magique de J.K. Rowling.


Des fans de Harry Potter tentent de sauver Dobby du Warner Bros Studio Tour

Le casting : La distribution s’étoffe au sein de ce deuxième épisode, avec notamment l’arrivée de deux figures paternelles importantes : le cruel Lucius Malefoy est interprété par Jason Isaacs, qui offre un air hautain et une froideur sans faille au père de Drago, et Arthur Weasley, le gentil papa de Ron, Ginny et les autres, est incarné par Mark Williams, qui déborde au contraire de chaleur et de curiosité ("Dis-moi, Harry, toi qui connais les Moldus, à quoi sert un canard en caoutchouc, exactement ?").

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Dobby est également une création importante de cette suite. Créé en images de synthèse, il est doublé par Toby Jones en anglais et Pierre Laurent en français (papa de Mélanie Laurent, il est célèbre pour ses multiples voix au sein de la série Les Simpson).

Mention spéciale à Kenneth Branagh, le nouveau professeur des Forces du Mal, un imposteur, narcisse couard qui en fait des tonnes. La production avait hésité à engager une autre star britannique, Hugh Grant, mais a finalement embauché cet acteur et réalisateur devenu célèbre pour ses adaptations modernes de Shakespeare. Il fut d’ailleurs ensuite question qu’il mette en scène le troisième opus de Harry Potter, mais c’est finalement le Mexicain Alfonso Cuaron qui s’y est attelé.

Eddie Redmayne : "J’avais auditionné pour le rôle de Voldemort"

La Chambre des secrets au box-office : Fort de 879 millions de dollars récoltés sur la planète, Harry Potter et la chambre des secrets est pourtant le deuxième moins bon succès de la franchise. Un an après le carton phénoménal du premier volet, qui était en tête du classement mondial de 2001 grâce à 974 millions de billets verts, cette suite fait un peu moins bien et se retrouve doublée par Le Seigneur des Anneaux – Les Deux tours (923 millions). Enfin, elle enregistre tout de même un joli carton. En France, par exemple, ce n°2 attire plus de 9 millions de personnes au cinéma et se situe aujourd’hui encore dans le top 50 des plus gros succès de tous les temps.

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La Chambre des secrets dans Première : Moins d’un an après sa première mention dans le magazine, Harry Potter est en couverture de Première, armé de l’épée de Gryffondor. Au sein du numéro publié en juillet 2002, un portfolio est consacré à cette suite, où sont présentés les nouveaux personnages et décors importants à l’aide d’anecdotes cinéphiles. Ex : "La scène se déroulant dans la chambre des secrets, où trône une statue de Salazar Serpentard (dont Voldemort est l’héritier) est inspirée de La Mort aux trousses, d’Alfred Hitchcock". Chris Columbus y explique qu’après avoir tourné cet épisode plus mouvementé, il rêve de passer le flambeau à un autre réalisateur, afin de consacrer plus de temps à sa famille : "J’ai fait ces deux films pour mes gamins, mais depuis le début du projet, je quitte la maison à 6h30 et je rentre après 22h. J’aimerais bien dîner un peu avec eux". Il profite aussi de l’interview pour couper court à une rumeur persistante : "Quant à ce que l’on raconte sur l’omniprésence tyrannique de J.K. Rowling, c’est archifaux. La preuve : je suis en train de finir le tournage et je ne l’ai pas encore vue une seule fois sur le plateau tellement elle est occupée à finir le cinquième livre"L’Ordre du Phénix sera en effet publié en anglais en juin 2003, puis traduit en français en décembre, soit un an après la sortie au cinéma de La Chambre des Secrets.

Cette étrange passerelle entre Harry Potter et Game of Thrones

Notre critique : Tous ceux qui avaient trouvé le premier opus des aventures d’Harry Potter relativement plan-plan vont apprécier cette deuxième livraison un peu plus proche du film d’action que la précédente. Même si la qualité de certains effets spéciaux reste discutable (Dobby est un peu bof), la multiplication des temps forts (enfin, le quidditch est devenu un sport spectaculaire!) pourra même filer les chocottes à certains petits. Mais, au moins, ça bouge. Et la scène, particulièrement réussie, des araignées galopant dans la forêt interdite reste un morceau de bravoure. Columbus s’est aussi offert quelques (trop rares) libertés avec le livre pour offrir des surprises-bonus qui vont ravir ceux – et ils sont nombreux – ayant déjà lu et relu La Chambre des secrets (au fait, le cinquième livre, c’est quand vous voulez, Mrs. Rowling). Enfin, le réalisateur, qui ne mettra pas en scène le prochain épisode, a eu l’idée géniale d’inviter Mr. Kenneth Branagh à être de la fête. En Gilderoy Lockhart, nouveau professeur de défense contre les forces du mal aussi pédant que trouillard, il apporte la touche d’humour qui faisait défaut à l’histoire. Et puis, un grand acteur, franchement, ça fait du bien. 
(à suivre)
Elodie Bardinet (@Eb_prem)