Toutes les critiques de Simetierre

Les critiques de Première

  1. Première
    par Frédéric Foubert

    Stranger Things et le carton phénoménal de Ça ont définitivement relancé la Stephen King-mania, présente ces jours-ci à tous les étages de l’industrie, de la série Castle Rock (un jeu de pistes méta dans l’univers du maître de l’horreur) à la suite de Shining, Docteur Sleep, que peaufine actuellement Mike Flanagan. Simetierre, l’un des gros classiques du King, variation sur le mythe de Frankenstein dans laquelle une famille découvre un cimetière surnaturel qui ramène les morts à la vie, a droit à une nouvelle adaptation, après celle, controversée, signée Mary Lambert en 1989. Controversée au point de diviser jusque dans les rangs de l’équipe créative du millésime 2019. Lors du tournage du film, le producteur Lorenzo di Bonaventura confiait ainsi à Première : « Je n’aime pas le film de Mary Lambert et je ne pige même pas pourquoi certains l’apprécient ! » En interview, les réalisateurs Dennis Widmyer et Kevin Kölsch, eux, se montrent plus déférents, reconnaissant la version de Lambert comme un classique de vidéo-club de leur jeunesse. Quoi qu’il en soit, cette nouvelle version apporte un changement d’importance à l’histoire originelle – un changement que nous ne spoilerons pas ici (même si la bande-annonce prend moins de précautions que nous) mais dont on ne peut pas s’empêcher de penser qu’il édulcore grandement la dimension subversive de l’intrigue. Simetierre 2019 est de toute façon un film très propre sur lui. La mise en place est bien menée, la caractérisation des personnages soignée, la photo automnale de Laurie Rose plutôt jolie, les acteurs (Jason Clarke, John Lithgow, la petite Jeté Laurence…) sont très investis, on sent à chaque instant la volonté de Widmyer et Kölsch de mettre en valeur la richesse thématique du matériau… Et le chat Church (la vraie star du film) est diaboliquement bien casté. Mais passée l’exposition, et malgré l’addition de tous ces bons points, le film se traîne en longueur et dilue son propos dans des vignettes horrifiques soft, sans folie ni subversion, ni même beaucoup d’énergie. Ça sort quand, déjà, Ça 2 ?