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Étant donné la nature du film (les personnages sont plus importants que l’intrigue, et non l’inverse), son principal ressort repose sur ses interprètes. Si Clooney est un peu sacrifié et réduit à quelques tics, Pitt assure en répétant un numéro d’abruti à mi-chemin entre Johnny Suede et True Romance. Tilda Swinton s’amuse à se rendre odieuse, tant en pédiatre qu’en épouse opportuniste. Frances McDormand emporte la palme : aux antipodes de l’enquêtrice futée qu’elle jouait dans Fargo, elle incarne ici, avec un certain courage, une quinqua tapée prête à tout pour financer une opération de chirurgie esthétique.
Mais, sitôt les rires éteints après la présentation des protagonistes, l’histoire s’essouffle un peu. Mieux vaut alors se concentrer sur les aspects techniques de l’exécution, d’un niveau excellent. Du directeur de la photo au compositeur de la musique, tous ont manifestement pris du plaisir et donné leur meilleur. Reste un léger sentiment d’inaccompli. Tant de talent pour célébrer une association de crétins, c’est un luxe que peu de cinéastes peuvent se permettre aujourd’hui.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Devant ce délice de non-sens, on connait certains grognons qui font la fine bouche, qui soupirent qu'après un chef d'oeuvre comme No country for old men, le génial tandem aurait pu s'abstenir de tourner une comédie de moindre envergure... N'empêche qu'on s'amusera toujours plus en regardant un film mineur des frères Coen qu'en lisant un ouvrage majeur des frères Bogdanov.
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Personne ne sort indemne de cette comédie noire et loufoque, faux film d’espionnage : ni les services secrets (russes et américains) en flagrant délit de stupidité, ni les personnages, égoïstes, cupides ou aveugles. Après une drame éblouissant, No country for old men, retour à la comédie avec ce film moins léger qu’il y paraît. Des services secrets dépassés, des citoyens intoxiqués (qui voient des terroristes partout) et délateurs (« Je ne sais rien mais je dirai tout »), une paranoïa généralisée : des éléments qui peuvent se voir comme une projection de la société américaine façonnée par l’administration Bush. Le générique est éblouissant : Brad Pitt, à l’ahurissant brushing, est un crétin de première, Clooney un séduisant menteur, Tilda Swinton et Frances McDormand, deux belles garces.
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Incohérent, mais brillamment dialogué, le scénario reste bloqué sur le mode "foutraque" de leurs meilleurs thrillers comiques.