Toutes les critiques de High Fidelity

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    High Fidelity ressemble à une ballade de Marvin Gaye. Un petit frémissement, une petite excitation qui vous traverse le corps... Let's get it on baby sur le nouvel opus de Stephen Frears. Drôle et moyennement réussi !
    Rob Gordon a 36 ans et s'occupe d'une petite boutique de disques à Chicago. Dans sa retraite encombrée de vinyls, il mène tranquillement sa « pop-life » adolescente, jusqu'au jour où il se fait plaquer par sa petite amie Laura. Obsédé par les classifications des charts, il décide de dresser le « top 5 » de ses plus fameuses ruptures afin de comprendre les raisons de ses déboirs sentimentaux répétés.Au départ, c'est un merveilleux roman de Nick Hornby, auteur anglais à succès (chronique sous peu...). La bonne idée de Cusack (producteur) fut de choisir Frears. L'auteur de My Beautiful Laundrette a toujours su définir une atmosphère cinématographique. Dans High Fidelity, nous avons encore cette impression d'être dans une bourgade anglaise et non, en plein coeur de Chicago. Important, me direz-vous ? Oui, car Frears est toujours à l'aise en terre amicale : l'humour british du Héros malgré lui, la tragédie shakespearienne dans les Arnaqueurs et la réalité sociale dans The Snapper sont là pour le confirmer. Par contre, lorsqu'il essaie de changer d'air (pays et mise en scène compris), il se heurte à une incompréhension totale du public (voir Mary Reilly ou The HI-LO Country)Frears utilise savamment les décors et apporte un sentiment de huis-clos, subtil reflet des pensées de Gordon. Celui-ci ne sait plus trop où aller. Sa vie sentimentale en prend un sacré coup du fait de son incapacité à grandir. Agé de trente-six ans, il est toujours au stade de l'adolescence. Se baladant sans cesse, il n'arrive pas à respecter sa partenaire. De ce fait, sa rupture avec Laura lui paraît normale. Il prend cela non comme une destinée fatale mais plutôt comme un préavis. De plus, la musique est là pour le diriger vers l'ultime décision. Toutes ces thématiques, toutes ces pistes narratives, Frears les a parfaitement retranscrites à l'image.Malheureusement, la mise en scène ne suit pas. Assez molle, souvent hésitante (montage peu sérieux), stylisée au minimum (dialogues souvent filmés en champs/ contrechamps), la réalisation de Frears est assez anodine et ne satisfera pas les spectateurs les plus exigeants.
    Finalement, avec High Fidelity, Frears et Cusack ont réussi un petit bijou de simplicité qui n'a que la prétention de vous faire passer du bon temps... C'est déjà pas si mal !High Fidelity
    De Stephen Frears
    Avec John Cusack, Iben Hjejle, Todd Louiso
    Etats Unis, 2000, 1h44.