Jane Got a Gun

On sent dans la manière de filmer ce western, dont ses longs plans panoramiques, que le réalisateur Gavin O'Connor a vu Il était une fois dans l'Ouest. Mais il n'a pas le talent de Sergio Leone.

Ce western original démontre en tout cas qu’il est possible de créer de beaux rôles féminins dans un univers encore un peu machiste.

L’atout du film, c’est bien la partition bouleversante de Joel Edgerton, jamais aussi bon acteur que lorsqu’il est dirigé par Gavin O’Connor.

L’histoire de Jane, (...) mise tout sur les sentiments et l’exemplarité de son héroïne. Le western n’est plus un genre, mais le véhicule d’une comédienne qui se plaît à poser en mère courage.
 

Proche d’un film comme Impitoyable, Jane Got a Gun mêle les motifs du western classique à ceux du drame, en y ajoutant une touche féministe.

Si Jane got a gun s'impose comme un western plutôt bien mené, il souffre également d'une absence totale de prise de risque, du côté d'un scénario à la lisière du prévisible, et de la mise en scène qui ne surprend jamais véritablement.

Si l’on n’est pas totalement convaincu par la narration et ses rebondissements un peu faciles, la forme, elle, impose le ton. Celui d’un western racé, tantôt intimiste, tantôt tonitruant, en tout cas, plus qu’attrayant.

Bon d’ac­cord, ça ne vaudra jamais Rio Bravo, ou Règle­ments de comptes à OK Corral, mais au moins on ne s'ennuie pas.

A défaut de révolutionner le genre, ce western sombre, porté par des acteurs convaincants, s’avère aussi réaliste qu’esthétiquement réussi. Dommage que son intrigue, entre histoire de vengeance et romance, soit trop prévisible.

Si "Jane Got a Gun" s’égare plus d’une fois dans ses invraisemblances et ses flash-backs sirupeux, ce film de genre au féminin, solide et efficace, se laisse regarder sans déplaisir.
 

Ce qui débute comme un western féministe post-True Grit se noie peu à peu dans les eaux du mélo (...) Sincèrement regrettable.