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Après la tempête, l'Asie débarque en force à Venise pendant que Sofia Coppola rate son film sur l'ennui.

Autre cible de la presse en général, le directeur artistique Marco Müller se voit accuser de favoritisme pour le cinéma asiatique, au vu du grand nombre d’orientaux invités en ou hors compétition : John Woo , en plus de recevoir un lion d’or pour l’ensemble de sa carrière, présente Reign of Assassins, qu’il a produit et coréalisé. Sont également invités Tsui Hark , les frères Pang, Andrew Lau, Stanley Kwan, Takashi Miike, Sono Sion, Tran An Hung, et la liste n’est pas complète. On pourrait objecter que l’Italie est surreprésentée, que la France est bien servie, de même que la majorité des cinématographies mondiales, à l’exception de l’Afrique et de l’Australie. En manifestant leur hostilité anti-asiatique, les râleurs essaient de signifier que l’Asie n’est plus à la mode (du même coup, ils avouent qu’ils ne font que suivre la mode).

Reign of assassins est un film de sabre tout ce qu’il y a de traditionnel (et plaisant), que John Woo présente comme un mélange de Volte Face et Mr and Mrs Smith, avec Michelle Yeoh dans le rôle de la tueuse qui cherche à disparaître de la circulation.

Premier faux-pas pour Sofia Coppola avec Somewhere, l’histoire d’une star de cinéma (Stephen Dorff) qui se rend compte de la vacuité de sa vie. C’est une question élémentaire de cinéma question : faut-il être vide pour traiter de la vacuité ?

Alors qu’elle avait toujours su éviter le piège, cette fois, elle tombe en plein dedans. Elle dont le style s’apparente à l’aquarelle, elle manque ici totalement de force et de substance. Somewhere est aussi marquant qu’une goutte d’eau sur un buvard.

Par Gérard Delorme

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