Choix numéro 1 : De rouille et d’os de Jacques Audiard avec Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts, Bouli Lanners, sortie prévue jeudi, à l’occasion du Festival de Cannes.Synopsis : Ça commence dans le nord. Ali se retrouve avec Sam, cinq ans, dans les bras. C'est son fils, il se connaît à peine. Sans domicile, sans argent et sans amis, Ali trouve refuge chez sa sœur à Antibes. Là-bas, c'est tout de suite mieux, elle les héberge dans le garage de son petit pavillon, elle s'occupe du petit et il fait beau. A la suite d'une bagarre dans une boite de nuit, son destin croise celui de Stéphanie. Il la ramène chez elle et lui laisse son téléphone. Stéphanie est dresseuse d'orques à Marineland. Il faudra que le spectacle tourne au drame pour qu'un coup de téléphone dans la nuit les réunisse à nouveau. Quand Ali la retrouve, la princesse est tassée dans un fauteuil roulant : elle a perdu ses jambes et pas mal d'illusions. Il va l'aider simplement, sans compassion, sans pitié. Elle va revivre.L'avis de Première : Après le monumental Un prophète en 2009, film somme qui synthétisait les obsessions de son auteur et creusait un fossé insondable avec la concurrence, on se demandait quelle direction allait bien pouvoir emprunter Jacques Audiard. Face à un chef-d’oeuvre aussi terrassant, on connaît des cinéastes qui seraient restés muets, tétanisés, ou qui auraient passé le reste de leur carrière à bégayer. Pas lui. Trois ans plus tard (à son rythme, donc), il revient avec un nouveau long métrage en forme d’uppercut. Le titre sonne comme celui d’un polar, mais il s’agit en fait d’un mélo pur et dur, tourné sous le soleil d’Antibes et noir comme le charbon. Une love story patraque et détraquée, comme si son auteur, dix ans après, reprenait les ingrédients de Sur mes lèvres pour les chauffer à blanc, les porter à une forme d’incandescence paroxystique. 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Modèle de mise en scène, le prologue nous fait découvrir l’intérieur de la maison des Bishop au moyen de somptueux travellings latéraux, circulaires et verticaux. Chaque pièce y est conçue comme un tableau dans lequel les personnages sont statiques ou réduits à la pantomime. Tout est en place, sous contrôle, c’est le cinéma d’un marionnettiste doublé d’un ventriloque – les acteurs disent leurs répliques avec un détachement tel qu’on les croirait soufflées par le cinéaste. Plus encore que dans ses précédents films (Fantastic Mr. Fox mis à part), Anderson pousse la sophistication à l’extrême. Lire la suite ici.Bande-annonce :    Choix numéro 3 : Contrebande de Baltasar Kormakur avec Mark Wahlberg, Ben Foster , Giovanni RibisiSynopsis : Chris Farraday a tiré un trait sur son passé criminel, jusqu'au jour où son beau-frère Andy sabote une opération de trafic de drogues montée par l'intraitable caïd Tim Briggs . Pour aider Andy à s'acquitter de sa dette, Chris est forcé de reprendre du service et se tourne vers ce qu'il connaît le mieux : la contrebande. Avec l'aide de son meilleur ami Sebastian, il met en place une équipe et élabore un coup qui devra lui assurer des millions en faux billets, contre un simple aller-retour au Panama. L'opération s'avère vite une impasse. Chris n'a plus que quelques heures pour mettre la main sur le butin. Il va devoir faire appel à des talents auxquels il avait renoncé depuis longtemps et naviguer entre des barons de la drogue sanguinaires, des tueurs à gages et la police, avant que la vie de sa femme Kate et ses fils ne serve de dédommagement.L’avis de Première : Vous ignorez sans doute tout du polar nordique Reykjavík-Rotterdam, et pourtant, son remake US risque de vous donner une légère impression de déjà-vu. Histoire d’un criminel repenti rattrapé par son destin, ce nouveau Wahlberg movie propose en effet une sérieuse enfilade de clichés. Cependant, presque bizarrement, le film fonctionne.Est-ce à cause de l’atmosphère particulièrement poisseuse des scènes tournées à Panama ? De la dégaine improbable de Giovanni Ribisi en caïd à barbiche ? De l’acharnement de Wahlberg à ne jamais essayer d’avoir l’air sympa ? Sans doute un peu tout ça, associé à la foi de charbonnier de Baltasar Kormákur, réalisateur dépourvu de tout surmoi « auteuriste » et guidé par la simple envie d’ouvrager une chouette petite série B du samedi soir. C’est comme le Boom Boom de John Lee Hooker plaqué sur le générique de fin : on a beau l’avoir déjà entendu mille fois, ça reste quand même une bonne chanson.Bande-annonce :  Les autres sorties de la semaine sont ici