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Ewan McGregor a quasiment un Emmy dans la poche.

Si certains avaient encore un doute, voilà qui devrait achever de les convaincre : Noah Hawley est vraiment l'un des plus grands créateurs de séries actuellement en activité. Peut-être même le plus brillant. Après avoir bluffé son monde, ces dernières semaines, avec sa super-série déjantée, Legion, il revient cette semaine avec la saison 3 de son autre chef-d'oeuvre : Fargo. Le premier épisode était diffusé mercredi soir sur FX (il est disponible en France sur Netflix depuis hier). Et il a encore mis la barre très haut.

On retourne donc dans le Minnesota. Ray, officier probatoire à la calvitie douteuse, mène une vie un peu foireuse, au volant de sa Corvette pourrie. Il sort avec l'une de ses détenues, fraîchement libérée, et passe son temps à réclamer du fric à Emmit, son grand frère, riche et classe businessman du bâtiment. Leurs relations ne sont pas vraiment cordiales : Ray reproche à Emmit de l'avoir roulé, à la mort de leur père, en récupérant une collection de timbres "vintage", qu'il a ensuite revendu pour une coquette somme. Alors, poussé par sa jeune et jolie petite-amie, il va tout mettre en oeuvre pour tenter de récupérer ce qu'il estime lui revenir de droit...


Sans lien direct avec les premières saisons (pour l'instant), cette saison 3 de Fargo est certainement celle qui présente le plus de similitudes avec le film des frères Coen. Aussi bien sur la forme, froide et sarcastique, que sur le fond, immoral et brutal. D'ailleurs, la Shérif incarnée par Carrie Coon semble être la réincarnation pure et simple de celle jouée par Frances McDormand (et qui lui avait valu un Oscar en 1997).

On retrouve avec jubilation cette ambiance électrique et désabusée, qui fonctionne à merveille pour nous attirer vers sa galerie de personnages magnétiques. Ces losers magnifiques du Midwest, si bien représentés par un Ewan McGregor flamboyant. On le savait depuis plusieurs mois : l'acteur écossais joue deux rôles dans cette saison 3, deux frangins que tout oppose. C'était annoncé et pourtant, ça reste absolument bluffant. Dans la peau de Ray ou Emmitt, McGregor se dédouble avec une aisance déconcertante. Tantôt beauf à la moustache 80's, tantôt homme d'affaires élégant en costume, il livre là une prouesse rare. Certainement la grande réussite de ce premier épisode. A tel point qu'au bout d'une demi heure, on en vient carrément à oublier que c'est le même acteur qui incarne les deux personnages... La star de Trainspotting se dirige tout droit vers un Emmy Award. 

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Mais Ewan McGregor n'est pas tout seul. Face à lui, le charme destructeur de Mary Elizabeth Winstead opère à plein. Et David Thewlis (le Remus Lupin d'Harry Potter) - affûblé d'un improbable sourire fétide - apparaît plus inquiétant que jamais.

Tout ça respire l'esprit, l'intelligence et le divertissement de haut vol. Alors même si ce lancement est plus lent et plus classique que ce à quoi Fargo nous a habitués (surtout avec sa tortueuse saison 2), on fait toute confiance à Noah Hawley pour le laisser dérouler cette histoire à son rythme. On est déjà sûr que le jeu en vaut la chandelle.

Fargo - saison 3 en 10 épisodes - diffusée chaque mercredi soir sur FX et à partir du jeudi en France sur Netflix.

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