DR

Au programme ce soir à la télévision, Oscar Isaac découvre la face sombre de la violence et la corruption des années 80, un jeu de quiproquos savoureux entre Bénabar, Franck Dubosc et Jocelyn Quivrin, et le deuxième volet du diptyque pagnolesque de Daniel Auteuil.

A Most Violent Year de J. C. Chandor


1981, l’année la plus violente que New York ait jamais connue. Abel Morales, un self-made man ambitieux, et sa femme Anna, sont sur le point de signer un contrat déterminant pour leur société.Si leur capital provient de sources illicites, Abel tient à s’enrichir en toute honnêteté. Mais rester intègre n’est pas chose facile dans une ville où règnent criminalité, corruption et Mafia…

Révélé en 2011 par le pédagogique Margin Call, exploration des débuts de la crise des subprimes à Wall Street, J. C. Chandor avait confirmé deux ans plus tard avec All is Lost, survival intimiste et radical où Robert Redford dérive seul sur l'océan à bord de son voilier. L'an dernier, le cinéaste signait son troisième long-métrage dans lequel il replongeait dans le passé et dans le climat de violence et de corruption qui ravageait New York. Vu à travers les yeux d'un immigré qui voit s'écraser son rêve américain sous ses yeux (incarné par Oscar Isaac), A Most Violent Year confirme le goût du cinéaste pour les sujets forts traités de manière ambitieuse, comme le soulignait Première à l'époque : "Le combat de cet homme seul contre tous dans un monde vicié où règne la loi du plus fort, qui ne se règle pas en duels mais dans des discussions laborieuses, rapproche A Most Violent Year du western. Un western new-yorkais feutré, héritier de Sidney Lumet ou de James Gray, shooté en jaune-orangé, où les manteaux en laine (que ne quittent presque jamais les superbes Oscar Isaac et Jessica Chastain) ont remplacé les cache-poussières. Un conte qui parle de l’Amérique, précisément celle du début des années 80 – les années fric – au fil duquel le réalisateur de Margin Call poursuit son obsession du capitalisme sauvage, de l’argent et de la manière dont il salit tout. Pas spectaculaire, mais passionnant".

A Most Violent Year est diffusé ce soir à 21h sur Canal+.

Incognito d'Eric Lavaine


Lucas, chanteur laborieux des années 95, devient dix ans plus tard, le roi de la nouvelle scène pop-rock française en s’appropriant les chansons de Thomas, un ami disparu... Or, un jour, Thomas réapparaît… Commencent alors pour Lucas 5 jours d’enfer durant lesquels il doit lui cacher son immense célébrité.

En 2009, le réalisateur Eric Lavaine, ancien scénariste à la télévision (Les guignols de l'info, H) livrait son deuxième long-métrage avec Incognito, comédie de quiproquos qui lui permet de retrouver son ami Bénabar, qui avait également fait ses classes comme scénariste sur la sitcom hospitalière de Canal+. Entouré de Franck Dubosc et du regretté Jocelyn Quivrin, le chanteur signe un baptême du feu réussi en tant qu'acteur dans ce film où il incarne... un chanteur à succès qui doit cacher sa célébrité à son ami disparu, et à qui il a volé les chansons qui ont fait son succès. Au final, un joli petit succès en salles avec plus de 1,2 million d'entrées.

Incognito est diffusé ce soir à 20h55 sur M6.

Fanny de Daniel Auteuil


Fanny, amoureuse et abandonnée, apprend qu’elle attend un enfant de Marius. Elle se retrouve en position dramatique de mère-fille, incapable d’assurer son propre avenir et celui de son enfant. Elle accepte alors, avec l’approbation de sa mère et du grand-père de son enfant, César, de se marier avec un commerçant prospère du Vieux-Port, Honoré Panisse ; celui-ci est âgé de trente ans de plus qu’elle. Il reconnaît son enfant et l’élève comme le sien ; Panisse leur apporte une prospérité certaine, une honorabilité sociale retrouvée et un avenir confortable.

En juillet 2013, Daniel Auteuil livrait les deux premiers volets de sa relecture de la Trilogie marseillaise de Marcel Pagnol, jusqu'ici encore inachevée. Sorti en même temps que Marius, diffusé la semaine dernière sur France 3, Fanny confirme les promesses montrées par le premier film et se montre comme l'opus le plus vivant et abouti des deux, comme l'expliquait Première au moment de sa sortie : "Fanny, une fois la tragédie enclenchée, gagne en force et en présence. Le dosage d’émotion et de comédie s’équilibre ; les duels des « pères » (César et Panisse) accèdent à une vie propre, notamment dans le splendide et insolite décor de l’arrière-boutique de Panisse ; l’amour des jeunes gens devient palpable. Entre hommage et relecture, en insistant plus sur le verbe que sur la manière et la faconde, Auteuil se tire du piège inévitable du folklore provençal".

Fanny est diffusé ce soir à 20h55 sur France 3.