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Ce qu’il faut voir ou pas cette semaine.

L’ÉVENEMENT

TRANSFORMERS : THE LAST KNIGHT ★★★★☆
De Michael Bay

L’essentiel
On ne va pas essayer de vous la faire à l'envers. Vous faire croire que le nouveau Transformers est ce qu'il n'est pas -un film doté d'une structure fine et intelligente, d'une ambition intellectuelle élevée. Ce qu'il n'est pas. Ce qu'il ne veut pas être, en fait. Lui reprocher d'être un film ras-du-front équivaut à reprocher à un cheeseburger de contenir du fromage dedans. Ce serait aussi passer complètement à côté de l'intérêt du film. Transformers : The Last Knight est un puissant geste de cinéma dont l'effet vertigineux est démultiplié par les conditions dans lesquelles vous le verrez. Il convient donc de le voir dans une salle IMAX 3D -il s'agit de son format de tournage- ce qui n'est pas si facile puisque seulement sept salles en France sont équipées correctement. Mais le spectacle sera alors totalement garanti.
Sylvestre Picard

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PREMIÈRE A PLUTÔT AIMÉ

VISAGES, VILLAGES ★★★☆☆
D’Agnès Varda et JR

Agnès Varda meets JR. La légende de la Nouvelle Vague et la superstar mondiale du street art main dans la main. Visages villages raconte leur balade sur les routes de France, à la rencontre d’anonymes à qui ils vont tirer le portrait, avant d’afficher leurs immenses photos noir et blanc sur les façades des maisons de l’Hexagone. La rencontre paraît assez logique, quand on y pense, entre la réalisatrice de Mur Murs et l’homme qui a tapissé de visages hilares le mur de séparation Israël/Palestine. Le résultat est un road-movie ensoleillé où la France profonde est réenchantée par le regard bienveillant des deux amis. Graphiquement, leurs silhouettes se complètent à merveille : la petite dame faussement acariâtre et le hipster longiligne à chapeau. Un adorable tandem à la Laurel et Hardy, au numéro très bien rôdé. Parfois à deux doigts de sombrer dans l’unanimisme mièvre sur fond de guitare acoustique primesautière (Mathieu Chédid signe la B.O.), le film est sauvé par son entêtant fil rouge mélancolique (Varda convoque ici plusieurs fantômes du passé) et, surtout, son hallucinant twist final, en Suisse, du côté de chez Godard. Mais chut… pas de spoilers. 
Frédéric Foubert

THE LAST GIRL – CELLE QUI A TOUS LES DONS ★★★☆☆
De Colm McCarthy

Reste-t-il quelque chose de neuf à raconter dans le genre très encombré du film de zombies ? À première vue, The Last Girl–Celle qui a tous les dons coche toutes les cases habituelles : la terre dévastée, la base militaire comme seul refuge, les survivants armés... Encore un survival indé qui se nourrit du cadavre du Jour des morts-vivants ? Non, il y a une astuce.
François Léger

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SANS PITIÉ ★★★☆☆
De Sung-Hyun Byun

L’arrivée du jeune chien fou Hyun-su dans un quartier de haute sécurité, permet au vétéran Jae-ho de s’emparer du leadership dans la prison. Les deux hommes entament une relation filiale qui se poursuivra au dehors, sous les ordres d’un parrain ingrat. Mais sont-ils bien ce qu’ils prétendent ? Difficile de résumer Sans Pitié qui avance masqué, absolument pas de façon rectiligne. C’est un polar à l’image du cinéma coréen, souvent trop généreux : les deux heures qu’il dure sont un peu exagérées en raison d’un scénario qui multiplie les allers-retours entre présent et différents passés, à la manière d’un film de Tarantino –sans les chapitres, mais avec les indications de temps.
Christophe Narbonne

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CHERCHEZ LA FEMME ★★★☆☆
De Sou Abadi

À la fois politique, féministe et multiculturel, le premier long-métrage de Sou Abadi arrive à blaguer avec l'interdit. Cette histoire tragi-comique où deux amoureux doivent se voir un cachette -le garçon caché sous un voile intégral car le frère de sa dulcinée tombe dans un sectarisme religieux- n'essaie pas d'être un brûlot démago. La tyrannie patriarcale, le déracinement, le questionnement identitaire, la pression fanatique des "frères", les (ré-)interprétations extrémistes du Coran... Toutes ces problématiques qui pullulent habituellement dans les médias sans être réellement questionnées sont passées au crible dans une comédie française qui ne ressemble à aucune autre, la cinéaste désamorçant les conflits avec les deux armes les plus puissantes et les plus universelles : l'humour et la sincérité.
François Rieux

LES DERNIERS JOURS D’UNE VILLE ★★★☆☆
De Tamer El-Saïd

Au Caire, en 2009, Khalid décide de réalise un documentaire sur la ville qui est en proie à des soulèvements populaires qui vont dériver peu en peu en une grande révolution. A la lisière du documentaire et du récit fictionnel, Tamer El-Saïd délivre ici une œuvre forte sur la mutation de la nation égyptienne face à l'oppression du régime de Moubarak et sur le brutal changement qu'amènent les bouleversements socio-politiques de l'époque. Avec sa mise en abîme intelligente, son sens de la tonalité dramatique et sa tension palpable lors des scènes de rues, Les derniers jours d'une ville nous fait ressentir les battements d'une cité au bord de l'implosion comme si l'on y était. C'est également le portrait existentialiste d'un cinéaste à la recherche de l'inspiration et du salut artistique dans un monde toujours plus enclin au chaos.
François Rieux

WALLAY ★★★☆☆
De Berni Goldblat

Le père d’Ady, petite frappe de 13 ans, n’arrive plus à élever seul son fils ingérable. Il l’envoie au Burkina Faso chez son oncle. Sur place, Ady, se rend compte qu’il n’est pas là pour les vacances… La jeunesse des banlieues a-t-elle besoin de renouer avec ses racines (africaines, comme ici) pour mieux décrypter le monde, dissocier le Bien du Mal ? C’est le propos ambitieux de ce joli film qui a le mérite d’éviter tout manichéisme : la sagesse africaine a aussi ses limites, surtout lorsqu’elle est englobée dans un conservatisme religieux et tribal qui présente de sévères inconvénients. En dépit d’une fin un peu bâclée et d’un manque d’ampleur, Wallay touche au cœur.
Christophe Narbonne

PREMIÈRE N’A PAS AIMÉ

GRAND FROID ★☆☆☆☆
De Gérard Pautonnier

Deux hommes à tout faire d’une entreprise de pompes funèbres se retrouvent bloqués au milieu de nulle part, dans la neige et le froid, avec leur corbillard et la famille du défunt qui a disparu… Le ton et l’ambiance évoquent irrésistiblement un Fargo ou un Plan simple en mode franco-belge. Grand froid ne se hissent jamais au niveau de ces modèles en raison d’un scénario paresseux qui privilégient trop l’absurde et la comédie de caractères aux dépens du rythme et de l’intérêt dramatique. Bacri fait du Bacri sans y croire vraiment, c’est dire.
Christophe Narbonne

BONHEUR ACADÉMIE ★☆☆☆☆
D’Alain Della Negra et Kaori Kinoshita

Drôle de film. Tourné lors du summer camp annuel organisé par Raël, Bonheur Académie mélange le vrai (la foule des figurants, les interventions vidéo de Raël) et le faux (une intrigue amoureuse se nouant entre un chanteur à succès et deux célibattantes). Le résultat est une comédie absurde (que valide la présence de l’iconoclaste Benoît Forgeard) au rythme passablement atone et aux dialogues volontairement creux. Pour amateurs uniquement.
Christophe Narbonne

Et aussi

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Dream Boat de Tristan Ferlad Milewski

Reprises

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La fille du fleuve de Dang Nhât Minh
Miracle Mile de Steve de Jarnatt