Mélanie Laurent 6 Underground
Christian Black/Netflix

"On est totalement opposé, mais ce qui nous relie, c’est notre passion" affirme l’actrice et réalisatrice française.

Elle est une espionne de la CIA tirant sur tout ce qui bouge dans le débridé 6 Underground, elle était une résistante mettant le feu aux poudres dans l’incandescent Inglourious Basterds : deux œuvres bien différentes, et pourtant riches d’expériences pour l’actrice, qui se confiait récemment auprès de The Hollywood Reporter. Car Mélanie Laurent ne se contente pas de jouer, s’étant tournée vers la réalisation de longs-métrages au début des années 2010, et signant des œuvres comme Les Adoptés, Galveston ou encore, prochainement, The Nightingale avec Dakota et Elle Fanning. Et elle le reconnaît, certaines de ses techniques sont inspirées d’autres cinéastes avec lesquels elle a travaillé.

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Comme le fait de reprendre une habitude un peu particulière de Quentin Tarantino et qu'elle avait découverte après avoir tourné la scène où Shosanna se tient près d’une fenêtre vêtue de sa robe rouge : "À la fin de la journée, après avoir tourné ce plan, tout le monde a quitté le plateau. Alors, Quentin a lancé ce morceau de David Bowie ["Cat People (Putting out Fire)"], et nous avons dansé. Mettre de la musique sur le plateau, c’est clairement quelque chose que je lui ai volé et que je fais à chaque fois que je réalise." Son expérience sur 6 Underground, en revanche, s’avère d’après elle totalement opposée à tout ce qu’elle a pu voir ou faire…

 

"Quand vous regardez Michael Bay travailler, ça n’a pas l’air difficile parce que c’est son truc. J’étais impressionnée de voir ce type savoir exactement ce qu’il faisait quand nous, on n'avait aucune idée d’où on en était. On était tellement perdu dans le processus, pourtant il restait très précis et connaissait chaque plan. C’est ce qui fait de lui un génie et un maître des gros films d’action… Ouais, j’étais vraiment surprise. J’ai réalisé à quel point il était fou et bon dans ce qu’il faisait. […] En tant que réalisatrice, je suis bien loin de son univers. Je pense qu’une partie de moi aurait voulu avoir une grue, deux ou trois caméras et suffisamment d’argent et de temps à consacrer à la création de plans tout aussi fous. On en a beaucoup parlé. Il m’a montré comment avançait le film et m’a dit : "Demande-moi n’importe quoi si tu veux prendre des notes…" On avait une super relation réalisateur-actrice, et c’est peut-être pour ça qu’il y avait vraiment quelque chose de spécial sur le plateau. J’ai pu lui poser des questions sur les technologies utilisées et sa caméra, que j’ai pu tenir quelques fois juste pour voir son poids et comment il l’utilisait. Mais, maintenant qu’on a fini, et même si tout ça paraît super cool, je ne sais pas si je ferai un jour un film de ce genre."

 

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Car malgré son attrait pour les séquences créées en compagnie du grand manitou des déflagrations au cinéma, Mélanie Laurent a déjà son propre style. Interrogée sur l'éventualité de lui emprunter des techniques, la réalisatrice a expliqué que non, elle n'avait rien repéré qui puisse l'aider dans ses prochains projets : "On est juste tellement opposés. Je suis obsédée par les émotions et je suis très proche de mes acteurs. J’aime les plateaux sereins et prendre mon temps. Je suis obnubilée par le rythme. Je préfère passer du temps avec mes acteurs avant de commencer le tournage, juste pour parler du scénario et de ce qu’ils veulent apporter dans le film. Je suis aussi très méticuleuse. Lui, c’est tout le contraire. Vous débarquez sur le plateau, depuis votre pays, et vous passez un mois dans une voiture complètement folle, à jouer une course-poursuite. Personne ne vous dit rien, vous ne savez pas ce que vous allez faire à l’avance. Michael Bay arrive soudain sur le tournage et vous demande de faire des trucs dingues. Cette manière de diriger est diamétralement opposée à la mienne. En revanche, peut-être que ce qui nous relie, c’est notre passion."

Pour découvrir l’explosif – et passionné – 6 Underground de Michael Bay, c’est direction Netflix : le film est disponible sur la plateforme de streaming depuis le 13 décembre, ajoutant son auteur à une liste de grands noms du cinéma toujours plus longue, entre Martin Scorsese et son The Irishman, ou encore Noah Baumbach et le très récent Marriage Story.

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