Premier trailer de Get On Up, le biopic de James Brown
Universal Pictures International France

En 2014, l'acteur avait déjà bluffé tout le monde dans ce biopic pourtant assez conventionnel de Tate Taylor. A revoir ce soir sur France 3 (après Green Book, à 23h15).

"La première bande-annonce de Get On Up a été mise en ligne, et du diable si elle ne vous fait pas bouger un orteil !" Début 2014, en découvrant le trailer du biopic de James Brown (1933-2006), l'immortel précurseur du funk, interprète de "Papa's Got a Brand New Bag", "Get Up (I Feel Like Being a) Sex Machine", Première ne pouvait s'empêcher de danser et se retrouvait déjà happé par l'incarnation du chanteur par Chadwick Boseman, alors connu pour avoir été au coeur d'un joli succès indé, le film sur le base-ball 42 qui a rapporté 95 millions aux USA pour un budget de... 42. C'était deux ans avant que le comédien, disparu prématurément en 2020, soit engagé par Kevin Feige pour rejoindre les super-productions de Marvel dans le costume de T'Challa/Black Panther. Un rôle à la portée symbolique exceptionnelle, qui a fait de lui une star.

 

Chadwick Boseman : "Black Panther est un moment significatif dans l’histoire du cinéma"

Réalisé par Tate Taylor (trois ans après avoir braqué le box-office avec La Couleur des sentiments), Get On Up nous fait traverser les décennies, de l'enfance de Brown dans les années 30-40 à sa percée dans les années 50 pour finir dans les paillettes et le strass des 70's étincelantes. Shake your money maker ! Aux côtés de Chadwick, on retrouve également Viola Davis et Octavia Spencer, déjà dans La Couleur des sentiments (Octavia a même gagné pour ce film l'Oscar du Meilleur second rôle féminin), respectivement dans les rôles de la mère et de la tante de James, ainsi qu'un caméo remarqué de Dan Aykroyd -pour rappel, James Brown apparaissait en tant que pasteur dans The Blues Brothers avec Aykroyd.

A sa sortie, à l'automne 2013, Get on Up avait bien plu à la rédaction malgré sa construction classique. La performance de Chadwick, véritablement habité par le rôle de James Brown, n'y est évidemment pas pour rien. Voici la critique de Première signée par Christophe Narbonne : "La vie et l’œuvre de James Brown, surnommé le « Godfather of Soul » ou le « Minister of New New Super Heavy Funk ». Il aura fallu attendre huit ans pour voir ce biopic sur James Brown. Huit ans au cours desquels ses héritiers se sont déchirés autour de son testament, et qui ont vu les projets de films avorter, dont l’un de l’inévitable Spike Lee. Pouvait-il en être autrement ? Personnage électrique, imprévisible, génial, odieux, prodigue, parti de rien, l’inspirateur de Michael Jackson et de Prince provoque autour de sa personne une ferveur que son sens du spectacle et ses rythmes démoniaques – parmi les plus samplés au monde – alimentent depuis des décennies. Voir ce destin hors normes tomber entre les mains de Tate Taylor, réalisateur blanc, spécialiste des chromos sur les Noirs depuis "La Couleur des sentiments", n’est pas le moindre des paradoxes. Le film est conforme à ce qu’on en attendait : appliqué, groovy, divertissant, parfois inspiré (voir le montage emballant de la séquence avec Sex Machine en fond sonore). On l’aurait préféré à la hauteur du premier quart d’heure, un peu fou, montrant un personnage borderline habité par une foi en lui inébranlable."


Black Panther est plus qu'un film (critique sans spoiler)