Alan Moore dézingue (encore) les films de super-héros : "Je trouve ça grotesque"

L’auteur de Watchmen fait même le lien entre leurs succès et l’élection de Donald Trump.

En promo pour son film The Show, Alan Moore a accordé une interview au site Deadline, où il en remet une couche sur les films de super-héros. L’auteur du comic book Watchmen y explique à nouveau à quel point il déteste de le genre : « Maintenant, la plupart des gens assimile les comics aux films de super-héros (…) Je n’ai pas vu un film de super-héros depuis le premier Batman de Tim Burton. Ils ont ruiné le cinéma, et la culture à un certain niveau (…) Il y a des années, j’ai dit que je trouvais qu’il était inquiétant que des centaines de milliers d’adultes fassent la queue pour voir des personnages qui ont été créé il y a 50 ans pour divertir les garçons de 12 ans. Cela semblait indiquer un désir d’échapper aux complexités du monde moderne, et d’en revenir à une vision nostalgique de l’enfance. Ça semblait dangereux et la population était infantilisée. »

Grogne d’un vieux monsieur aigri ? Pas tout à fait. Moore, qui avait imaginé Watchmen comme une critique acerbe des super-héros, tient sa ligne depuis longtemps. Fraîchement retraité des comics, il fait le lien entre les encapés au cinéma et la situation politique actuelle : « C’est peut-être une coïncidence, mais en 2016, quand les Américains ont élu Trump et que le Royaume-Uni a voté pour quitter l’Union Européenne, six des douze films qui ont le plus rapporté au box-office étaient des films de super-héros. Je ne veux pas dire que l’un a engendré l’autre, mais à mon avis ce sont des symptômes de la même maladie : une déni de réalité et une forte envie de solutions simplistes et sensationnelles ». 

Et Alan Moore avoue ne jamais avoir vu un film de super-héros récent : « Oh mon Dieu non, je n’en regarde aucun. Tous ces personnages ont été volés à leurs créateurs, tous. Il y a des tas de fantômes derrière eux… Je n’ai aucun intérêt pour les super-héros, ils ont été inventés à la fin des années 30 pour les enfants, et ce sont de très bons divertissement pour eux. Mais quand on essaie de les faire passer dans le monde adulte, je trouve ça grotesque ».