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De Gérard Oury à l'industrie du X, la carrière de l'actrice allemande n'est pas commune.

Dimanche soir, France 2 rediffusait la comédie culte de Gérard Oury La Folie des Grandeurs. L'occasion de réviser ses classiques en matière de répliques et de s'émerveiller devant la beauté de la Reine d'Espagne, alias Karin Schubert.

5 anecdotes à savoir sur la Folie des Grandeurs

Quarante-cinq ans après La Folie des Grandeurs, l'actrice à l'étrange destin a totalement disparu des radars.

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Le public français a découvert la superbe blonde aux grands yeux bleus grâce à la comédie sortie en 1971, aux côtés de Louis de Funès et Yves Montand, mais Karin Schubert a commencé à rouler sa bosse dans les années 60. Née le 2 novembre 1944 à Hambourg, en Allemagne, la jeune femme émigre pour l'Italie, à l'âge d'or de la comédie érotique italienne. Courtisée par les réalisateurs, elle tourne dans une quinzaine de films et joue les atouts sexy, sans être systématiquement créditée au générique.

Après le western spaghetti Companeros, Gérard Oury lui offre le rôle de La Reine - "elle est belle, mais elle est bête" -  dans La Folie des Grandeurs, qui permet à l'actrice d'amorcer une carrière internationale. Elle enchaîne avec Barbe-bleue, face à Richard Burton et une brochette de sex-symbols de l'époque, comme la flamboyante Raquel Welch ou la somptueuse Virna Lisi, puis avec L'Attentat d'Yves Boissier, porté par Jean-Louis Trintignant et Michel Piccoli.

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Mais la facilité des rôles légers séduit Karin Schubert, qui se spécialise dans le film d'exploitation et tourne tout et n'importe quoi, des nanars horrifiques aux westerns cochons. Dans les années 70, on la voit dans une vingtaine de films érotiques européens, souvent italiens, dont Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ? - dont le titre pourrait être celui de son autobiographie.

La descente aux enfers commence au milieu des années 80. Karin Schubert n'a plus vingt ans, les producteurs ne la courtisent plus, et elle a besoin d'argent afin de faire soigner son fils toxicomane, qui se montre violent avec elle. A court d'options, elle accepte de poser pour un magazine pornographique italien. Après plusieurs séances photos plus ou moins hard, elle passe du côté obscur de la force en entamant une seconde carrière dans l'industrie du X. A plus de quarante ans, la belle Allemande s'inscrit dans le créneau des MILF, ces fameuses Mothers I'd Like to Fuck dont l'acronyme n'existe pas encore à l'époque et rencontre un franc succès en Italie et en Allemagne. Pendant une dizaine d'années, elle tourne des scènes avec des stars du genre comme Rocco Siffredi et Roberto Malone, apparaissant pour la dernière fois à l'écran dans un film baptisé Enfoncées bien à fond en 1994.

 

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C'est également cette année que Karin Schubert, acculée par la solitude et la pauvreté, fait sa première tentative de suicide en avalant des barbituriques et une demi-bouteille de vodka. Secourue à temps par ses voisins elle déclare dans une interview au Corriere della Sera : "Je n'ai ni famille, ni amis, ni argent, ni avenir. J'ai voulu mourir parce que j'ai tout raté. Pour les gens, je suis une putain." L'ex vedette du X reconvertie dans le téléphone rose recommence deux ans plus tard en inhalant des gaz d'échappement, mais échoue à nouveau.

Karin Schubert, qui a confié à la télévision italienne qu'elle avait subi des violences sexuelles de la part de son père alors qu'elle avait onze ans, s'est depuis totalement retirée des médias. Aux dernières nouvelles, l'ex-actrice âgée de 71 ans est internée dans un hôpital psychiatrique.

 

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