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Ce qu’il faut voir cette semaine.

L’ÉVENEMENT
 

TOUT L’ARGENT DU MONDE ★★★★☆ 
De Ridley Scott

L’essentiel
Ridley Scott donne des dimensions mythologiques à son thriller 70s.

Tout l’argent du monde, c'est deux faits divers pour le prix d'un seul film. Le premier, c'est l'histoire (véridique) du kidnapping dans l'Italie de 1973 du petit-fils du milliardaire roi du pétrole John Paul Getty ; le second, c'est évidemment le remplacement de Kevin Spacey par Christopher Plummer dans la peau de Getty. Une affaire abondamment documentée, à cause de laquelle Ridley Scott a dpu en urgence retourner les scènes où apparaît le milliardaire Getty.
Sylvestre Picard

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PREMIÈRE A ADORÉ

KEDI, DES CHATS ET DES HOMMES ★★★★☆
De Ceyda Torun

Les personnes allergiques aux chats (enfin, à leur présence écrasante sur nos écrans et nos réseaux sociaux) feraient bien de ne pas oublier leurs antistaminiques en allant voir Kedi – des chats et des hommes: la réalisatrice Ceyda Torun suit une dizaine de chats errants dans les rues d'Istanbul, étudie leurs habitudes, leurs personnalités. Pour qui porte ne serait-ce qu'un soupçon d'intérêt à la gente féline, Kedi a tout du panard en libre-service à volonté. 
Sylvestre Picard

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PREMIÈRE A AIMÉ

LES FEMMES DE LA RIVIÈRE QUI PLEURENT ★★★☆☆
De Sheron R. Dayoc

Le philippin Sheron R. Dayoc a décidé de prolonger en fiction le sujet de son documentaire The crescent rising, primé dans divers festivals en 2016 en nous entraînant au cœur des montagnes de Mindanao, une région de son pays qui a connu ces 50 dernières années près de 150 000 morts et des millions de déplacés. La faute à de multiples différents fonciers, rivalités familiales et autres luttes de clan qui n’en finissent plus de finir. Inspiré par des témoignages recueillis par ceux qui vivent au quotidien ce climat de terreur, Dayoc traite ce sujet par le prisme d’une jeune veuve, partagée entre le désir de venger la mort de son mari et la nécessité de protéger les siens. Entre la tentation de répondre à la violence par la violence et le courage de tendre la main pour faire cesser l’hécatombe. On pourra reprocher à ce film son aspect parfois trop contemplatif qui rend son propos un peu trop abscons. Mais c’est pourtant cette distance qui donne à ce récit toute sa force sans s’enferrer dans le larmoyant facile. A la fois très bel objet cinématographique et œuvre politique essentielle sur un coin du monde dont, de France, on entend peu la douleur ; Les femmes de la rivière qui pleure (et ses remarquables comédiens non professionnels) vaut la découverte.
Thierry Cheze

I AM NOT A WITCH ★★★☆☆
De Rungano Nyoni

“L’humour noir vient d’Afrique”, chantait ironiquement Serge Gainsbourg. Pourtant, en dehors des Dieux sont tombés sur la tête (Botswana, 1983) et, peut-être, des Couilles de l’éléphant (Gabon, 2002), on vous met au défi de citer une seule comédie – grinçante ou non – qui ait traversé les frontières de l’Afrique subsaharienne. C’est dire l’effet salvateur produit par I Am Not a Witch, premier long métrage de Rungano Nyoni en forme de fable satirique – une distorsion du réel qui doit autant aux contes de son enfance zambienne qu’à une culture de l’absurde typiquement britannique (elle a grandi et vit au Pays de Galles). C’est l’histoire de Shula (Maggie Mulubwa), petite fille accusée de sorcellerie, qui se retrouve enfermée dans un camp avec ses semblables (toutes des vieilles femmes), sous le contrôle d’un agent du gouvernement. Si elle coupe le ruban blanc attaché à son dos, elle sera changée en chèvre... Devant ses yeux sombres défilent les figures grotesques d’une société désolidarisée, où les femmes servent de boucs – ou plutôt de chèvres –émissaires et où les mystères ancestraux sont instrumentalisés sans scrupule. Les « sorcières » deviennent des attractions pour touristes, l’enfant est sommée d’utiliser ses « pouvoirs » pour désigner les criminels, tandis que la télévision met en scène le rachat des consciences. Malgré quelques scènes appuyées, I Am Not a Witch séduit par son mauvais esprit et son absence de manichéisme, épinglant les lâchetés des puissants aussi bien que celles des pauvres gens. « L’humour noir vient d’Afrique » : une formule ironique que ce film endosse comme une évidence.
Michaël Patin

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PREMIÈRE A MOYENNEMENT AIMÉ

L’ÉCHANGE DES PRINCESSES ★★☆☆☆
De Marc Dugain

En 2013 paraît en librairie L’échange des princesses, un roman historique de Chantal Thomas qui explore les méandres de la politique française au début du XVIIIème siècle. Le pays est, depuis 1715, dirigé par le régent Philippe d’Orléans qui décide, pour soulager un pays épuisé par les guerres avec ses voisins, de marier l’infante d’Espagne (quatre ans) au futur Louis XV (onze ans). Il propose aussi sa fille adolescente à l’héritier du trône d’Espagne.
Christophe Narbonne

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THE WEDDING PLAN ★★☆☆☆
De Rama Burshtein

Michal a un peu plus de 30 ans et s’apprête à vivre l’un des plus beaux jours de sa vie : celui de son mariage avec l’homme qu’elle aime. Sauf qu’à un mois pile du jour J, le promis se débine. Mais comme Michal ne veut plus entendre parler de célibat, elle décide de n’annuler aucun préparatif et se donne 30 jours pour trouver celui qu’elle épousera à la synagogue. Le point de départ, plutôt original, laissait espérer une comédie romantique moins balisée. Et pourtant, même si ses rebondissements paraissent un peu trop téléphonés, elle ne manque pas de charme. Celui de sa comédienne principale, Noa Koler et de ce personnage tiraillé entre son attachement aux traditions juives orthodoxes et son désir de s’en émanciper. Un sujet qui touche de très près son auteur, Rama Burshtein, première femme réalisatrice juive ultra-orthodoxe (révélée en 2013 avec Le cœur a ses raisons) à connaître la notoriété en dehors d’un monde… bannissant le concept même de cinéma ! Derrière cette histoire d’une Cendrillon inversée qui cherche chaussure à son pied, on peut donc lire un film aux accents autobiographiques avec pour armes, l’humour et la légèreté. Dommage que Rama Burshtein n’ait pas consenti à quelques coupes au montage car ses 1h50 souffrent de coup de mou et longueurs préjudiciables.
Thierry Cheze

HEARTSTONE-UN ÉTÉ ISLANDAIS ★★☆☆☆
De Gudmundur Arnar Gudmundsson

Dans un village islandais isolé, l'amitié de deux adolescents qui découvrent l'amour et (peut-être) leur homosexualité. La jeunesse, les coups de poing, les tourments de l'amour, une caméra qui tourbillonne, la photo ouateuse... Tout y est, sagement appliqué, et c'est peut-être pour ça qu'on n'accroche pas : parce qu'on a l'impression d'avoir déjà vu ça trop de fois, ailleurs et mieux fait.
Sylvestre Picard

PREMIÈRE N’A PAS AIMÉ

MOMO ★☆☆☆☆
De Vincent Lobelle et Sébastien Thiéry

Pour être exact, Christian Clavier avait déjà partagé l’affiche avec Catherine Frot : c’était en 1981 dans Les Babas-cool dans lequel l’actrice, alors débutante, se contentait d’un rôle très secondaire auprès de celui qui enchaînait les succès depuis la série des Bronzés. Désormais sur un pied d’égalité, les deux stars françaises n’ont pas forcément eu le nez creux pour célébrer leur réunion à l’écran. En résumé, Frot fait du Frot et Clavier, du Clavier, avec l’efficacité qu’on leur connaît. Elle en bourgeoise naïve, lui en gros con hargneux, mesquin et lâche. Mais le pire n’est pas là.
Christophe Narbonne

http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Momo-Clavier-et-Frot-en-roue-libre-CritiqueLire la critique en intégralité

PITCH PERFECT 3 ☆☆☆☆☆
De Trisch Tie

Ce troisième opus est à réserver aux fans absolus de la saga qui se réjouiront de retrouver les Bellas et leurs chants a capella. Pour les autres, difficile de se contenter d’un scénario aussi insipide (les filles se retrouvent et doivent gagner un concours en sillonnant l’Europe). Le plus insupportable étant concentré sur le personnage de Rebel Wilson, la comédienne XXL, qui débite vulgarité sur vulgarité. Il y a vraiment un problème américain à employer des comédiens enveloppés pour leur réserver des réparties scato ! Comprenne qui pourra.
Sophie Benamon

 

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