Thelma de Joachim Trier
Le Pacte

A voir ce soir sur Arte.

Alors que le nouveau film de Joachim Trier, Julie (en 12 chapitres) est actuellement au cinéma (précédé d'excellentes critiques), Arte met le réalisateur à l'honneur, ce soir, en diffusant pour la première fois en clair son film fantastique de 2017, Thelma, à 22h55 (juste après Présumé innocent, avec Harrison Ford). Notez qu'il est déjà en ligne sur le site de la chaîne, et ce jusqu'au 14 novembre. Première vous le conseille.

L'histoire de Thelma : Thelma quitte sa famille et sa campagne pour poursuivre ses études dans un campus universitaire à Oslo. Elle va connaître des sensations nouvelles et devra affronter sa propre timidité, ses différences, ses premiers émois amoureux… et la découverte d’étranges pouvoirs.

La critique de Première : On sait depuis Dreyer et Bergman que les cinéastes nordiques sont des taiseux travaillés par les questions afférentes à la condition humaine en général, la religion et les mythes. Pour Joachim Trier, leur lointain successeur, la question est de savoir comment s’y prendre avec les autres pour éviter de sombrer tout seul. Après Oslo, 31 août et Back home, le cinéaste norvégien continue de creuser la thématique de la solitude en l’inscrivant cette fois dans un cadre résolument fantastique. Qui est donc cette Thelma, jeune étudiante neurasthénique que ses parents inquiets appellent tout le temps ? Aurait-elle un pouvoir sur les éléments ? En quoi son attirance pour la belle Anja représenterait-elle un danger ? Est-elle un ange ou démon ? À la façon d’un Brian de Palma dans Carrie au Bal du Diable, Trier distille les infos au compte-gouttes, introduit progressivement une famille dysfonctionnelle (malgré un contrôle affiché), spéculant sur les attentes des spectateurs et sur leurs propres angoisses. Thelma est un film de maniériste (c’est un compliment), sûr de ses effets (ils sont très réussis) et tellement conscient de son efficacité que les coutures en sont grossièrement apparentes pour quiconque connaît son Polanski ou son Shyamalan sur le bout des photogrammes. Thelma possède pourtant un je-ne-sais-quoi de sophistication vénéneuse, une forme d’ambiguité retorse (en large partie redevable à la gracile Eili Harboe) qui le rendent très fréquentable.

Bande-annonce :


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