Sergei Eisenstein

Sergeï Eisenstein est une figure historique du cinéma russe. Sa pratique est sous-tendue par une théorie, même si ses écrits sont moins connus en l'absence de traduction en français. Eisenstein ne s'engage politiquement qu'au moment où la guerre civile éclate, après la Révolution d'octobre. Lui est ses condisciples de l'Ecole des Beaux-Arts confectionnent des affiches sarcastiques et des bannières de propagande en soutien au combat des Bolcheviks. Tous ses travaux suivent les idéaux communistes défendus par Staline, ce dernier mesurant le pouvoir infini des films sur les masses. Eisenstein ira jusqu'à réaliser des films commémoratifs des « grandes oeuvres » des Bolcheviks: Octobre: Dix jours qui secouèrent le monde.  L'immense révolution d'Eisenstein tient au fait de conjuguer Esthétique et Politique. Il est invité en 1930 à Hollywood par Paramount Pictures afin de réaliser La Tragédie américaine de Théodor Dreiser, mais des désaccords sur la distribution l'amèneront à quitter les Etats-Unis. Il poursuit son voyage en Occident et se rend au Mexique. Il tente de tourner un film documentaire intitulé Que Viva Mexico!, mais avant qu'il ne soit terminé, Staline exige qu'il rentre en Union Soviétique : son périple en Occident éveilla quelques doutes aux yeux du Petit père des peuples et de la nomenklatura. Aussi, le film Ivan le Terrible qui reçut en 1945 pour sa première partie le Prix Staline, verra ses suites censurées, marquant la fin de leur collaboration. Eisenstein meurt d'une hémorragie le 11 février 1948. Son apport technique à l'histoire du cinéma est considérable : il a notamment théorisé le montage des attractions dans « Sur le montage » de 1942.