Le passager de la pluie
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Ce soir à 22h50, France 3 diffuse le film Le Passager de la nuit réalisé par René Clément. Au casting de cette adaptation du livre de Sébastien Japrisot on retrouve la magnifique Marlène Jobert, qui pour l'occasion s'est confiée à notre collègue de Télé 7 jours. Confidences…

On retrouve ce soir sur France 3 à 22h50 Marlène Jobert dans un grand classique, sorti en 1970, Le Passager de la pluie, un thriller de René Clément, avec Charles Bronson. L'histoire : dans le sud de la France, une jeune femme devenue meurtrière malgré elle fait l'objet de pressions de la part d'un mystérieux enquêteur de l'armée américaine. Découvrez les confidences émouvantes d’une très grande actrice…

En 1970, Charles Bronson est une star qui vient de tourner Il était une fois dans l’Ouest. Quels souvenirs gardez-vous de votre collaboration ?
Charlie, comme on le surnommait sur le tournage, était un acteur un peu sauvage, qui observait tout en silence, d’un regard très particulier, inoubliable. Ses yeux de chat, à peine ouverts et perçants, vous scrutaient avec un tel magnétisme… Quelle personnalité fascinante ! Il ne parlait pas un mot de français. Le premier jour, il m’a beaucoup impressionné par la sobriété de son jeu. Dans la vie, il était proche de son personnage cinématographique : un peu ours, en apparence, très mystérieux, mais profondément sympathique et généreux. Une forte complicité est née entre nous sur le tournage. Lorsque je l’ai revu, en 1990, à une cérémonie des César, nous sommes tombés dans les bras l’un de l’autre. Il était avec sa femme, Jill Ireland, qui a d’ailleurs un petit rôle dans Le Passager de la pluie. Lors de ces retrouvailles, Jill était très diminuée par son cancer du sein.

Autre surprise du film : c’est la chanteuse Annie Cordy qui joue le personnage de votre mère…
Elle avait le trac avant chaque prise. Comme elle ne se sentait pas vraiment légitime en tant qu’actrice, elle craignait de ne pas se montrer à la hauteur. A tort : je trouve son interprétation magnifique et juste. C’est René Clément qui a eu l’excellente idée de lui donner sa chance.

A propos, est-il vrai qu’il vous a durement traitée au début du tournage ?
Oui. Il ne me connaissait pas, car je suis arrivée dans ce film grâce au scénariste Sébastien Japrisot, qui m’avait apprécié dans L’Astragale. La première semaine a été terrible : René Clément, qui ne me faisait pas confiance, me demandait de répéter mot à mot chaque scène. Puis, tout doucement, il m’a acceptée, et l’ambiance de travail est devenue excellente. Je suis si nostalgique de cette époque.

Puisque nous parlons du passé, vous avez tourné avec Bruno Cremer dans Le Bon et les MéchantsAh, Bruno… (Elle marque un silence, très émue.) Quelle simplicité, quel charme et, surtout, quel humour ! Sous ses dehors sérieux, il tournait tout en dérision. Travailler avec lui était un pur bonheur. Nous jouions avec Jacques Dutronc et Jacques Villeret, et Claude Lelouch nous donnait l’impression que nous étions les plus grands acteurs du monde. Je trouve d’ailleurs que Le Bon et les Méchants reste son meilleur film, en tout cas le plus émouvant et le plus abouti. Je repense souvent à Jacques Villeret, un acteur d’une rare élégance, qui est parti beaucoup trop tôt. Aujourd’hui, à la télévision, je revois Bronson, Villeret et Cremer, trois immenses comédiens, des hommes de panache, hélas tous les trois disparus. Et, moi, j’en reste inconsolable…Interview Jean-Baptiste Drouet

Comment Charles Bronson est devenu malgré lui l'icône d'une Amérique violente et parano ?