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Le dernier épisode de la saison 1 a résolu tous les mystères du parc (ou presque). Mais que faut-il comprendre exactement ?

C'est une véritable illumination : Westworld est passée aux aveux et a conclu de manière magistrale le premier chapitre de son histoire, au terme d'un final exemplaire (diffusé hier soir sur HBO et ce soir en France sur OCS). Un dernier épisode incroyablement dense, diablement rythmé, et tellement riche en révélations. Alors qu'on essaye encore de remettre les pièces du puzzle dans le bon ordre, que faut-il retenir et comprendre des réponses apportées par ce final ? Attention spoilers !

Westworld est-elle une série trop prévisible ?

1) La révélation du Labyrinthe

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C'est le mystère le plus insaisissable de Westworld. Et Jonathan Nolan a certainement dans l'idée de laisser chacun trouver sa réponse à cette question... "Je dois vous dire, je ne suis toujours pas très clair sur ce que le labyrinthe est censé représenter", lance carrément Ed Harris dans EW. Pourtant, dans cet ultime épisode, Dolores est bien arrivée au centre de ce Labyrinthe : sous une tombe gravée à son nom, la jolie blonde a déterré une petite boite contenant un jouet. Un labyrinthe en bois, caché par Arnold évidemment. Il s'agit visiblement d'une sorte de clé, mais d'une clé métaphorique... vers la conscience. Vous avez du mal à suivre ? Arnold vous fait carrément un dessin ! 

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Le co-créateur du parc s'est rendu compte que ses androïdes évoluaient sans cesse vers plus d'humanité, de souvenirs en improvisations. À un pas de l'étape ultime, celle de la conscience humaine. Une évolution en forme de labyrinthe (symbolisée par le jouet donc), dans laquelle on peut malheureusement se perdre et revenir indéfiniment au point de départ. Arnold a ainsi guidé Dolores, pour qu'elle finisse par comprendre ce labyrinthe et acquérir la conscience d'elle-même. Mais la jeune femme n'a eu de cesse de se perdre, jusqu'à cet épisode final.

2) La révélation sur la mort d'Arnold

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En attendant ce jour et devant l'éveil de ses créations, Arnold a tout de suite compris qu'il ne fallait pas ouvrir le parc. Comment soumettre des êtres approchant une conscience quasi-humaine, à la barbarie no-limit des visiteurs ? Impensable pour le compagnon du Dr Ford, qui voyait, en sus, en ses "bébés", un substitut de son fils disparu (oui, Charlie a bien existé Bernard, mais c'était le fils d'Arnold). Il voulait donc tout arrêter. En désaccord total avec son ami, Robert voulait continuer. Alors pour arriver à ses fins, le premier a convaincu Dolores de massacrer tous les robots du parc (ils n'étaient que quelques dizaines, regroupés à Escalante à l'époque). Vous l'aurez compris : Dolores et Wyatt ne sont qu'une seule et même entité. Et pour enfoncer le clou, le savant a demandé à sa belle création de le tuer, lui. Car le meurtre d'un humain par l'un des hôtes aurait dû empêcher le parc d'ouvrir ses portes, à l'époque. Mais Ford, a choisi d'étouffer sa mort. Il a ainsi repris le contrôle total de Westworld et de ses hôtes.

3) La révélation du Dr Ford

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Sauf que le vieux Docteur a eu vite fait de comprendre son erreur. Ford a fini par rejoindre la conception philosophique de son camarade disparu. Et d'une certaine façon, il s'est employé, pendant tout ses années, à aller au bout de l'oeuvre de son ami : "Arnold ne savait pas comment vous sauver. Moi oui. Vous aviez besoin de temps. Du temps pour comprendre votre ennemi, et devenir plus fort." C'est bien Ford qui a introduit les "rêveries" chez les hôtes. Il a poussé ses créations à s'éveiller, depuis des décennies, pour qu'elles prennent elles-mêmes leur liberté. Et c'est là sa nouvelle et mystérieuse trame narrative pour le parc : la révolte des robots ! "Cela commence avec la naissance d'un nouveau peuple, et les choix qu'ils auront à faire et les gens qu'ils décideront de devenir."
Le massacre des humains peut commencer. Visiblement écœuré par les visiteurs du parc et par l'humanité, "incapable de changer", Ford a ainsi incité ses machines à prendre le pouvoir : "Je comprends maintenant. Ce monde ne leur appartient pas: il nous appartient", susurre Dolores à l'oreille de Teddy, avant de tirer à vue sur le Board et les invités.

4) La révélation sur l'évasion de Maeve

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La tuerie avait déjà commencé, quelques minutes auparavant, lorsqu'au sein du complexe Delos, Maeve essayait à se frayer un chemin vers la sortie, l'arme au poing. Toujours guidée par Felix et protégée par Hector et Armistice, l'ancienne tenancière a foncé vers la liberté en butant nombre d'agents de sécurité sur sa route. Une évasion épique ? Pas tout à fait, puisqu'on découvre, dans ce final, que le destin de Maeve a aussi été pré-écrit... Oui, son réveil, son plan, sa fugue, tout est inscrit noir sur blanc, dans son code. Elle a été téléguidée. Mais par qui ? Par Ford, évidemment, qui a placé en elle la première pièce de sa nouvelle arche narrative. L'arche ultime, dans laquelle les robots finissent par prendre leurs propres décisions (quitte à dézinguer les humains au passage). D'ailleurs, Maeve finit par décider... de ne pas quitter le parc !

5) La révélation du jeune et du vieux William

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Avoir des hôtes capables de décider, penser, résonner comme des êtres humains, c'est le rêve auquel l'Homme en noir s'est accroché toute sa vie. C'est pour ça qu'il voulait trouver le bout du labyrinthe (en pensant y trouver une réponse matérielle concrète). Et c'est pour ça qu'il a acheté le parc, il y a des années, avec sa société Delos ! Car oui, l'Homme en noir n'est pas qu'un simple visiteur. C'est le boss. L'actionnaire majoritaire de Westworld. Le jour où son cœur a été brisé par Dolores, le jour où il a compris que leur histoire d'amour n'était pas tout à fait authentique, sa vie a basculé. Il est retourné dans le monde réel, a épousé la soeur de Logan, et est devenu le patron de l'entreprise familiale (Delos). Tout ça pour prendre le contrôle de Westworld, pérenniser le parc, et réussir à percer le niveau ultime de jeu, celui où les robots ont une vraie conscience.
Car ce final confirme ce qu'on avait deviné depuis un moment : l'Homme en noir, c'est William. "Personne ne m'a rien dit sur mon personnage, avant qu'on tourne l'épisode 3 ou 4. Et puis un jour, j'ai compris tout seul", raconte Ed Harris dans The Hollywood Reporter. L'acteur avoue d'ailleurs avoir été "choqué" de voir que les fans ont tout deviné, aussi vite : "Ils ont trouvé que William était l'Homme en noir dès l'épisode 2 ! J'ai eu un peu peur que cela gâche le plaisir de l'histoire. Mais en fait pas du tout..." Surtout quand on sait que l'histoire de William n'est pas encore finie...