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Comme il y a dix ans pour les 30 ans du magazine, nous vous avons demandé d’élire votre film préféré depuis la création de Première. 

Pour les 40 ans de Première, les rédacteurs du magazine vous ont proposé leurs 15 films marquants des 40 dernières années. En parallèle, nous vous avons également consulté, via notre site internet, en vous imposant de ne retenir qu’un seul long-métrage sur ces quatre décennies de cinéma. La règle du jeu n’était pas facile, et on vous remercie d’avoir participé.

Vos votes nous ont permis d’établir un top 15, le top des lecteurs. Cette fois vous ne pourrez pas louer ou fustiger les choix de la rédaction, c’est VOTRE classement. Et sincèrement, il a de la gueule : on n’a même pas eu besoin de truquer les résultats, même s’il y a trois films de Nolan (humour).

Pour agrémenter tout ça, on est allés fouiner dans les archives du magazine pour piocher un extrait de la critique de Première de l’époque. L’occasion de constater qu’on a eu souvent du flair (notamment sur Fight Club, qui avait été mal accueilli par une partie de la presse), mais qu’on s’est aussi parfois bien plantés, comme lorsqu’on a un peu dégommé le premier Retour vers le futur de Zemeckis.  

 

15- Mommy, de Xavier Dolan (2014)

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"Grâce à une mise en scène immersive qui colle au plus près des personnages, le prodige québécois fait de nous les témoins groggy d’un cauchemar familial up and down, rythmé par des tubes kitsch et des idées formelles proprement stupéfiantes. La critique est KO. Ma mère, ce héros." (Christophe Narbonne)

 

14- Les Affranchis, de Martin Scorsese (1990)

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"Dans cette chronique foisonnante, enlevée, à quelques longueurs près, par un metteur en scène plus virtuose que jamais, la surprise peut surgir au détour de n’importe quelle scène. Une violence fortement teintée d’humour noir gicle de manière fracassante, et le drame n’est jamais plus proche que quand l’action flirte avec la comédie de mœurs. On devine la jubilation du cinéaste à plonger dans ce maelstrom tragi-comique. On la partage de bout en bout." (Jean-Claude Loiseau)

 

13- Retour vers le Futur, de Robert Zemeckis (1985)

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"Cette mouture comédie SF pop-corn a beau avoir battu des records d’entrées aux Etats-Unis, elle a beau être un pur produit de l’école Spielberg-Zemeckis, on a bien du mal à y voir autre chose qu’une exploitation facile de l’imagerie rock’n’roll et (encore) une glorification un peu bêta de l’Amérique, une ! Nous autres, les Frenchies, on commence un peu à saturer". (Stella Molitor)

 

12- Drive, de Nicolas Winding-Refn (2011)

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"Au fond, le vernis sanguinolent de la série B n’est qu’un cache-sexe qui dissimule la romance entre deux amants maudits dans le tumulte d’un Los Angeles à la fois interlope et cotonneux, à la recherche d’un éden à des années-lumière de ce monde. La beauté de Drive réside finalement dans cette fusion rose bonbon et noir désir, dans ce mélange de délicatesse et d’ultraviolence qui pourrait célébrer les noces entre Sofia Coppola et Quentin Tarantino." (Thomas Agnelli)

 

11- Jurassic Park, de Steven Spielberg (1993)

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"Le scénario de Jurassic Park n’est qu’une succession de courses-poursuites et de temps de repos. On ne passe alors que par deux stades d’émotions : la peur et le soulagement. Ça fait peu (…). Vu le succès phénoménal du film, on ne peut s’empêcher de redouter que le cinéma ne s’engouffre dans cette brèche d’appauvrissement émotionnel et dramatique. Car si on prend un plaisir certain devant Jurassic Park, on est également en droit de se sentir frustré". (Eric Libiot)

 

10- Forrest Gump, de Robert Zemeckis (1994)

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"Fidèle à son habitude, Robert Zemeckis (Retour vers le futur, Qui veut la peau de Roger Rabbit ?) a abordé la mise en scène de Forrest Gump comme une série de problèmes techniques qu’il s’est plu à résoudre avec un incontestable brio et un solide sens du spectacle. Comme dans ses films précédents, le réalisateur, qui a désormais trop roulé sa bosse pour n’être considéré que comme le disciple le plus doué de Steven Spielberg, propose une avalanche d’images inédites et incroyables qui repoussent encore les limites de ce qu’on peut faire avec une caméra et un ordinateur". (Christian Jauberty)

 

9- Apocalypse Now, de Francis Ford Coppola (1979)

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"Objet d’une entreprise démesurée (six cents kilomètres de pellicule, trente-trois millions de dollars, quatre ans de préparation pour neuf mois de tournage), le film n’est pas une simple histoire sur la guerre du Vietnam (…). Film de guerre, Apocalypse Now est moins un film d’action qu’une aventure métaphysique. Et c’est en cela que réside sa force". (Philippe de l’Estang)

 

8- Mulholland Drive, de David Lynch (2001)

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"A moins d’être preparé par certains des précédents films de Lynch, cette forme de cinema peut dérouter parce qu’elle s’affranchit dela logique narrative classique qui "ferme" une hiistoire en donnant des explications. Au contraire, le film est ouvert sur un espace de perception det d’interprétation sans limites. Cette nouvelle forme de cinéma – difficile à qualifier autrement que de lynchien – atteint ici une perfection mesurable par l’extraordinaire plaisir esthétique qu’elle procure (de même qu’on peut estimer qu’une comédie est réussie parce qu’elle fait rire). S’il ne faut pas chercher à comprendre, on n’est pas perdu pour autant." (Gérard Delorme) 

 

7- Blade Runner, de Ridley Scott (1982)

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"Rarement ville du future aura été aussi bien pensée et réalisée et aura présenté une vision aussi riche et aussi dense (…) Oui mais voilà… Ridley Scott a tant soigné les décors et les ambiances qu’il en a quelque peu oublié l’histoire et les personnages auxquels Harrison Ford et trois "découvertes" : Rutger Hauer, Daryl Hannah et Sean Young s’efforcent de donner vie… L’écrin est superbe mais… un peu vide peut-être ?" (Jean-Pierre Lavoignat)

 

6- Inception, de Christopher Nolan (2010)

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"D'une beauté hallucinante (certaines séquences sont à tomber par terre), ce film de casse mental, dont il serait criminel de révéler le moindre détour de scénario, est bien parti pour être le mètre étalon des thrillers de studio pour la décennie qui vient." (Gael Golhen)

 

5- Il était une fois en Amérique, de Sergio Leone (1984)

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"Il était une fois en Amérique nous embarque, en plusieurs flashbacks et allers-retours au pays des anges aux figures sales, qui se font dans le caniveau mais veulent en sortir. Ces voyages, Leone nous les fait faire en première classe. Il prend le temps – et on lui donne volontiers – de bien nourrir ses personnages pour mieux nous les faire aimer ou haïr. (…) Quand il ne joue pas la durée, Leone verse dans le dialogue synthétique. En une phrase, il résume une vie. D’un mouvement de caméra, il vous dessine un destin. (…) Et d’un coup de baguette magique, il réunit tous les ingrédients d’un pur chef d’œuvre". (Stella Molitor)

 

4- The Dark Knight, de Christopher Nolan (2008)

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"Le film qui comporte la meilleure scène de toute la carrière de Nolan pour l'instant : le braquage d'ouverture, hyper dégraissé, miracle d'écriture cinématographique, de montage et de précision. Le reste est évidemment écrasé par la perf du regretté Heath Ledger, qui incarne littéralement le Joker et en fait l'un des plus beaux personnages jamais vus au cinéma." (Sylvestre Picard)

3-  Interstellar, de Christopher Nolan (2014)

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"La première image d’Interstellar résume le projet esthétique du nouveau Christopher Nolan : tout embrasser du regard. L’infiniment grand et l’infiniment petit, hier et demain, les confins du cosmos et les sols arides du Midwest, les récits éternels de l’Amérique et les grands problèmes écologiques de notre temps, la froideur tétanisante du cinéma de Kubrick et les effusions doudou de celui de Spielberg. (...) Interstellar a beau se présenter comme un trip cosmique ample et vertigineux, il ne s’apprécie en réalité que comme un étonnant mélo chuchoté." (Frédéric Foubert)

 

2- Pulp Fiction, de Quentin Tarantino (1994)

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"Moins sadique et plus drôle que Reservoir Dogs, quinze coudées au-dessus de l’indigent Killing Zoé, Pulp Fiction est un grand moment de jubilation (…). C’est un vrai plaisir de voir enfin Bruce Willis abandonner ses grimaces de surhomme pour celles du raté complet. Mais c’est surtout Travolta qui emporte le morceau, grandiose de regard bovin et d’allure avachie". (Marc Weitzmann)

 

1- Fight Club, de David Fincher (1999)

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"David Fincher is a hell of a réalisateur, et ce quatrième film après Alien 3, Se7en et The Game est proprement phénoménal de virtuosité (…). Ça ne décoiffe pas, ça rase les cranes. Ça fait peur et ça fait du bien. Ça fait mal et ça écœure. Après un tel spectacle, on comprend pourquoi l’espèce humaine a inventé la camomille. Pour finalement devenir camomille elle-même. Et on nique la camomille… Avant de s’en resservir un plein bol." (Jean-Yves Katelain)