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Après s'être penché sur le travail de David Fincher, Jackie Chan, Michael Bay, Edgar Wright, Robin Williams, Martin Scorsese ou encore Satoshi Kon, le cinéphile Tony Zhou consacre une vidéo à Akira Kurosawa. Qu'est-ce qui fait du japonais un génie ? Son art du mouvement, selon Zhou, qui développe en plusieurs points en intercalant l'avis de quelques autres maîtres du 7e art tels que Robert Altman ou Paul Verhoeven.Kurosawa affectionne plusieurs types de mouvements :1/ le mouvement de la nature : au premier ou au second plan, on observe les variations du vent, de l'eau,de la pluie, du feu, de la neige ou du brouillard, ce qui ajoute du dynamisme à l'image, même si le personnage reste immobile.2/ le mouvement de groupe : Kurosawa utilise régulièrement les plans de foule pour souligner les émotions des personnages. Tout parait alors plus intense, notamment via les contre-champs montrant des réactions ("reaction shots").3/ le mouvement individuels :  ils sont irréalistes et exagérés chez Kurosawa, chaque personnage ayant souvent un geste en forme de "gimmick" caricatural pour le définir. Ainsi, le spectateur comprend instanément à qui il a affaire, et ce qu'il ressent. 4/ le mouvement de la caméra : ils sont fluides chez Kurosawa, englobant parfois un gros plan et un plan large sans coupe, le tout avec une caméra portée à l'épaule, dans le même geste. Mais surtout, ils sont clairs, avec un début, un milieu et une fin lisibles, qui racontent une histoire en soi, visuellement, sans recours nécessaire aux dialogues.5/ le mouvement du montage : le style fluide de Kurosawa tient en grande partie à son sens du montage, pratiqué par lui-même, avec des coupes souvent insérées au milieu d'un mouvement. Ainsi, le spectateur est tellement absorbé par le personnage ou l'objet qui bouge, qu'il ne perçoit pas forcément qu'on est passé d'un plan à un autre. Tony Zhou conclut son hommage à Kurosawa par une étude comparée d'une scène des Sept Samouraïs et d'un film de super-héros récent, Avengers. Lequel maîtrise le mieux l'art du mouvement, entre le film japonais de 1954 en noir et blanc, et le blockbuster américain ? Lequel se sert des armes de la mise en scène qu'on vient d'énumérer pour raconter quelque chose de purement visuel, tandis que l'autre se repose paresseusement sur les dialogues pour faire avancer son intrigue ?Vous devinez la réponse... (pour voir les titres des films cités, regarder la vidéo sur Vimeo)