Wonder Woman coupeuse de têtes : l'image choc qui oppose Patty Jenkins et Zack Snyder

Les créateurs de Justice League et de Wonder Woman n'ont pas la même vision du personnage. La preuve.

Zack Snyder a tweeté hier une photo non utilisée de Batman V Superman où l'on voit l'héroïne jouée par Gal Gadot en 1854 entourée de guerriers et tenant dans une main une lance et dans l'autre une tête coupée. Un détail qui peut paraître anodin, mais qui illustre parfaitement les visions différentes du personnage entre le réalisateur de Justice League et Patty Jenkins, qui a mis en scène les deux opus de Wonder Woman et qui prépare actuellement le troisième. Là où elle défend une héroïne défendant des valeurs positives, il voit avant tout une guerrière, et ces deux idées difficilement compatibles ont causé des tensions entre les deux cinéastes lors de la création du personnage au cinéma.

Durant une longue conversation avec Marc Maron dans le cadre de son podcast WTF, la réalisatrice est revenue sur ses difficultés à imposer sa vision de Diana/Wonder Woman. Arrivée sur le projet bien après Zack Snyder, qui avait déjà mis en scène Man of Steel et Batman V Superman pour la Warner Bros, elle s'est opposée à plusieurs idées scénaristiques, dont cette histoire de tête coupée. "Même quand j’ai rejoint Wonder Woman au début, c’était genre : ‘Euuuh, ouais, OK, mais faisons ça différemment. Mais moi je disais : ‘Les femmes ne veulent pas voir ça. Qu’elle soit dure, sévère et qu’elle coupe la tête de ses ennemis… Je suis une fan de Wonder Woman et ce n’est pas ce qu’on recherche’. Je les sentais extrêmement nerveux par rapport à mon point de vue (…) Ils avaient peur que ce ne soit pas viable. Ils flippaient à cause de tous les films de super-héroïnes qui s’étaient plantés (…) et Christopher Nolan faisait The Dark Knight, donc je pense qu’à l’époque ils étaient en train d’essayer d’imaginer ce que serait l’univers DC."

Peu après ces premières réécritures du script du premier film, Patty Jenkins rappelle qu'elle a même quitté le projet, tant elle ne parvenait pas à se mettre d'accord avec la production sur plusieurs points de l'histoire. Michelle MacLaren, connue pour avoir réalisé des épisodes de Breaking Bad, a alors été annoncée en remplacement, avant de quitter elle aussi le blockbuster. Quand Jenkins est revenue, c'est là que la période de la Première Guerre Mondiale a été définitivement choisie pour l'intrigue de ce premier opus, et que cette image de l'héroïne guerrière et coupeuse de tête a été abandonnée.

Notez qu'elle faisait déjà la même critique envers Zack Snyder, sans le citer, dans Première : "Et dans le même temps, pendant la préparation, on me pitchait des choses improbables, avec Wonder Woman qui coupait des têtes ou donnait des coups de boule à ses adversaires. Mais en fait, qui aime ces conneries ? C’est là que ça devient intéressant : les hommes ont l’air de tirer une sorte de plaisir à voir ces gestes à l’écran, plaisir qui ne semble pas vraiment exister chez les femmes. Donc, pour les scènes d’action, on peut avoir exactement le même objectif, mais les réalisatrices auront une approche et un style très différents des hommes pour y parvenir. C’est fascinant à observer." L'interview complète est à lire ci-dessous :

Sa suite, Wonder Woman 1984, est actuellement à l'affiche aux Etats-Unis et sur HBO Max, mais n'a pas encore de date de sortie française étant donné que les salles sont encore fermées jusqu'à nouvel ordre.

Bande-annonce :