Le rassemblement du 2 juin 2020 à Paris "Justice pour Adama"
Florent Bardos/ABACAPRESS.COM

Adèle Haenel, Sara Forestier, Ladj Ly, Marina Foïs ou Géraldine Nakache étaient au rassemblement où Aïssa Maïga a prononcé un discours très remarqué.

Mardi 2 juin, un rassemblement réunissait près de 20 000 personnes, à Paris devant le nouveau Tribunal de Grande Instance, à l'initiative du Comité Adama. Aux côtés d’Assa Traoré, la sœur d’Adama, de nombreuses personnalités ont manifesté leur opposition aux violences policières et au jugement qui exonère les gendarmes dans la mort d’Adama Traoré, survenue 19 juillet 2016 à la gendarmerie de Persan, après son interpellation à Beaumont-sur-Oise.

Sur de nombreuses pancartes, on pouvait aussi lire le slogan « Black lives matter » et « I can't breathe » ( « je ne peux plus respirer »), les derniers mots prononcés par George Floyd avant de mourir. Car c’est aussi, comme dans de nombreuses villes à travers le monde, en réaction à la mort de George Floyd pendant son arrestation par la police de Minneapolis le 25 mai dernier, que ces milliers de personnes manifestaient.

Devant le nouveau Tribunal de Grande Instance, près de la Porte de Clichy, se sont retrouvées de nombreuses personnalités françaises du cinéma et de la musique comme Adèle Haenel, Sara Forestier, Ladj Ly, Eye Haidara, Camelia Jordana, Géraldine Nakache, Marina Foïs, Saïd Taghmaoui, Nadège Beausson-Diagne, Aya Nakamura, Abd al Malik, Leïla Bekhti, Adèle Exarchopoulos, Black M ou Eddy de Pretto. Mais c’est la présence de la comédienne et réalisatrice Aïssa Maïga qui été la plus marquante. La jeune femme, auteur de Noire, n’est pas mon métier, un recueil de témoignages sur la condition des actrices noires dans le cinéma français avait déjà prononcé un discours très remarqué sur le manque de diversité dans le cinéma français pendant la dernière cérémonie des César. Ce mardi soir, elle a débuté son intervention d’une voix toute aussi puissante :  « Je m'appelle Aïssa Maïga et je suis fière d'être ici aux côtés d'Assa et de toutes les familles victimes de la brutalité policière en France ». Elle a poursuivi : « Je suis actrice et réalisatrice. Le combat que nous menons au cinéma, à la télévision, au théâtre en France, est le même combat. C’est un combat pour la représentation juste et une représentation positive et digne des populations afro-descendantes françaises. C’est un combat pour la justice à l’image, pour les populations asiatiques, c’est un combat pour les populations d’origine arabe. »

Elle a conclu sous les hourras :« Nous ne laisserons pas le cinéma français tranquille. Nous ne laisserons pas la justice française tranquille. Nous ne laisserons pas la France tranquille tant qu’il y aura des injustices et tant que nos frères, nos sœurs, nos enfants seront susceptibles de mourir ».