Sister Act : Rock'n nonne et les 5 titres de films québécois géniaux des années 1990
Gaumont

Toutes les traductions ne sont pas littérales...

Si les Québécois sont célèbres pour traduire en français tous les titres de films venus d'Hollywood, une bonne partie des noms sont simplement des transcriptions littérales, de Fiction pulpeuse à Danse Lascive en passant par Film de peur, Graffiti américain, MIB Hommes en noir, Tuer Bill ou Histoire de jouets et Mars attaque. Pourtant, parfois, ils débordent d'imagination pour trouver des titres originaux. La preuve par cinq, à l'occasion de la rediffusion de Rock'n nonne, alias Sister Act outre-Atlantique.


25 ans après, Whoopi Goldberg a retrouvé ses copines de Sister Act

Voyage au centre de la mémoire (1990)
Pour les adaptations de livres, la traduction des titres des romans est généralement reprise (Cartographie des nuages pour Cloud Atlas, par exemple). Pourtant, au moment de sortir Total Recall, de Paul Verhoeven, le nom québécois n'était ni Souvenirs à vendre, le titre VF de la nouvelle de Philip K. Dick, ni une traduction littérale de We Can Remember it for You Wholesale, mais Voyage au centre de la mémoire, qui évoque immédiatement le classique Voyage au centre de la terre, de Jules Verne. Un titre qui parle immédiatement aux littéraires et aux amateurs de science fiction.

Rock'n nonne (1992)
On ne présente plus Sister Act, comédie portée par une Whoopi Goldberg "on fire", qui a cartonné en 1992. Si le titre anglais a été conservé en France, c'est peut-être parce qu'il est difficile à traduire : Sister Act évoque à la fois l'idée d'une fausse sœur, d'une femme qui "joue" une nonne, et un groupe musical féminin. L'expression n'ayant pas d'équivalent en français, ses traducteurs ont dû imaginer un autre type de jeux de mots, et Rock'n nonne est un nom qui joue bien sur le décalage entre la musique et la religion tout en étant rigolo. Parfait pour cette comédie familiale et musicale !

Clanches (1994) et Ca va clencher ! (1997)
Pour traduire Speed, rien de mieux qu'une expression purement québécoise , "clancher" signifiant là-bas "accélérer". Un mot familier qui a deux orthographes : c'est d'ailleurs la deuxième qui a été utilisée pour la suite. Speed 2 : Cap sur le danger, en VF, devient Ca va clencher en VQ !

Speed : la critique signée Jean-Jacques Bernard en 1994 dans Première

Air Bagnards (1997)
Pour le coup, il s'agit bien de la traduction littérale de Con Air, de Simon West, mais le mot "bagnard", mot d'argot bien plus familier que "prisonnier" ou "détenu" offre d'emblée un côté série b. En France, Con Air s'appelle Les Ailes de l'enfer. L'avion est toujours là, mais les malfrats ont disparu du titre pour une idée plus forte : l'enfer, rien que ça !

Dans le même genre, Trainspotting s'appelle en VQ Ferrovipathes, ce qui est tout simplement le nom français désignant les passionnés de trains. Un terme si peu utilisé au quotidien qu'il en devient intrigant, interpellant instantanément les spectateurs curieux de savoir ce qui se cache derrière ce nom.

Une vie de bestiole (1998)
Traduit chez nous 1001 Pattes, A Bug's life aurait pu être traduit Une vie d'insecte, mais le terme officiel pour désigner les petites bêtes n'étant pas très vendeur, les Québécois ont préféré Une vie de bestiole, un mot d'argot plus mignon. Idem pour un autre Pixar, Les Bagnoles (Cars), quelques années plus tard, qui a quelque chose d'enfantin, qui sonne mieux qu'un simple "les voitures".

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