Abaca

Rencontre avec l’homme qui a fait trembler Hollywood lundi matin

Nous l’avions rencontré pour évoquer son nouveau film après 15 ans d’absence, Rules don’t apply, divagation nostalgique sur Howard Hughes et l’Hollywood englouti des années 1950. A la suite de son échec colossal aux Etats-Unis, le film n’est finalement pas sorti en France, mais l’occasion était trop belle de rencontrer une des dernières icônes hollywoodiennes. Par un hasard que nous n’avions évidemment pas anticipé, il se trouve que Warren Beatty vient de se rappeler au bon souvenir de la planète tout entière en annonçant le mauvais lauréat de l’Oscar du meilleur film lundi matin.

Erreur historique des Oscars : que s'est-il vraiment passé ?

Extrait de l’interview dont vous pouvez retrouver l’intégralité dans le nouveau numéro de Première, actuellement en kiosques.  
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Vous ne regrettez pas de ne pas avoir tourné plus ?
Le plus important, ce sont mes quatre enfants et Annette. J’ai été rattrapé par ce petit truc qu’on appelle la vie.

Certes, mais vous n’étiez pas père de famille dans les années 70 et 80…
Non, mais il y a eu la politique à ce moment-là. C’était très important pour moi, parfois plus que les films. J’ai soutenu les candidatures de Bobby Kennedy, George McGovern, Gary Hart, j’ai même pris un congé sabbatique d’un an dans les années 70 pour m’immerger dans les rouages du parti démocrate. On a essayé de me convaincre de me présenter à diverses élections…

Pourquoi est-ce que vous n’avez pas eu envie d’aller jusqu’au bout ? Vous auriez pu être Président !
C’est trop de souffrances. J’ai vu de très près les ravages que ça cause. A mes yeux, c’est comme être candidat à la crucifixion.

Vous parliez des biographies plus ou moins fantaisistes qu’on écrit sur vous. Moi, je paierais cher pour lire vos Mémoires…
Hum. Moui. On m’en parle parfois. Mais sur ce sujet, je crois que je suis dans cet état que Sigmund appelle le déni.

Et donc, pas de regrets sur les années passées à ne pas tourner ?
J’ai fait moins de films que la moyenne, c’est vrai. Mais je peux aujourd’hui me vanter d’être en activité depuis plus longtemps que n’importe qui. En 1958, quand je suis arrivé à Hollywood, j’étais toujours le plus jeune type dans la pièce. The youngest guy in the room. Aujourd’hui, ça y est, je suis enfin le plus vieux. Enfin, je veux dire, les soirs où Clint se couche de bonne heure…