Nom de naissance Berlusconi
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Biographie

Lorsque Jacques Chirac boute Silvio Berlusconi hors de France, lui et sa chaîne télé la Cinq, en 1990, il traite l'entrepreneur italien de "marchand de soupes". Mais il a tort : Il Cavaliere n'est pas seulement un vulgaire politicien corrompu et cupide, c'est aussi et surtout un stratège malin et populaire en Italie malgré les affaires qui le poursuivent. L'incarnation parfaite du Prince de Machiavel. L'homme le plus riche de son pays n'a en effet jamais lésiné sur les moyens pour justifier ses fins. Toute sa carrière est entachée de mystères financiers. Rien que son premier projet. Le jeune entrepreneur achève en 1964 un immeuble d'habitations tout neuf. L'année suivante, l'ensemble n'a toujours pas d'acquéreur mais est entièrement vendu à la caisse de retraite des commerçants, sans que l'on sache comment. La suite est identique. Les fonds d'investissements mystérieux venus de banques suisses, où il dispose de nombreux soutiens liés à sa loge maçonnique, se multiplient pour l'aider dans sa quête de puissance. Dans les années 80, le golden boy et magnat de la télévision fait voter, à travers le président du conseil Bettino Craxi, des "décrets Berlusconi" pour le laisser s'imposer dans le monde des médias. Berlusconi à la tête du Conseil Devenu Président du conseil en 1995, "Sua Emittenza" ne connaît pas encore le revers de la médaille. Durant son court mandat, 560 perquistions sont effectuées au sein de son groupe Fininvest. Tout s'enchaîne en 1996. Liens avec la mafia, faux bilans, fausses factures, corruption des juges lors de ses multiples rachats... Mais le Prince s'en sort toujours, à coup de condamnations légères, et surtout en profitant de la prescription (dont il a fait alléger la durée). Son deuxième mandat, à partir de 2001, il le doit à la radicalisation de son discours populiste. Allié à la Ligue du Nord, aux néo-fascistes et aux catholiques durs, Berlusconi réussit à tenir le pays d'une main de fer. L'Italie aime les Princes. Celui-ci réussit à se tailler des lois sur mesure. Le procès Fininvest s'achève donc en 2004 sur une relaxe, et ses partisans en paient les frais. Rien n'est fini, cependant. En 2005, on l'accuse d'avoir payé l'avocat britannique David Mills pour acheter son témoignage. D'autres affaires sont découvertes et sont toujours en cours de jugement. C'est donc un Berlusconi chargé de tous les côtés qui se présente pour sa réélection en 2005. Face à un Romano Prodi taciturne, Berlusconi sort l'artillerie lourde. Digne d'un Arlequin de la Commedia dell'Arte, il parle, accuse, se moque et tempète avec un temps de parole à la télévision 43 fois plus important que son adversaire. Il agite le spectre communiste et traite de "couillons" ceux qui voteraient pour la gauche. Romano Prodi s'appuie sur sa réputation et attaque Berlusconi sur son bilan économique désastreux. Les urnes donnent des résultats très serrés, mais Prodi l'emporte avec 24 000 voix d'avance. Berlusconi ne s'en est donc pas trop mal sorti malgré sa défaite. Désormais hors des hautes sphères du pouvoir, il peut se consacrer plus largement à ses premières passions : sa vaste collection d'art, les antiquités, les livres anciens. Et goûter aux plaisirs de la villa Certosa qu'il possède en Sardaigne. Pour autant Il Cavaliere n'en a pas fini avec la vie politique.  Legislatives 2008A la tête d'une coalition appelée Peuple de la Liberté, qui regroupe son parti Forza Italia, l'Alliance Nationale (anciens néo-fascistes devenus droite nationale) et la Ligue du Nord (anti-immigration) Berlusconi revient sur le devant de la scène pendant les législatives de 2008. Le gouvernement Prodi paie la facture d'une politique austère mais nécessaire de rédution de la dépense publique et d'une alliance trop large qui comportait dix partis. D'après les premiers sondages, la formation de Silvio Berlusconi est donnée gagnante le 14 avril 2008, aussi bien à la chambre des députés qu'à la chambre du Sénat. Il devance la formation de centre gauche, menée par l'ancien maire de Rome, Walter Veltroni. "Il Cavalieri" retrouve un poste qu'il a occupé de 2001 à 2006, et succède à Romano Prodi. Il est nommé officiellement Président du Conseil le 7 mai 2008.  Dérapages médiatiques (in)contrôlés  Sa troisième réélection l'a peut-être rassuré outre mesure, le président du conseil ne rate plus une occasion de se faire remarquer. Il y va de son mot d'esprit lors de l'élection de Barack Obama, le nouveau résident "jeune, beau et bronzé" de la Maison-Blanche. La presse de gauche crie à la honte nationale, Berlusconi rassure : c'était "un compliment". Son pays paie aussi les pots cassés d'une incontinence verbale ravageuse. Les immigrés sans-papiers du centre de rétention de Lampedusa (île au sud du pays) s'évandent et manifestent dans les rues ? Pas de panique, "il n'y a pas de problème à Lampedusa, ils sont libres d'aller se boire une bière. Samedi, ils sont allés en ville comme ils le font d'habitude". Comble de la prestance de Berlusconi, sa vie privée le rattrape publiquement en pleine campagne pour les européennes de juin 2009. Veronica Lario demande le divorce après avoir appris que son mari s'était rendu à l'anniversaire de Noemi Letizia, 18 ans. "Il Cavaliere" hésite à s'expliquer devant le Parlement, tout en rejettant l'histoire en évoquant un coup monté de la gauche à la veille des européennes. Pas de répit pour Berlu, un nouveau scandale éclate dans la foulée avec la publication de photos prises dans sa villa sarde. Un photogrape diffuse quelques un des 5000 clichés qu'il aurait amassé entre 2006 et 2009. Sur l'un d'eux, on voit même l'ex-Premier Ministre tchèque Mirek Topolanek, nu et entouré de jeunes femmes topless. Silvio en procès, Silvio agresséAprès les histoires de fesses, les problèmes judiciaires rattrappent également Don Silvio au cours du derneir trimestre 2009. Condamné dans une affaire de corruption, il se retrouve de nouveu justiciable le 7 octobre, après que la Cour constitutionnelle italienne annule la loi accordant l'immunité au président du Conseil. Une décision qui ouvre la porte à la reprise des procès David Mills et Mediaset.Au fond du trou, Berlusconi parvient pourtant à rebondir médiatequement - une nouvelle fois - à la faveur d'un incident innatendu. Le 13 décembre, Silvio est en effet victime d'une agression à la sortie d'un meeting. Massimo Tartaglia, un déséquilibré, lui jette viollement au visage une statuette représentant le Dôme de Milan. Verdict : le nez et deux dents cassés pour "Il Cavaliere" et une bonne occasion de se poser en victime tout en dénonçant le climat de haine entretenu par l'opposition et la presse de gauche.  Carrière 1961 : Diplômé de droit à l'Université de Milan. A ses heures perdues, Berlusconi vend des brosses à dents électriques, fait de la photo, joue de la basse et chante pour un orchestre 1960 : Entrepreneur, il fonde la société de bâtiment « Cantieri riuniti milanesi S.P.A 1963 : Fonde la société de travaux Edilnord, puis Edilnord 2 en 1968 1975 : Lancement de « Telemilano » 1979 : Berlusconi devient Président de sa société mère de télévision, Fininvest 1980 : Lancement de Canale 5 1982 : Rachat de la chaîne Italia 1 1984 : Rachat de la chaîne Rete 4 1986 : Rachat de la Cinq en France 1986 : Achat du club de football Milan AC 1987 : Rachat de la chaîne Telefünf en Allemagne 1989 : Rachat de la chaîne Telecinco en Espagne 1989 : Rachat de l'éditeur Mondadori et des sociétés de production et distribution cinématographique Medusa et Cinema 5 1994 : Il gagne les élections législatives avec son parti, Forza italia 1995 : Président du conseil italien. La défection de son allié, la Ligue du Nord, le pousse à la démission 1995 : Début des nombreuses mises en examen à cause de corruption au sein de son groupe Fininvest 2001-2006 : Président du conseil italien (le plus long mandat de Premier ministre dans l'Italie d'après-guerre) 2005 : La défection des démocrates chrétiens de sa coalition le pousse à démissionner. Il reforme un nouveau gouvernement 2006 : Défaite face à Romano Prodi 2006 : Ministre de la santéA partir du 07 mai 2008 : Président du Conseil

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2015 Videocracy Acteur dans son propre rôle