Toutes les critiques de Persepolis

Les critiques de Première

  1. Première
    par Olivier de Bruyn

    Emerveillés, on découvre le film, qui réinvente le récit d'origine mais réussit l'exploit de provoquer le même effet euphorique et émotionnel. Inventif au détour de chaque scène, d'une simplicité déconcertante, Persepolis raconte l'oppresion, la trouille, le ridicule, la joie, les élans amoureux, érotiques, et des tonnes d'autres trucs sans jamais simplifier, édulcorer, édifier.

Les critiques de la Presse

  1. Télérama
    par Pierre Murat

    Persepolis est devenu un film, à la fois fidèle aux albums et plus ample, plus tragique. (...) Dans de somptueux dégradés de gris, toutes ces silhouettes qui passent à la trappe semblent avalées par une diabolique machine à tuer. Imaginez Ubu dans l’univers expressionniste de Fritz Lang…En contrepoint, comme dans une de ces comédies à l’italienne où l’humour triomphe du mal, on suit Marjane, une gamine comme les autres (elle adore Bruce Lee mais commence à se lasser des Bee Gees) qui entame un parcours initiatique.

  2. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    Que l'on considère ce qui le sépare (le mouvement, la fictionnalisation) ou ce qui le relie (le noir et blanc, le réalisme stylisé dépouillé du trait) à la BD, ce film témoigne de qualités humaines et artistiques qui le destinent, bien au-delà de la trame historique et du drame intime, à un public universel.

  3. Paris Match
    par Alain Spira

    Ce dessin animé en noir et blanc se pare de toutes les couleurs de l'esprit. Le graphisme possède cette simplicité élégante qui donne de la consistance aux personnages. Persépolis mêle le rire aux larmes, sans faire d'impasse sur les ravages de la dictature islamiste avec son lot d'intolérances et d'arrestations. Drôle et poignante, éducative et captivante, cette comédie dramatique politique devrait être projetée dans tous les lycées.

  4. Parcours sans faute pour Marjane Satrapi. L’adaptation de sa BD choc s’est fait sans heurts à l’écran. On retrouve avec plaisir son humour acide et son style qui ne va pas sans rappeler le graphisme des fresques persanes. Marjane l’indomptable ouvre les vannes de sa colère face à l’injustice sans renier l’amour qu’elle porte à son Iran natal. Malgré une tristesse latente, Persepolis ne verse jamais dans le mélo mais se fait avant tout le cri des expatriés. Le rire (souvent jaune) succède à temps à la révolte. À saluer également l’originalité de l’animation qui vient relever le niveau de la 2D actuelle.

  5. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Adaptée de la bande dessinée éponyme de Marjane Satrapi, le film adopte une ligne claire en noir et blanc, très élégante, parfois expressionniste, qui mêle avec talent la poésie, l’onirisme et le réalisme. Avec beaucoup de finesse et d’humour, le film, mêle grande et petite histoire : les révoltes d’une jeune tornade, énergique et passionnée, et les soubresauts d’un pays. Un film universel, tant par son style que par son message.

  6. Elle
    par Helena Villovitch

    Loin de se limiter au trait noir et aux aplats de la version imprimée, le film offre un spectacle chatoyant et lumineux, régal sensuel et clair-obscur, comme une version contemporaine des "Mille et une nuits". On s'amuse beaucoup des transformations physiques de l'adolescente, avec l'apparition du fameux grain de beauté sous l'oeil droit. Mais on pleure avec elle lorsqu' à Vienne, malgré ses copains punks nihilistes, Marjane déprime. Comment de simples personnages dessinés acquièrent-ils une si saisissante puissance d'évocation? Grâce au talent.

  7. Le JDD
    par Barbara Théate

    L'autobiographie en noir et blanc de cette jeune Iranienne tient aussi bien de la saga familiale débridée que de la critique politique et sociale grinçante. Un trait minimaliste, des dialogues simples mais forts, des personnages attachants, une mise en scène découpée et rythmée, une bonne dose d'humour qui vient désamorcer des situations dramatiques et souvent bouleversantes, une jolie pincée de poésie... Persepolis a tout d'un grand film. Et pas seulement d'animation.

  8. Télé 7 jours
    par Viviane PESCHEUX

    Energie et sobriété du trait, punch du montage, humour et nostalgie, cette chronique animée (600 personnages!) en 2D et noir et blanc recrée l'univers des quatre BD autobiographiques de Marjane Satrapi. (...) un film drôle, inventif et percutant, sur la famille, l'exil et la liberté.

  9. Fluctuat

    Adapté de la bande dessinée éponyme par sa créatrice, Marjane Satrapi, et par Vincent Paronnaud, alias Winshluss - auteur, lui, d'albums plus underground - le film Persepolis sort largement de son cadre d'origine pour devenir une oeuvre à part entière, riche, intelligente et autonome. Ovationné à Cannes, avant d'être récompensé par le prix du Jury, il possède les arguments pour séduire un large public... qui paraît conquis d'avance. Trop ? Chronique + interview avec les réalisateurs.
    - Exprimez-vous sur le forum PersepolisA Téhéran, depuis la chute du Chah jusqu'au retour des « barbus », c'est à travers les yeux de Marjane, huit ans, qu'est proposée une relecture de l'histoire du pays, sans le voile de la censure officielle. Opposant au régime, la famille, éclairée, de la jeune fille subit de plein fouet les horreurs de la répression puis de la révolution. Assez finement apparaissent alors les conséquences d'un sentiment d'injustice sur le comportement d'une jeune fille qui se heurte à l'imbécillité d'un drôle de système et le défie avec l'insolence de son âge.Seules les premières minutes inquiètent. La faute à l'extrême simplicité d'un graphisme qui ne s'embarrasse pas de détails et donne l'impression que les voix coïncident mal aux mouvements de bouches, esquissées plus que dessinées. L'aspect rudimentaire du dessin s'avère cependant un choix judicieux, voire nécessaire. Il permet, allié au noir et blanc, d'établir un décor réaliste et relativement universel qui sied parfaitement à l'évocation de ces temps douloureux. D'une certaine façon, le dessin, empreint de poésie et d'une douce mélancolie, s'efface pour se mettre au service d'un récit dont l'intérêt est plutôt politique.Souvent drôle, il se moque joliment des hommes et des absurdités d'un régime idiot qui maintient l'ignorance pour mieux assoir son pouvoir. Les femmes sont épargnées, pas les soldats, qui sont des « cons et des connards » pour la sympathique grand-mère rebelle. Pourtant, les garants du régime en place ne sont pas bêtement condamnés. Au contraire même, leur part d'humanité transparaît souvent, notamment dans leur facilité à céder aux mensonges et aux charmes féminins. Dénué de manichéisme primaire et de mièvrerie, cette charge contre le régime iranien devient parfois très émouvante et peut tirer quelques larmes aux plus sensibles.Il convient cependant de ne pas accorder trop de crédit à la petite histoire de l'héroïne qui, grâce au travail sur la mise en scène et les transitions, se confond si bien avec la grande Histoire, dense, mais intelligemment exposée. Issue d'une famille aisée absolument pas représentative des « foyers iraniens moyens », la petite Marji reçoit, en effet, une éducation politisée dont l'ouverture d'esprit étonne. Elle donne à la gamine une insolence qu'on suppose absolument pas représentative mais qui a l'avantage de flatter le regard occidental qui s'y reconnaît. Ce « défaut », probable garant du succès de la BD, préexistait donc au film et ne gênera pas les aficionados mais pourra en agacer d'autres.Susceptible d'éveiller de jeunes consciences sur un sujet aussi précieux que la liberté d'expression, Persepolis est un charmant dessin animé, qui s'adresse d'abord aux adultes mais conviendra parfaitement aux enfants, à partir de 12 /13 ans. Persepolis
    De Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud
    Avec les voix de Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Danielle Darrieux
    Sortie en salles le 27 juin 2007
    Illus. © Diaphana Films
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