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Budget énorme, 7 plateaux, 1000 employés, 24 mois pour les effets spéciaux… La création de Valérian est exceptionnelle.

Luc Besson a terminé début juin le tournage de Valérian et la cité des mille planètes, son adaptation des BD de  Pierre Christin et de Jean-Claude Mézières. Invité par Marc-Olivier Fogiel sur RTL cette semaine, le réalisateur est revenu sur ses longues prises de vue (93 jours en tout) et sur l’organisation phénoménale que demande un tel projet. Budgété à 170 millions d’euros, il s’agit du film le plus cher de l’histoire du cinéma français et sa fabrication a logiquement demandé des moyens hors-normes.

Le tournage de Valérian est terminé : plongée en photos dans les coulisses

 

 

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Un tournage intense…
Sur 7 plateaux différents, qu’il a en partie dévoilés en cours de route sur les réseaux sociaux, Besson a fait construire en tout 24 décors gigantesques.
Avant même de démarrer, il a demandé aux élèves de l’école de sa Cité du Cinéma de jouer certaines scènes, afin de bien faire comprendre à l’équipe le déroulement de l’intrigue. « Une partie du film se passe dans deux mondes parallèles en même temps. On a le monde A, le monde B. J'ai pris tous les élèves et on a fait ces 25 minutes de tournage, qui ont été montées, bruitées, mises en musique », et qui ont donc servi d’exemple à Cara Delevingne, Dane Dehaan et le reste des acteurs, ainsi qu’à l’équipe technique.

« Je vis au XXVIIIe siècle depuis le 3 janvier, explique-t-il en riant. On va dans un plateau qui est construit, on tourne dedans, on le détruit. On va dans le plateau d'à côté. Pendant ce temps-là, ils le refont et on fait ça quatre fois de suite. C’est vraiment énorme. »

 

 

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… et terminé plus tôt que prévu !
Luc Besson est visiblement fier de son travail et de celui de ses coéquipiers.  « J'ai fini avec trois ou quatre jours d'avance. Ça, c'est une bonne réussite, ça veut dire que les techniciens et l'ensemble de l'équipe de production ont vraiment bien bossé. C'est aussi la preuve que l'outil de travail, cette Cité dont je rêvais depuis longtemps, est adapté à ce genre de film. C'est une satisfaction. Par contre, j'ai mal partout. Dès que je bouge un muscle, j'ai mal ! »

«Je suis assez dur avec moi-même, ajoute-t-il. J'avais deux parrains, qui sont Pierre Christin et Jean-Claude Mézières les papas de Valérian, et j'avoue que je vivais plutôt à travers leurs yeux émerveillés la qualité du film. A priori, je ne dois être pas trop mal.»

 

 

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Une longue phase de post-production
Les prises de vue sont finies, donc, mais le réalisateur travaillera encore longtemps sur Valérian. Certains effets-visuels demandent par exemple deux ans de préparation à eux seuls. Il a donc lancé la post-production en parallèle de sa mise en scène, ce qui lui permettait d’avoir une idée du rendu au fur et à mesure. « En tout, on a 2700 plans avec des effets visuels et certains demandent vingt-quatre mois de fabrication, donc on n'a pas tourné dans le sens du tournage du film, on a tourné dans le sens d'importance des effets à livrer, les premières scènes étant les plus compliquées à tourner… Le chef monteur est sur le plateau et on choisit directement les prises qui sont les meilleures et qui sont approuvées quasiment le jour même, puis envoyées à la boîte qui travaille dessus. En Nouvelle-Zélande. Ca, c’est assez nouveau pour moi. D’habitude, une fois le tournage fini, je prends quinze jours de vacances, je reviens en forme et je commence la post-prod’. »

Plus de 1000 personnes ont travaillé sur le film, précise-t-il aussi. « Et puis, c’est pas fini. Le montage, le son, la musique… ça va se faire ici ». Il remercie alors une nouvelle fois l’Etat pour le crédit d’impôt qu’il a obtenu pour filmer Valérian en France. « Les gens feront le calcul, mais on est largement bénéficiaires. L’année dernière, on était à peu près à 39 films délocalisés et là on est à 11. Y a une différence énorme de films qui sont relocalisés en France et ça, c’est bon pour tout le monde. »

Crédit d’impôt : Luc Besson a-t-il sauvé le cinéma français ?

La sortie de Valérian est prévue en juillet 2017, soit 20 ans après son space opera culte Le Cinquième élément. Le 21 juillet précisément en France. Son créateur précise que 150 pays devraient accueillir le film, et que de nombreuses avant-premières sont prévues (« Les gens aiment bien qu’on vienne les voir ! »), ce qui suppose des dates de sorties étalées sur quelques semaines. « On démarrera par la Chine, révèle-t-il. Pour des raisons non pas politiques mais pour des questions de piratage. C’est un gros pays pirate, donc il vaut mieux d’abord sortir chez eux. Sur Lucy, il y avait un petit décalage entre la sortie aux États-Unis et en Chine qui était de trois semaines. Quand je suis arrivé pour la première en Chine, il y avait des magasins avec des posters de Lucy et des DVD... J’en ai acheté plein, c'était pas cher ! (rires) » 

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