Roman Polanski
Reynaud Julien/APS-Medias/ABACA

Une juge californienne a débouté le réalisateur de Chinatown et Rosemary’s Baby de sa demande de réinsertion au sein de l’Académie des Oscars, dont il avait été exclu en 2018.

C’est confirmé : Roman Polanski ne fait bien plus partie des membres de l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences -la prestigieuse association qui remet les Oscars chaque année avait exclu le cinéaste de ses membres en mai 2018, et celui-ci avait contre-attaqué en justice en avril 2019. Mardi 24 août, la juge californienne Mary Strobel a confirmé que la décision de l’Académie était juste : bien qu’elle estime que l’Académie aurait pu prévenir Polanski plus tôt, leur décision "reposait sur des preuves, n’était ni arbitraire ni capricieuse, et ne constituait pas un abus de pouvoir", a tranché la juge, rappelant les accusations pesant sur Polanski. Le réalisateur de Chinatown et Rosemary’s Baby a été reconnu coupable de détournement de mineure, en 1977, après avoir eu des relations sexuelles avec Samantha Geimer, âgée de 13 ans. Polanski a quitté les États-Unis suite à cette affaire. En mai 2018, l’Académie avait exclu Polanski et Bill Cosby (jugé coupable de viol le mois précédent), quelques mois après avoir adopté de nouveaux règlements, suite aux conséquences du mouvement #MeToo, visant "à encourager des normes éthiques qui exigent que ses membres se conforment à ses valeurs de respect de la dignité humaine".

Selon Harland Braun, l’avocat de Polanski, cité par Variety, le réalisateur cherche surtout à réparer ce qu’il estime être une injustice à son égard : son statut de membre de l’Académie "ne signifie rien pour lui", c’est l’idée d’avoir été "jeté dehors sans autre forme de procès" qui le révolte.

L’avocat aurait comparé la situation de son client à celle d’Alfred Dreyfus, citant J’accuse, le dernier film du cinéaste récompensé de trois César (dont celui du meilleur réalisateur) en février dernier. "Il y a des points communs", a expliqué Braun. "Alfred Dreyfus était innocent, et monsieur Polanski est coupable. Ce n’est pas à débattre. Il n’a jamais nié sa culpabilité. Mais quand l’armée française a réalisé son erreur, elle n’a pas pu l’admettre. C’était la bureaucratie. Et dans ce cas présent, un juge après l’autre ne cesse de refuser de voir la solution la plus évidente… Cette affaire ne sera pas oubliée. C’est comme l’affaire Dreyfus. C’est peut-être encore plus intéressant." Justement, en parlant d’intéressant, Braun a également déclaré qu’il avait déconseillé à son client de voir Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino, qui d’après lui se moquait de Polanski et de sa femme Sharon Tate. "A mon avis, ce n’est pas un très bon film."