Le film qui... de Gilbert Melki
Abaca

En attendant la rediffusion de La vérité si je mens !, ce soir sur W9.

Dans 6xConfiné.e.s, Création Décalée de Canal+, Gilbert Melki troque le fameux costume de Patrick Abitbol de La vérité si je mens ! pour le cuir élimé de Raoul. Un clochard céleste s’infiltrant dans une famille bourgeoise comme dans un théorème pasolinien.
Par François Rieux

Le film qui...

… ne se regarde qu’entre potes ?
Je n’ai plus ce rituel depuis un bon moment. Le dernier, et encore on était trois devant, c’était Spring Breakers de Harmony Korine. Une oeuvre incroyablement libre, comme une sorte d’héritage du Nouvel Hollywood. Je suis un « ieuv ». Dans les années 80, on se réunissait devant la VHS d’Apocalypse Now pour planer un peu. Ou celle d’Easy Rider.


… vous fait retomber en enfance ?
À 60 piges, ça fait longtemps que je ne regarde plus Bambi. Le Parrain ? Je l’ai découvert à 12 ans en compagnie de mon père. J’ai une nostalgie très personnelle pour ce film, avec ses figures masculines effrayantes et fascinantes que j’avais l’impression de connaître enfant. Le troisième épisode a été décrié à sa sortie mais il vieillit comme le bon vin.

… squatte votre étagère mais que vous n’avez encore jamais regardé ?
Avant le premier confinement, j’ai acheté un Robert Bresson, Un condamné à mort s’est échappé. Croyez-le ou non, il est encore sous blister, je ne l’ai toujours pas ouvert. Il me fait de l’oeil mais bon… Difficile de regarder un film sur la prison, avec des nazis de surcroît, lorsqu’on est enfermé. (Rires.) Je vais attendre des jours meilleurs.


… est votre plaisir coupable ?
John Wick ! J’ai enchaîné les trois, c’était jouissif. Je ne sais même pas pourquoi. (Rires.) Peut-être parce qu’on tue son chien au départ, c’est salaud. Je peux comprendre qu’il ressente un besoin viscéral de se venger et de massacrer tout le monde. J’aime les animaux, si on avait touché à mon chiot, j’aurais fait pareil que Keanu Reeves.


… devrait être envoyé aux extraterrestres pour établir un contact ?
(Il réfléchit.) Je n’ai pas vraiment confiance en l’être humain. On me dit qu’on va bientôt pouvoir aller sur Mars… Laissez donc Mars tranquille ! Pardon, je digresse, c’était quoi la question ? Ah oui : les vingt-cinq premières minutes d’Il faut sauver le soldat Ryan. Pour que les extraterrestres comprennent qu’il n’y a rien de bon pour eux ici. Vous avez l’air sympa les gars, mais fuyez !