EXCLU - Dans les coulisses de la création de l'affiche de SK1

EXCLU - Dans les coulisses de la création de l'affiche de SK1

L'Affaire SK1 : récit de la conception de l'affiche

"L'Affaire SK1 a finalement été un film simple à marketer. Parce qu?il était bon, sérieusement. C?est toujours plus facile d?avoir des idées quand tu aimes un film.En fait, on voulait faire un marketing efficace. On s?est creusé la tête pour savoir comment donner envie aux gens d?aller voir ce film. Et en pitchant <em>SK1</em> au Showeb j?ai sorti une phrase qui est restée : « c?est pas un film sur Guy George, c?est l?histoire des types qui l?ont traqué ». C?est vraiment ce qui a guidé notre réflexion : on voulait éviter de parler du drame, du fait divers. On voulait parler de l?obsession, parler des gens, des flics. La Prochaine fois, je viserai le c?ur qui est sorti presque face à nous avait choisi un autre angle, nous plongeait dans la tête du tueur et dans le drame?Je ne voulais pas qu?on soit dans le drame, pas dans le fait divers. Je voulais qu?on soit du côté des flics? Et c?est cet axe qui a guidé toute la campagne marketing. Pour le titre par exemple : <em>SK1</em> c?était le titre original. On a cherché un titre plus abstrait, plus métaphorique? J?avais même proposé « obscur et sans gloire » qui est le motto de <strong>Personnaz</strong>. Mais c?était pas clair et on a juste rajouté « l?affaire » au titre original.Ce qui nous amène à l?affiche.Notre département créa est dès le début parti sur l?image du flic face au tableau d?évidence. C?était fort, ça collait parfaitement à l?axe qu?on cherchait à préserver (le film de flic, l?obsession, la traque) mais ça ne marchait pas complètement, parce qu?il y avait un côté un peu minimaliste. Ca faisait étriqué, petit? Je pensais beaucoup à l?affiche de Lord of War personnellement, celle où le personnage de <strong>Nicolas Cage</strong> est complètement écrasé par les balles. C?était cet effet là qu?on recherchait, l?idée des échelles différentes. On a cherché et on est arrivé à l?idée qu?il fallait s?abstraire du réalisme. A ce moment là, Christophe Courtois a parlé de la photo culte de Citizen Kane, celle où Kane est vue en plongée dans une mer de papiers. Et on s?est dit qu?on pouvait essayer de transposer cette idée à <em>SK1</em>. On a fait des essais où le personnage de Raphaël est vu du dessus sur un sol jonché de dossiers. Ca devait donner l?idée du flic écrasé par la difficulté de l?enquête. Il y avait la notion de frustration, de désespoir. Mais on continuait de travailler sur la photo avec le panneau d?évidence. On a imaginé un panneau gigantesque.Rageman l?a mis en forme, on a fait des <em>roughs</em> (dessinés, qui sont sublimes) et finalement on a tranché pour la photo du panneau. Comme on n?avait pas cette image dans le film, on l?a recrée. On a rassemblé tous les documents d?époque, on a passé 4 heures dans un studio avec Raphaël et le résultat est cette affiche que vous connaissez."<strong>Propos recueillis par Gaël Golhen</strong>