Sophia Loren dans L'Or de Naples
Paramount

Balade nostalgique au sein d’une ville opprimée par la pauvreté, l’Or de Naples fête aujourd’hui ses 65 ans.

A travers six histoires tourmentées et virevoltantes qu’incarnent des personnages napolitains, Vittorio de Sica rend hommage aux habitants de sa ville natale. La légère infidélité d’une pizzaïola incarnée pas la belle Sophia Loren se confronte à la lourde tristesse silencieuse d’une mère suivant le cortège funéraire de son enfant tandis que la redondante partie entre un joueur maniaque et le fils d’un concierge précède l’histoire du mariage d’une prostituée ambitieuse. Tout n’est qu’apparence et vice, de la femme volage au caïd profiteur en passant par le prêtre corrompu, Vittorio de Sica réalise un film tragicomique rendant hommage à la vie si singulière de la cité parthénopéenne.

Adapté d’un recueil de nouvelles de Giuseppe Marotta, Vittorio de Sica réalise l’Or de Naples en 1955. Un film qui divise à l’époque la critique à Cannes qui n’y perçoit de manière générale qu’une légère fantaisie italienne. Pourtant l’Or de Naples conte un drame, celui d’une société meurtrie par la pauvreté. Le réalisateur confiait d’ailleurs : "Mon film est une comédie, et pourtant l'idée de mort y apparaît constamment en filigrane. Le Napolitain ne cesse de penser à la mort. C'est ce qui lui donne sans doute cette philosophie souriante, cette sagesse qu'il faut savoir découvrir. Il n'y a pas d'autre or à Naples que la sagesse napolitaine."

Vittorio de Sica réalise là un véritable témoignage de la société napolitaine des années 50 en entrecroisant le drame et l’humour.