1969 StudioCanal / Fida Cinematografica

5 raisons de (re)découvrir Les choses de la vie de Claude Sautet avec Romy Schneider, ce soir sur C8.

Pour la puissance du cinéma

Les choses de la vie c’est d’abord une voiture qui file à toute allure sur les routes de France, percute une camionnette et vient se fracasser contre un arbre éjectant du même coup le corps de son passager sur l’herbe fraîche. Mais comme le cinéma permet des miracles, un retour en arrière corrige les choses, les remet à leur place avant que le drame ne survienne. Le cinéma comme un Dieu tout puissant peut retarder l’inévitable, voire le réinventer. Les choses de la vie, c’est l’histoire de cette réappropriation. L’essence de l’art en somme.

Pour la photogénie de Romy Schneider

Il y avait dans le Sautet des seventies (sa décade glorieuse !) quelque chose de profondément français dans sa façon d’envisager le romanesque à l’écran et d’hollywoodien dans sa manière de regarder Romy Schneider. En revoyant le film aujourd’hui, on est frappé par la manière dont le cinéaste soigne chaque plan de sa muse. Sautet se souvient de l’âge d’or des studios américains, avec ces réalisateurs qui, par contrat, se devaient de sublimer leurs stars. Schneider devant sa machine à écrire au début du film, c’est Hayworth, Garbo, Bacall... A ce degré de sublime, le mot photogénie ne suffit plus.

Pour la chanson d'Hélène

Les choses de la vie marque les débuts de la collaboration de Claude Sautet avec le compositeur Philippe Sarde. Le musicien écrit pour l’occasion le thème entêtant baptisé La chanson d’Hélène, du nom du personnage de Romy Schneider. Avec la complicité de Jean-Loup Dabadie et sans prévenir Sautet, Sarde fait venir l’actrice et Michel Piccoli en studio pour qu’ils posent leur voix sur la mélodie. Cette version chantée et déchirante ne sera finalement pas utilisée dans le film.

Les Choses de la vie : Philippe Sarde, le compositeur attitré de Claude Sautet, nous raconte l’histoire d’un partenariat unique

Pour la fragilité de Michel Piccoli

Avec Les choses de la vie, Claude Sautet a trouvé son mâle, celui qui peut afficher à la fois grâce, sensualité, fragilité et virilité. Ici, Michel Piccoli c’est d’abord un corps accidenté, inerte allongé dans une herbe fraîche. C’est aussi et surtout une voix grave, mélodieuse et enjôleuse qui peut raconter toutes les histoires du monde, on l’écoutera.  Après ces Choses, il n’y aura, entre Sautet et lui, que des films à prénoms : Max et les ferrailleurs, Mado, Vincent, François, Paul et les autres.

Pour avoir sauvé Sautet

Les choses de la vie est l’adaptation d’un roman de Paul Guimard. En 1970, Claude Sautet a déjà 46 ans et 3 longs-métrages à son actif. L’échec du dernier -L’arme à gauche -,  incite le cinéaste à se remettre en question. Il change donc de braquet, appelle le parolier à succès Jean-Loup Dabadie (Polnareff, Clerc, Reggiani, Montand…) pour faire vivre cette histoire d’accident de la route. Annie Girardot et Yves Montand puis Lino Ventura déclinent Les choses de la vie. Ça n’empêche pas le film  d’être un succès public et d’obtenir le Prix Louis Delluc. En 1994, Mark Rydell signe un inutile remake avec Richard Gere et Sharon Stone, baptisé Intersection. Nul comme titre !


Les Choses de la vie : Découvrez la création de ce chef-d'œuvre de Claude Sautet