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De Metropolis à Ex Machina, 10 femmes robots inoubliables

Alice dans Transformers 2 (2009)

Alice n'est pas simplement une étudiante évadée d'un rêve humide de <strong>Michael Bay</strong>, c'est un <em>Transformer </em>capable de prendre forme humaine? et aussi une créature à la langue bien pendue. Malheureusement, elle a à peu près les mêmes motivations qu'un TX : détruire l'humanité ! <strong><strong>Shia LaBeouf</strong></strong> l'apprendra à ses dépens.<strong>La femme derrière les boulons :</strong> <strong>Isabel Lucas</strong>

Les épouses de Stepford dans Et l'homme créa la femme (2004)

Cette comédie de science-fiction catapulte <strong>Nicole Kidman</strong> dans une banlieue pavillonnaire tellement idéale qu'elle en est est presque terrifiante. Elle va se rendre compte qu'un terrible secret sa cache derrière les femmes souriantes, passionnées par la cuisine, le ménage et la manucure qui l'habitent. Peut-être bien que les épouses de Stepford sont trop disciplinées et soumises pour être humaines...Satire des banlieues proprettes et standardisées du rêve américain, Et l'homme créa la femme se sert de la robotique pour dégommer l'image de la femme objet qu'on a cherché à créer au fil des siècles. A noter qu'il s'agit du remake d'un film de 1974, déjà adapté d'un roman d'<strong>Ira Levin</strong> paru en 1972.  

Eve dans Wall-E (2008)

Pas vraiment androïde, la charmante petite Eve mérite pourtant bien sa place dans le classement tant les studios Pixar se sont appliqués à la rendre expressive et féminine. Malgré sa forme ultra "design", elle dispose d'une palette d'émotion très diversifiées qui font d'elle une adorable machine. Rien d'étonnant à ce que Wall-E, le robot solitaire conçu pour nettoyer la Terre de ses déchets en tombe amoureux et décide de la suivre dans l'espace.

Ava dans Ex Machina (2015)

Incarnation troublante d'un nouveau type d'intelligence artificielle, Ava est programmée par son créateur pour interagir avec un cobaye consentant. Le but de l'expérience est de voir si celui-ci parvient à oublier qu'elle est un robot, et s'il peut nouer des liens amicaux, voire amoureux, avec elle. Dans ce huis-clos très inspiré, réalisé par <strong>Alex Garland</strong>, elle va cristalliser à la fois la folie des grandeurs de son créateur et la jalousie de son cobaye, mais peut-être aussi les manipuler... Ava hériterait-elle alors du premier rôle d'androïde forte de la décennie ? On aimerait en tout cas la ranger du côté des figures tragiques de Rachel et de Motoko Kusanagi plutôt que du côté des bombes sexuelles mécanisées.  Très gracieuse et d'une apparente fragilité, l'enveloppe corporelle translucide d'Ava a été un véritable calvaire à truquer à l'écran. Il a fallu <em>tracker</em> le corps de l'actrice <strong>Alicia Vinkander</strong>, alors recouvert d'une combinaison spéciale, puis repositionner son squelette numérique, image par image dans des plans parfois très longs constitués par des mouvements de caméras subtils. Une preuve que la robotique est toujours un travail d'orfèvre. 

Les Fembots d'Austin Powers (1994)

Surement le modèle le plus délirant de femme robot jamais imaginé, les Fembots sont un escadron de bimbos piégées, fabriquées pour attaquer <strong>Austin Powers</strong> sur son point faible : le sexe ! Ces créatures redoutables peuvent se déhancher pour tromper la vigilance des hommes puis flinguer tout ce qui bouge avec leurs poitrines-mitrailleuses. Une invention aussi culte qu'hilarante qui ne pouvait trouver son sens qu'au milieu des aventures de l'espion le plus obsédé de tous les temps. <strong>Les actrices derrière les boulons :</strong> <strong>Cindy Margolis</strong>, <strong>Donna W. Scott</strong>, <strong>Barbara Ann Moore</strong> et <strong>Cheryl Bartel</strong>

L'androïde/Maria dans Metropolis (1927)

La doyenne des dames robotisées est aussi la plus célèbre et la plus influente. Au milieu d'une société dystopique de l'an de grâce 2026, imaginée par <strong>Fritz Lang</strong> et sa femme, l'androïde de Métropolis est devenue l'image d'Epinal du film autant qu'un symbole universel de la science-fiction, de la robotique voire même de la lutte des classes.Dans ce chef-d'oeuvre expressionniste, ce robot de métal va emprunter les traits d'une jeune révolutionnaire, Maria, pour aller semer le trouble au sein d'une révolte ouvrière. Mais cette "Dame de Fer" va finalement orienter la ville vers un tout autre destin... <strong>L'actrice derrière les boulons : Brigitte Helm</strong>

Galatea dans L'homme bicentenaire (1999)

<strong>Robin Williams</strong> est le héros robotisé de ce film de <strong>Chris Columbus</strong> (<em>Madame Doubtfire</em>). Mais on aurait tort d'oublier sa copine androïde rieuse qui toute aussi sympathique et attachante... même s'ils sont tous les deux à peu près aussi souples qu'une boite en fer blanc. Galatea, d'ailleurs, est l'un des rares robots féminins qui n'ait pas été imaginé comme une bimbo et c'est ce qui fait tout son charme !<strong>L'actrice derrière les boulons :</strong> <strong>Kiersten Warren</strong>

La TX de Terminator 3 (2003)

Badass, explosive et quasiment indestructible, le TX de Terminator 3 donne beaucoup de fil à retordre au plus célèbre des T800. Peu loquace, dénuée de tout sentiment ni d'un quelconque sens moral, sa féminité n'est qu'un leurre, une enveloppe qui dissimule une terrible machine de guerre, implacable et asexuée. <strong>La femme derrière les boulons :</strong> <strong>Kristanna Loken</strong>

Rachel de Blade Runner (1982)

Difficile d'imaginer la machine derrière son regard impénétrable et les volutes de fumée envoûtants de sa cigarette... Comme tout droit sortie d'un tableau de <strong>Klimt</strong>, Rachel la "Répliquante" est la beauté froide et magnétique qui hante l'univers onirique de Blade Runner. Malgré les faux souvenirs qu'on lui a injectés pour la persuader qu'elle était humaine, elle est condamnée à une vie de servitude très éphémère. Un <em>background</em> cynique qui fait peut-être de Rachel, l'androïde la plus mélancolique du 7e art.<strong>L'actrice derrière les boulons :</strong> <strong>Sean Young</strong>

Motoko Kusanagi dans Ghost in the Shell (1995)

Difficile d'imaginer une figure moderne plus romantique que celle de ce cyborg policier confronté à un grand questionnement philosophique. Dans ce manga cyberpunk signé du maître <strong>Mamoru Oshii</strong>, Motoko Kusanagi est une androïde  surentraînée et indestructible qui n'a d'humain que son cerveau. Mais cet engin de destruction va devoir entrer dans le <em>"Ghost"</em> d'un hacker pour tenter de l'arrêter. Un processus qui l?amènera à questionner sa propre part d'humanité. 

De Métropolis à Ex Machina, 10 femmes robots inoubliables

Bonus : Coppelia dans la poupée animée 1900

Ressuscitée d'un conte d'<strong>E.T.A. Hoffmann</strong> par <strong>Georges Méliès</strong>, Coppelia la poupée animée semble être LA vraie doyenne des femmes robots du 7e art. Avec ses 115 ans au compteur, cette automate est presque aussi vieille que le cinéma. Malheureusement, le court-métrage dans lequel elle apparaissait a disparu à jamais. Elle ne restera donc qu'un mirage d'acier pour de nombreux cinéphiles. Dommage, puisqu'on aurait aimé pouvoir vous en montrer une photo contractuelle. 

Villiers de L'Isle Adam, le père des femmes-robots ?

<em>"Si nos dieux et nos espoirs ne sont rien d'autre que des phénomènes scientifiques, alors notre amour est également scientifique."</em> C'est sur cette citation de <strong>Villiers de l'Isle Adam</strong> que s'ouvre Ghost in the Shell 2. Un moyen pour <strong>Mamoru Oshii</strong> de reconnaître l'influence considérable de cet écrivain français dans la construction du mythe de la femme robot. Bien avant<strong> Isaac Asimov</strong>, ce contemporain d'<strong>Emile Zola</strong> que l'on connait plus pour ses <em>Contes Cruels</em>, signait, en 1886, un roman symboliste de "proto science-fiction" : L'<em>Eve Future.</em> Il y racontait comment un certain <strong>Thomas Edison</strong> (oui, oui, l'inventeur du cinéma pour les américains) employait tout son génie pour créer une <em>andréïde</em>, afin de soigner les chagrins d'amour d'un de ses jeunes amis, le Lord Ewald. Recouverte d'une peau de synthèse, capable de s'exprimer grâce au principe du phonographe, cette "andréïde" peut être considérée comment l'arrière grand-mère un brin <em>stempunk</em> d'Ava, de Motoko et de Rachel. Elle symbolisait à la fois les angoisses et les espérances vis-à-vis des vertigineuses possibilités technologiques qui s'offraient à la fin du XIXe (l'électricité, le phonographe), mais aussi l'impossibilité de pouvoir aimer une illusion.

De Maria à Ava en passant par Rachel, découvrez dix androïdes implacables ou philosophes, voire les deux. Qu'elles aient la démarche un peu rigide ou soient animées d'une grâce féroce, les dames robots incarnent à la fois le fantasme ultime de la femme fatale (pour les plus geeks ?) mais aussi l'idéal inaccessible d'une humanité future (pour les plus mélancoliques ?). Quoiqu'il en soit, la troublante Ava, qui fait tourner la tête de son créateur et de son cobaye dans Ex Machina, est loin d'être la première femme robot à s'inviter dans les salles obscures. Peut-être que partir à la rencontre de ses aînées mécaniques permettra de mieux démasquer les intentions secrètes de cette mystérieuse androïde...Mathias Averty