Harry un ami qui vous veut du bien
Diaphana

Dominik Moll, Sergi Lopez et Mathilde Seigner sont à l’honneur ce soir de Place au cinéma, présenté par Dominique Besnehard sur France 5.

Une inspiration autobiographique

Harry, un ami qui vous veut du bien met en scène Claire et Michel, un couple et leurs trois enfants au bord de la crise de nerfs en pleine canicule estivale qui voit débarquer inopinément chez eux Harry, un ami de longue date de Michel, bien décidé à faire son bonheur même malgré lui. Sorti en 2000, il s’agit du deuxième long métrage mis en scène par Dominik Moll, sept ans après Intimité. Mais si sa première réalisation avait été inspirée par une nouvelle de Jean- Paul Sartre, le cinéaste a cette fois- ci puisé dans sa propre vie et son expérience de jeune père dépassé par les événements auquel il a donc voulu confronter un homme symbolisant lui cette liberté absolue qu’il a le sentiment d’avoir perdu. Puis après un travail en solitaire, il s’est adjoint les services de Gilles Marchand, rencontré sur les bancs de l’IDHEC et déjà co- auteur de deux scénarios avec Laurent Cantet : Les Sanguinaires et Ressources humaines. Les deux hommes se sont retrouvés depuis à trois reprises : Lemming en 2003, Des nouvelles de la planète Mars en 2016 et Seules les bêtes en 2019.

Le parti pris d’un Sergi López à contre- emploi

Distributeur d’Intimité via sa société Diaphana, Michel Saint-Jean passait pour la première fois à la production en solitaire avec Harry, un ami qui vous veut du bien. Et c’est lui qui a eu l’idée d’engager Sergi López, le héros de Western de Manuel Poirier qu’il avait co- produit trois ans plus tôt. Il pense d’abord à lui pour le rôle du père dépassé par les événements avant que Dominik Moll qui cherchait un Harry inspirant confiance pour que ne soit pas éventée trop tôt sa vraie nature trouve que López serait le candidat idéal pour la sympathie immédiate qui émane de lui. Sergi López acceptera ce contre- emploi. Et c’est Laurent Lucas – après qu’Alain Chabat a décliné – qui campera le mari face à Matilde Seigner.

Un remake qui n’a jamais vu le jour

Présenté en compétition à Cannes en 2000, Harry, un ami qui vous veut du bien a réuni près de 2 millions d’entrées en France avant de remporter 4 César sur 7 nominations : réalisateur, son, montage et meilleur acteur pour Sergi López (qui sera aussi sacré meilleur comédien européen). Et même s’il avait dû s’incliner en meilleur film contre Le Goût des autres d’Agnès Jaoui, son aura a alors largement dépassé les frontières françaises. Au point qu’en 2012 les producteurs américains de Focus Features avaient mis en route un remake. Le héros de Prison Break, Wentworth Miller, avait développé un scénario que Kimberley Pierce, la réalisatrice de Boys don’t cry, devait mettre en scène. Mais le projet est tombé à l’eau. Et les deux ont enchaîné avec deux remakes. L’écriture de celui de L’Ombre d’un doute d’Alfred Hitchcock pour Wentworth Miller qui donnera naissance au Stoker de Park Chan- wook. La réalisation de celui du Carrie au bal du diable de Brian de Palma pour Kimberley Pierce.