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Le réalisateur reste aigri d’avoir dû se contenter du Prix spécial du jury.

En compétition en 1996, le très polémique Crash de David Cronenberg reçoit le Prix spécial du jury à Cannes. Une statuette qui ressemble à un prix de consolation pour le réalisateur, dont l’adaptation du roman de J.G. Ballard est aujourd’hui considérée comme un classique. Interviewé par The Canadian Press, Cronenberg fait part de son aigreur et charge Francis Ford Coppola, alors président du jury : « Coppola était totalement contre » le fait de donner la Palme d’or à Crash. « Quand on me demande pourquoi Crash a eu ce Prix spécial du jury, je réponds que c’était une façon pour le jury de contourner la négativité de Coppola, parce qu’ils avaient le pouvoir de créer leur propre prix sans l’approbation du président. C’est comme ça qu’ils ont réussi, mais Coppola était vraiment contre ».

Et Cronenberg de préciser que Coppola n’a même pas voulu lui remettre en mains propres « durant la cérémonie de clôture… Il a demandé à quelqu’un d’autre de le faire. Il ne voulait pas le faire lui-même. » Depuis, Cronenberg a croisé Coppola de nombreuses fois, « dans plusieurs festivals. Et la première chose qu’il me dit à chaque fois est : ‘Tu te souviens, on t’a donné ce prix’. Je me suis promis que la prochaine fois qu’il dit ça, je lui rappelle qu’il ne faisait pas partie de ceux qui voulaient donner un prix à Crash ». Le réalisateur acquiesce quand on lui parle d’un comportement « mesquin » et ajoute qu’il a lui-même été « président du jury de Cannes. Il y a toujours des prix qui ne vous semblent pas justifiés, mais ce n’est pas l’avis des autres membres du jury. Alors il faut rester élégant. Je ne crois pas que [Coppola] ait été très élégant ».