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Rencontre avec le producteur du biopic avec Gaspard Ulliel.

Ce n’est qu’une première étape avant le grand raout hollywoodien, prévu le 22 février prochain. Mais en choisissant Saint Laurent de Bertrand Bonello pour représenter la France à L’Oscar 2015 du meilleur film étranger, le comité de sélection (composé de Jean-Paul Salomé, Agnès Jaoui, Régis Wargnier, Mia Hansen-Love, Alain Terzian, Thierry Frémaux, Serge Toubiana) a sans doute pris la bonne décision. Rappelons que l’an dernier, Renoir de Gilles Bourdos n’avait pas franchi la deuxième étape au cours de laquelle l’Académie des Oscars retient neuf films sur les soixante-seize présentés par différents pays étrangers – il reste ensuite une dernière étape où sont choisis les cinq nominés. À chaud, Éric Altmayer ne cachait pas sa joie.

Bertrand Bonello : "J'ai voulu raconter ce que ça coûtait quotidiennement à Saint Laurent d'être Saint Laurent"

Avez-vous été surpris en apprenant cette nouvelle ? Le film ayant été sélectionné à Cannes puis acheté par Sony Classics pour une sortie aux Etats-Unis, nous savions que cette éventualité pouvait se présenter. Quand Saint Laurent s’est retrouvé en lice dans la sélection finale (faisant suite à un scrutin à deux tours mis en place par le CNC), nous nourrissions de sérieux espoirs.

Le comité de sélection renouvelé, avec notamment Thierry Frémaux qui a pris Saint Laurent en compétition à Cannes, a-t-il joué en votre faveur ? Ce que je sais, c’est que le comité a été respectueux des procédures et qu’il a fait son choix en conscience. Une chose est sûre : il était composé de gens qui aimaient le film et l’avaient manifesté publiquement avant la mise en place du comité.

C’est une annonce qui tombe à pic, deux jours avant la sortie du film. C’est un concours de circonstances très heureux, oui. Vous pensez bien qu’on ne pense pas à ça quand on cale une date de sortie qui dépend de tellement de critères autrement importants… Le buzz que cette sélection crée ne peut pas nous faire de mal en tout cas.

Saint Laurent, magistral requiem artistique

Saint Laurent a-t-il des chances d’être retenu in fine par l’Académie des Oscars ? J’espère. Il parle d’une personnalité connue à l’international, c’est un sujet porté par un cinéaste que les distributeurs étrangers suivent de près, il y a des partis pris forts, on ne cherche pas à plaire à tout le monde… Le film bénéficie enfin de la présence de Gaspard Ulliel dont la petite notoriété aux Etats-Unis et l’aisance en anglais constituent des facteurs importants pour la promotion sur place.

Dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques heures de la sortie en France ? En-dessous du niveau de la mer ! Ce film est un pari énorme depuis le début. Je ne voudrais pas qu’au dernier moment, il se crashe sur le mur du marché, qui est très dur et qui stagne depuis deux semaines.

Propos recueillis par Christophe Narbonne

Saint Laurent sort mercredi dans les salles.