Guide du 31 juillet 2019
Metropolitan FilmExport / Universal Pictures International France / Mars Films

Ce qu’il faut voir cette semaine.

L’ÉVENEMENT

COMME DES BÊTES 2 ★★★☆☆
De Chris Renaud

L’essentiel
Chris Renaud signe un nouveau divertissement familial savoureux à défaut d’être révolutionnaire.

Souvenez-vous : en 2016, on découvrait les délires secrets des animaux de compagnie de Manhattan sous la houlette de Chris Renaud, coréalisateur, avec Pierre Coffin, de Moi, moche et méchant. Un film né d’une interrogation toute simple de Chris Meledandri, le créateur des studios Illumination, en observant ses propres chiens et chats : mais que peuvent-ils donc bien fabriquer une fois que leurs maîtres ont le dos tourné et les laissent seuls pour la journée ? Et le carton planétaire de ce Comme des bêtes (plus de 875 millions de dollars) appelait forcément une suite.
Thierry Cheze

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PREMIÈRE A ADORÉ

MIDSOMMAR ★★★★☆
D’Ari Aster

De loin, Midsommar ressemblerait presque à l’antithèse absolue d’Hérédité, le film qui a propulsé son auteur Ari Aster en nouveau maître de la terreur filmique il y a à peine plus d’un an : ouvertement solaire alors que le premier errait dans l’obscurité et les ténèbres, aéré et champêtre quand l’autre jouait la carte de la réclusion claustro, centré sur l’histoire d’un jeune couple de millenials et non plus sur la transmission du mal au sein d’une famille nucléaire à l’ancienne… Mais, à y regarder de plus près, Midsommar, c’est surtout Hérédité continué par d’autres moyens..
Frédéric Foubert

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DIEGO MARADONA ★★★★☆
D’Asif Kapadia

On attendait forcément beaucoup de ce Diego Maradona, le nouveau documentaire d’Asif Kapadia, auteur des passionnants portraits de deux autres grands brûlés de la vie, Ayrton Senna et Amy Winehouse. Et, au risque de spoiler d’emblée cette critique, le résultat, découvert hors compétition lors du dernier Festival de Cannes, se situe bien au-delà de cette attente. Davantage en tout cas que le Maradona d’Emir Kusturica, qui racontait plus le cinéaste serbe que le footballeur argentin.
Thierry Cheze

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HALTE ★★★★☆
De Lav Diaz

Avec le cinéma du Philippin Lav Diaz, nulle autre option que de se laisser embarquer. Halte dure 4 h 39. C’est forcément un voyage. Celles et ceux qui le feront n’oublieront pas la traversée. Nous sommes en 2034, des éruptions volcaniques à répétition empêchent le soleil de se coucher et de se lever sur l’Asie du Sud-Est. Cette longue nuit n’est pas tendre avec une population philippine qui vit sous le joug d’un dictateur totalement timbré. L’homme entend ainsi fêter l’anniversaire du bombardement de Nagasaki en déclenchant son opération Black Rain, censée détruire tous les foyers de rébellion. En attendant, il danse, boit et pérore, protégé par une garde rapprochée exclusivement féminine et des drones intrusifs. « Maintenant que le monde est un robot, on ne fait plus la différence entre vérité et mensonge ! », « Où peut-on être sinon dans les bras de notre malheureux pays ? » entend-on ici ou là dans la bouche d’hommes et de femmes qui refusent pourtant de baisser les bras et veulent se réapproprier un réel que d’aucuns voudraient effacer. Ce monde n’est pas vraiment de la science-fiction, et les récentes montées de nationalisme donnent à cette sombre fresque des allures de miroir à peine déformant. La mise en scène de Lav Diaz, portée par un noir et blanc envoûtant et des cadres fixes d’une précision ahurissante, crée par contraste un climat apaisé presque léthargique. Aux assauts brutaux d’un univers infernal, Diaz répond avec une douceur qui finit par contaminer même les plus incontrôlables. Une splendeur !
Thomas Baurez

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PREMIÈRE A AIMÉ

PROMARE ★★★☆☆
De Hiroyuki Imaishi

Dans le futur, une équipe de pompiers nommée Burning Rescue et équipée d’un arsenal impressionnant (armures de combat, drones et lance-glaces) lutte contre les Mad Burnish, des mutants devenus capables de manier les flammes après une épidémie mondiale. Résumer Promare est forcément bien en-deçà de l’expérience de cinéma qu’il propose. C’est un énorme trip visuel, épileptique drôle et délirant, dans la lignée de Redline du studio Madhouse, mais en moins expérimental malgré son aspect 3D proche d’un jeu vidéo en cell shading et son jeu sur les couleurs les plus primaires. 
Sylvestre Picard

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LES FAUSSAIRES DE MANHATTAN ★★★☆☆
De Marielle Heller

Longtemps, la petite entreprise de Lee Israel n’a pas connu la crise. Auteure à succès des années 70 et 80, elle avait su trouver la parade alors que la chute des ventes de ses livres l’avait conduite vers la dèche : rédiger de fausses correspondances entre écrivains célèbres qu’elle revendait à prix d’or à des collectionneurs. Un jeu d’enfant pour elle, qui était passée maître dans l’imitation du style de ses congénères, jusqu’au jour où le FBI mit son nez dans son business... Cette aventure avait inspiré à Lee Israel (disparue en 2014) une autobiographie confessionnelle, Can you ever forgive me ?, que Marielle Heller (The Diary of a Teenage Girl) porte ici à l’écran. Hyperclassique dans sa forme mais sans faute de goût, Les Faussaires de Manhattan vaut avant tout pour son intrigue et ses interprètes. À commencer par Melissa McCarthy, impériale Israel. Celle qui s’est jusqu’ici déployée avec bonheur dans le registre de la comédie (Mes meilleures amies...) n’aborde jamais cette première incursion du côté dramatique en mode performance (même si elle a – fort justement – été nominée aux Oscars). Elle traduit au contraire, dans un mélange de retenue secouée de saillies explosives, le désarroi de cette femme en rage contre le reste du monde. Et ce en parfaite complicité avec Richard E. Grant, piquant dans le rôle de son associé qui a fait de l’indiscipline sa marque de fabrique.
Thierry Cheze

MON FRÈRE 
★★★☆☆
De Julien Abraham

Après La cité rose, Julien Abraham poursuit son exploration de la jeunesse. Mon Frère traite des mineurs envoyés dans des centres éducatifs fermés. Le film aborde le sujet avec réalisme porté par la prestation des jeunes et pose la question de la spirale de la violence. Est-ce véritablement dans ce genre d’endroits qu’un mineur peut échapper à la délinquance ? Le cinéaste nous fait aussi découvrir une discipline novatrice pour aider les jeunes, la psycho-boxe. Le rappeur MHD et le nouveau venu Darren Muselet sont parfaits de justesse dans les rôles principaux. Ils sont soutenus par Jalil Lespert et Aïssa Maïga, un duo éducateur – psychologue, qui apporte humanité et grâce au film.
Sophie Benamon

 

PREMIÈRE A MOYENNEMENT AIMÉ

RÊVES DE JEUNESSE ★★☆☆☆
D’Alain Raoust

Issu du cinéma underground, expérimental et contestataire, Alain Raoust signe avec Rêves de jeunesse son premier film depuis 2007 (L’Été indien). On y suit le parcours désabusé de Salomé, jeune femme paumée qui accepte un job d’été dans une déchetterie près d’un village où elle vécut jadis. Sur place, son passé militant refait surface à travers la rencontre avec le frère de son amour de jeunesse, dont elle découvre la mort accidentelle. Raoust place son héroïne taiseuse dans un décor de western écrasé par le soleil où des personnages font irruption et perturbent l’ordre établi comme cette Jess, électron libre échappé d’une émission de téléréalité. Un peu trop décousu et écrit (les monologues énervés de Jess), le film parvient cependant par instantsà capter une certaine fureur de vivre.
Christophe Narbonne

RICORDI ? – LES SOUVENIRS
★★☆☆☆
De Valerio Mieli

Neuf ans après le très beau Dix Hivers à Venise, Valerio Mieli entreprend de raconter une autre histoire d’amour – de la rencontre à la rupture – à travers les souvenirs contradictoires des deux protagonistes (à la manière de la série The Affair ou de The Disappearence of Eleanor Rigby), mais sans aucun ordre chronologique. La temporalité de ce qui se déroule sous nos yeux ne se devine que par le jeu sur les couleurs racontant l’évolution intérieure de chaque personnage. Cette exploration de l’insondable mystère amoureux ne manque pas d’ambition. Mais le résultat ne convainc pas pleinement. Sur la longueur, l’exercice de style finit par manquer de fluidité. Comme si Mieli avait conservé trop de cérébralité dans un geste qui aurait nécessité un abandon poétique total. Celui d’un Gondry dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind.
Thierry Cheze

 

Et aussi
Mon frère de Julien Abrahamn
Manta ray de Phuttiphong Aroonpheng

 

Reprises
Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman
La révolution Wong Kar Wai
Rétrospective Kenji Mizoguchi
Rétrospective Yasujiro Ozu