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Pourquoi Pouic-Pouic ?Venant du théâtre public, c’est la première fois que je monte un boulevard. La notoriété de Kaamelott a fait que l’on m’a proposé des comédies. Dans le lot, il y avait Pouic-Pouic. Une pièce qui durait trois heures, avec à l’acte II un résumé de l’acte I, etc. Mais, malgré les vieux codes, la mécanique était excellente, comme une voiture ancienne avec un moteur en parfait état de marche.Un bon boulevard doit être pavé de…Alors là, je ne sais pas ! Je crois qu’il faut préparer un boulevard, comme tout spectacle d’ailleurs, comme un cadeau que l’on va faire à son meilleur ami, parce qu’on l’aime et le respecte. Je voulais quelque chose de digne, ne pas aller au rire facile. Aujourd’hui, la vanne prime au détriment des dialogues.Mettre en scène un boulevard, c’est se retrouver agent de la circulation ?Je dirais plutôt être chef d’orchestre ! On met au point une partition. Cela se joue à l’oreille. Il fallait régler cela. Je ferais un parallèle avec l’opéra. Le metteur en scène ne peut pas demander de ralentir la musique pour sa mise en scène. Si j’ai pris le rôle de Léonard, c’était pour prolonger mon travail de metteur en scène. Car c’est lui qui impose le tempo !Du coup, il faut des comédiens dignes d’un philharmonique ?Il y a ceux qui possèdent déjà cette musique et d’autres qui la rencontrent avec intérêt pour la première fois. Je suis persuadé que la bonne musicalité d’une phrase est aussi drôle que son sens. Il faut jouer avec les autres comme dans un chorus de jazz. On entre au bon moment, avec sa phrase, et on retombe dans la mesure avec les autres. La liberté au théâtre s’acquiert avec la contrainte.Passer après de Funès, même pas peur ?Il applique à 500 % ce que je viens d’exprimer. Michel Galabru et Christian Marin m’ont raconté que, tant qu’il n’avait pas trouvé le rythme, il recommençait. Je ne me suis pas préoccupé de Louis de Funès, ni de Jacqueline Maillan… Imaginez qu’après Gérard Philipe, plus personne n’ose s’attaquer au Cid ! Nous sommes, Valérie Mairesse et moi-même, les successeurs des créateurs des rôles au théâtre : Albert Préjean et Claude Gensac.Votre adaptation fait songer à un bon « Au théâtre ce soir »…Mes prédécesseurs avaient placé l’action en 2012, mais l’intrigue résistait. Du coup, lorsque j’ai pris le relais de l’adaptation, j’ai situé l’action en 1970, avant les portables et Internet et en plein choc pétrolier. Cela donne à la pièce un parfum classique et la fable se raconte mieux.Pouic-Pouic aux Bouffes Parisiens