Cette semaine, la crise s'invite au cinéma, qu'elle soit économique, personnelle, amoureuse ou universelle. Décryptage des sorties de la semaine.Si vous n'en n'avez pas marre d'entendre parler de la crise : Wall Street 2 : L'argent ne dort jamais, d'Oliver Stone, avec Michael Douglas, Shia LaBeouf, Josh Brolin...Synopsis : En 2001, après avoir purgé sa peine pour fraude boursière, blanchiment d'argent et racket, Gordon Gekko sort de prison. Personne n'est venu l'accueillir, ni sa fille Winnie, qui a coupé les ponts, ni ses anciens collègues qui ont continué à amasser des fortunes durant ses 8 ans d'absence. Jack Moore, un jeune trader, a fait gagner des millions de dollars au fonds d'investissement Keller Zabel dirigé par Louis Zabel, son mentor. Sa petite amie, Winnie, admire son talent et son idéalisme. Lorsque la cotation Zabel s'effondre, la banque d'investissement Churchill Schwartz en profite pour lancer une OPA hostile sur Keller Zabel. Ruiné par la chute de ce dernier, Jake assiste à une conférence donnée par Gordon Gekko...L'avis de Première : S’il est difficile de reprocher à Stone son cynisme, on peut déplorer sa résignation impuissante et l’indifférence avec laquelle il réduit ses personnages à l’état de marionnettes. Seule exception, Gordon Gekko, qui tire les ficelles et s’en sort gagnant. Dommage car le début était prometteur : belle photo de Rodrigo Prieto, bonne musique de David Byrne et distribution avisée, particulièrement Josh Brolin, qui pourrait être un des meilleurs acteurs du moment s’il n’acceptait toujours ce même rôle de dur qui s’effrite à la fin.Bande-annonce : Si vous aimez les amours compliquées : Les amours imaginaires, de Xavier Dolan, avec Monia Chokri, Neils Schneider...Synopsis : Francis et Marie, deux amis, tombent amoureux de la même personne. Leur trio va rapidement se transformer en relation malsaine où chacun va tenter d'interpréter à sa manière les mots et gestes de celui qu'il aime..L'avis de Première : Dolan filme en poète, et il y a dans son cinéma une urgence, un aplomb, une fraîcheur dans la façon de décrire les émois amoureux qui font de ces Amours imaginaires un objet volatil, aussi fragile que précieux. Ce cinéma-là n’est pas jeune : il EST la jeunesse.Bande-annonce : Si vous n'avez pas peur de prendre des distances : Trop loin pour toi, de Nanette Burstien, avec Drew Barrymore, Justin Long...Synopsis : Erin et Garnett sont très bien ensemble, même quand ils ne le sont pas. Lorsqu’Erin, jeune étudiante en journalisme, part pour San Francisco terminer ses études ; son petit ami Garrett, jeune découvreur de talents musicaux, reste à Manhattan poursuivre ses ambitions dans l’attente d’une promotion qui lui a été promise. Grâce à la connexion d’une webcam et le programme miles « grand voyageur », ils avancent tous deux leurs pions naviguant au travers des pièges et problèmes de communication de leur amour Est-Ouest, évitant les mauvais conseils d’amis et de certains prédateurs célibataires pour qui « je suis pris » n’est pas un obstacle. Mais, lorsque leur attente semble tirer à sa fin, Erin décroche le job de ses rêves en Californie, tandis que la carrière de Garrett s’emballe à New York. Les grandes retrouvailles tant attendues pourraient les séparer pour de bon…à moins que leur amour ne tienne bon.L'avis de Première : Grâce à de salutaires dialogues trash (extrait : "Tu te coupes toi-même les cheveux et tu te suces la bite ? Mais t’es un vrai couteau suisse !"), ce qui n’aurait pu être qu’une simple comédie romantique devient le plus souvent une comédie tout court, qui en profite pour détourner au passage deux ou trois scènes obligées du genre. Quant à Drew Barrymore, décidément idéale pour camper les filles d’aujourd’hui qui en ont, et Justin Long, son vrai boyfriend dans la vie, ils mettent du coeur et beaucoup de naturel à l’ouvrage.Bande-annonce : Si un homme de Néandertal sommeille en vous : AO, de Jacques Malaterre.Synopsis :Pendant plus de 300 000 ans l’homme de Neandertal règne sur la planète. Il y a moins de 30 000 ans, il disparaît à tout jamais… Son sang coule-t-il encore dans nos veines ? Nul ne le sait, sauf AO…Le dernier des Neandertaliens !Adapté du roman AO l'homme ancien de Marc Klapczynski, aux éditions Aubéron.L'avis de Première : Commenté par une voix off encombrante, le film aligne des péripéties prévisibles qui servent un discours attendu sur la différence et l’écologie – le rustre Néandertalien est en communion avec la nature alors que le sophistiqué Homo sapiens est déjà un destructeur. L’interprétation est, quant à elle, déconcertante : Aruna Shields, mannequin anglo-indienne, est aussi crédible en Homo sapiens que Christophe Lambert en Vercingétorix.Bande-annonce :