Toutes les critiques de Les chemins de la liberté

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    À la différence de Master and Commander, qui était centré sur deux personnages, Les Chemins de la liberté met l’accent sur le groupe et, s’il n’ignore pas la nécessité de l’autorité (le guide joué par Jim Sturgess s’impose parce qu’il en a les aptitudes physiques, intellectuelles et morales), il note que la liberté passe par l’égalité dans ce monde où la présence féminine est rare mais néanmoins déterminante. On peut argumenter sur la pertinence d’avoir confié les rôles à des acteurs connus ou non (éternel problème) et qui, en plus, ont dû jouer en anglais avec l’accent russe. La question est de peu d’importance au vu de l’excellence du résultat. On peut même hasarder qu’Ed Harris livre une de ses meilleures performances à ce jour. Cette histoire, inspirée de témoignages réels, attendait d’être adaptée depuis des décennies. Peter Weir en a tiré un grand film classique, d’une densité telle qu’on regrette presque qu’il n’ait pas consacré plus de temps à faire sentir le poids de la nature sur les hommes. Mais c’est aussi une des lois du film : pour vivre, il faut avancer.

Les critiques de la Presse

  1. StudioCiné Live
    par Véronique Trouillet

    retour mi-figue, mi-raisin pour le réalisateur de Master and Commander. Le sujet évoqué par Peter Weir dans Les Chemins de la Liberté est pourtant étonnant et passionnant (...) Il en résulte un film en forme de guide de survie qui ne manque pas d'intensité dans son exploration des limites physique et morales de l'homme. Dommage en revanche que Les Chemins de la Liberté distille une émotion aussi froide que la Sibérie et aussi aride que le désert de Gobi, les deux paysages principaux du film. Difficile de s'attacher aux personnages, un minimum requis, ne serait-ce que pour s'intéresser au sort de chacun. Il reste que Petrer Weir n'a pas son pareil pour insuffler de la vie, de la beauté et surtout de la force à ses décors hostiles (...) au point de les métamorphoser en personnages palpables, souvent plus réels que les héros du film qui manquent parfois de charisme.

  2. Télé 7 jours
    par Philippe Ross

    Forte d'un solide casting, cette histore d'évasion, classique dans son fond comme dans sa forme, bannit tout spectaculaire et se concentre sur ses personnages en lutte pour leur survie. Et si le périple, filmé dans de splendides décors naturels, s'avère parfois un peu languissant, on se laisse finalement emporter par cette ode à la liberté dotée d'une belle intensité dramatique.

  3. Fluctuat
    par Jérôme Dittmar

    Qu'est-il arrivé à Peter Weir ? Après avoir ressuscité en beauté le cinéma d'aventure avec Master and commander, le cinéaste australien s'est perdu sur ces Chemins de la liberté, survival historique boiteux peinant à mettre en forme ses idées.

  4. Le Monde
    par Jean-Luc Douin

    Peter Weir dépeint l'aventure humaine autant que l'épopée de la survie, la façon dont se révèlent les tempéraments au fil des épreuves (froid, tempêtes, faim, loups, essaims de moustiques, pieds en sang), la nécessité d'une fraternité après l'expérience du camp où se pratique la philosophie du chacun pour soi. (...) Le film déroule tranquillement cette impressionnante histoire, sans fautes de goût, sans excès, avec un classicisme presque provocant au regard de la débauche d'effets qu'il est aujourd'hui de coutume de déployer. Quoique donnant l'impression d'en être resté à l'époque où l'on tournait La Grande évasion (John Sturges, 1963), Peter Weir fait du bon boulot. Ce que l'on peut lui reprocher est un manque de souffle, si l'on se prend à imaginer le parti qu'un Terrence Malick, par exemple, aurait tiré du rôle omniprésent de la nature.

  5. Les Inrocks
    par Amélie Dubois

    On a connu Peter Weir plus inspiré en matière d’aventure (Master and Commander) : faussement physique, le film fait du surplace, avec pour seul bagage une approche bien légère du combat pour la liberté, certes basée sur des faits réels (la bonne excuse) mais invalidée par un sens de l’expérience quasi nul.

  6. Les Cahiers du cinéma
    par Vincent Malausa

    Pas plus à l'aise dans la veine épico-touristique que dans la sauvagerie, Weir assure le métier comme un bon faiseur mais ne retrouve à aucun instant le lyrisme sourd et magnétique de ses plus beaux films.

  7. 20 Minutes
    par Caroline Vié

    Le réalisateur australien n'a pas choisi la voie de la subtilité dans cette fresque très « roudoudou les belles images ». Mais de sublimes paysages – le film est produit par National Geographic – ne suffisent pas à meubler plus de deux heures de projection. (...) A moins de décider de se mettre au camping extrême, leurs personnages sont si outrés qu'on perd tout intérêt pour leurs aventures. Ce « Koh-Lanta » au pays des Soviets manque cruellement de souffle épique

  8. Nouvel Obs
    par Olivier Bonnard

    (...)Cette longue marche, Weir la filme comme un documentaire. Pas d’intrigue à proprement parler, pas d’artifice de mise en scène : le film montre des hommes qui marchent, dans l’immensité d’une nature implacable. Parfois, c’est beau comme du Malick, ou comme du David Lean. Las ! Les personnages mettent trop longtemps à révéler leurs secrets pour qu’on accepte de les suivre sans traîner les pieds.

  9. L'Express
    par Eric Libiot

    ... Des prisonniers s'évade d'un camp Sibérien et marche plusieurs milliers de kilomètre (...) Comme aventure humaine, évidemment ça se pose là. C'est même tellement incroyable que Peter Weir semble n'y croire qu'à moitié(...) Et se contente de filmer le quotidien répétitif (...) au lieu de suivre ses personnages dans un parcours qui, malgré eux, se transforme en odyssée métaphysique. Lui qui à toujours su malaxer la pâte humaine et y injecter du romanesque pour faire naître un souffle épique et empathique, il colle bêtement aux godasses pourries de ses héros. Sur 2h14 c'est long.

  10. Le Parisien
    par Marie Sauvion

    Basé sur une histoire vraie, "les chemins de la liberté" donnent dans le road movie pédestre. (...) Hélas, la mise en scène de Peter Weir manque autant de souffle que ses personnages d'épaisseur. Pour le spectateur aussi, le périple finit par sembler interminable.