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En 2000, le réalisateur expliquait déjà dans Première comment sa star s’était "transformée" en Andy Kaufman.

Le documentaire Jim & Andy : The Great Beyond est arrivé sur Netflix vendredi et il est absolument fascinant. Pas que pour les fans d’Andy Kaufman, de Man on the Moon ou de Jim Carrey, mais pour tous les cinéphiles qui s’intéressent à la question de l’acteur, de la plongée dans un rôle. Durant le tournage, la star de The Mask et Dumb and Dumber s’est ainsi immergée dans la peau de son modèle, "jouant" Andy sur le plateau du film de Milos Forman, mais aussi dans les coulisses, ce qui a entraîné des situations totalement loufoques. L’acteur n’est évidemment pas sorti indemne de ce tournage, et le reste de l’équipe non plus !


Jim & Andy, making-of hallucinant de Man on the Moon

Découvrir les coulisses de Man on the Moon près de 20 ans après sa sortie donne évidemment envie de revoir le long métrage, mais aussi de relire des interviews de l’époque pour voir si Milos FormanJim CarreyDanny De Vito et les autres étaient déjà sous le choc de ce tournage hors normes. En jetant un œil au numéro de Première de mars 2000, on comprend vite que c’était bien le cas. Interviewé par Jean-Yves Katelan, le cinéaste détaillait par exemple n’avoir "jamais rencontré Jim Carrey sur le plateau ! Je n’ai jamais vécu ça avec un autre acteur. Il était vraiment le personnage du lever au coucher. Soit dans la peau d’Andy Kaufman, soit dans Tony Clifton, soit Latka, soit Elvis… Vous ne voyez pas une performance, vous voyez Andy Kaufman ! Je suis très déçu qu’il n’ait pas été nommé aux Oscars. Je crois qu’il est trop bon pour que les gens remarquent le travail d’acteur ! Ca a l’air trop facile…"

Ce qu’on découvre dans le making-of phénoménal Jim & Andy ne serait donc pas du chiqué. Milos Forman expliquait aussi avoir lui-même été fasciné par la personnalité d’Andy Kaufman, au point d’appeler ses jumeaux, nés en pleine préparation du film en 1998, Jim et Andy.  "Moi, je voulais Andy et Tony (pour Clifton, l’alter ego maléfique de Kaufman, ndlr), mais, au même moment, Peter, mon premier fils, a eu une fille qu’ils ont appelée Tonie ; du coup, ok, va pour Jim." L’anecdote n’est pas dans le documentaire, mais elle y aurait toute sa place.

Quelques pages plus loin, rebelote au cours de l’interview de Jim Carrey par Earl Dittman, qui s’ouvre par un préambule de Danny De Vito. L’acteur disait à l’époque : "Je crois que Jim n’arrivera pas à se débarrasser complètement d’Andy", ce qui est largement confirmé dans le making-of. Puis Carrey expliquait à son tout à quel point ce rôle l’avait "consumé". "J’ai dû m’abandonner à lui car Andy était comme ça. (…) Dans tout ce qu’il faisait, c’était un personnage. (…) Quand il était Tony, vous deviez parler à Tony. Il ne vous répondait pas, sinon. Ce n’était pas une maladie, c’était une immersion totale dans son rôle. Je savais que si je voulais lui rendre justice, il fallait vraiment que je sois Andy pour tout le monde. Je n’allais pas arriver en tant que Jim Carrey et attendre qu’on dise ‘moteur’ pour devenir Andy. (…) Ce film était pour moi l’occasion de disparaitre complètement. Je n’ai pas existé pendant trois mois, et, bizarrement, je crois que j’avais besoin de ça."

Jim Carrey multiplie les interviews et tapis rouges surréalistes

Bande-annonce de Man on the Moon, à (re)voir absolument en complément de Jim & Andy (et inversement) :


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