« Diana est morte une seconde fois » attaque The Guardian. « Quand Barbara Cartland rencontre Hollywood : une affreuse histoire » se moque le Daily Mail. « Tout est faux ! » s’indigne le docteur Hasnat Khan en personne. Les réactions britanniques au long-métrage d’Oliver Hirschbiegel sur la liaison amoureuse entre la princesse de Galles et le chirurgien Hasnat Khan ne sont pas tendres, et parfois même très violentes. L’équipe du film, présente à Paris pour la conférence de presse, a dégainé les arguments pour sa défense.« Diana n’est pas un biopic »Décontracté, le réalisateur allemand s’est expliqué avec beaucoup de diplomatie : « C’est avant une histoire d’amour classique, profonde, sensible et douloureuse sur l'impossibilité d’un amour ». Naomi Watts, un peu éprouvé par sa course au tapis rouge, a rodé son discours : « Le film n'est certainement pas un documentaire, il est basé sur des faits que tout le monde peut consulter. Mais il y a toujours des libertés à prendre, ça fait partie de toute adaptation. Il s’agit avant tout d’une interprétation ». Naveen Andrews -Hasnat Khan à l’écran -particulièrement élégant dans son costume noir, acquiesce : « Diana n’est pas un biopic ».« J’espère avoir représenté Diana de manière digne et respectueuse »Naomi Watts, qui a décliné le rôle deux fois avant de l’accepter, a toujours craint la réaction de la famille royale. « J’espère avoir représenté Diana de manière digne et respectueuse » a t-elle confié le visage grave aux journalistes. Mère de deux garçons, l’actrice a une fois encore témoigné son humilité : « Durant tout le tournage je n’ai pas arrêté de penser aux enfants de Diana. Je n’ai jamais voulu les blesser. Mais ils sont grands maintenant et ils s’attendaient à ce qu’un jour l’histoire de leur mère soit racontée. » Oliver Hirschbiegel met quant à lui en avant la bonne foi de son projet : « Durant le tournage nous n’avons pas cessé d’écrire à la famille royale pour les tenir au courant de l’évolution du film. C’est d’ailleurs le service presse de la famille elle-même qui nous a proposé de filmer devant le palais de Kesington alors que Londres était en plein JO »« On ne sait toujours pas ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas »Naomi Watts l’avoue, difficile de faire le tri dans la tonne de documents, de films et de livres sur la princesse défunte : « 16 ans après sa mort, Diana reste un personnage fascinant. On ne sait toujours pas vraiment ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas » note l’actrice. « Le plus grand challenge a été d’imaginer comment elle était. C’est dur de savoir où est la vérité dans tout ça. J’ai du faire confiance à mon instinct ». Une difficulté que partage Naveen Andrews : « Le plus difficile a été de saisir l’âme du personnage ».« Le problème c’est que tout le monde pense connaître Diana »Quand on s’attaque à une personnalité hautement médiatisée, plutôt délicat de passer à côté de la polémique. Ça fait partie du jeu. « C’était vraiment effrayant de prendre position sur une personne connue de tous. C’est sans nul doute le plus gros challenge de ma carrière » confirme Naomi. « Le problème c’est que tout le monde pense connaître Diana, et chacun s’est approprié son histoire » se justifie Oliver Hirschbiegel. « 16 ans après sa mort il y a toujours une polémique, une controverse autour d’elle. En Grande-Bretagne, tout le monde a une opinion » poursuit-il. Et puis il y a bien évidemment la nationalité du réalisateur qui sonne presque comme un blasphème. Pas évident pour les Britanniques de laisser un cinéaste allemand tripoter l’histoire de leur princesse.Malgré cela, le réalisateur reste confiant : « Je ne m’en fais pas, les réactions des critiques stimulent le public. En Grande-Bretagne, l’attente est énorme, le film sort sur 500 écrans ! Je suis confiant ».Diana sortira le 2 octobre en France.Laëtitia Pinon