Titre original L'autre monde
Date de sortie 14 juillet 2010
Réalisé par Gilles Marchand
Avec Grégoire Leprince-Ringuet , Louise Bourgoin , Melvil Poupaud
Scénariste(s) Gilles Marchand, Dominik Moll
Distributeur HAUT ET COURT
Année de production 2010
Pays de production BE,FR
Genre Film fantastique

Synopsis

C’est l’été dans le Sud de la France.Gaspard est un adolescent heureux qui partage son temps entre ses amis et sa copine, Marion.Mais Gaspard va rencontrer Audrey et sa vie va basculer.Car Audrey est belle, sombre et double.Sur un jeu en réseau elle se fait appeler Sam et cherche un partenaire pour mourir.Pour tenter de l’approcher Gaspard se crée lui aussi un avatar, Gordon, et part la retrouver dans Black Hole.Ce film sera présenté en Séance de Minuit lors du 63ème Festival de Cannes.

Critiques de L'Autre Monde

  1. Première
    par Gérard Delorme

    On pourrait ricaner de ce Blue Velvet situé à Marseille, mais ce serait de la pure mauvaise foi. Il n’y a rien de mal à emprunter aux meilleurs, à condition d’y apporter sa patte, comme De Palma l’avait fait en vampirisant Hitchcock. L’essentiel est le résultat – ici, une fiction située dans un contexte français, moderne et crédible. Aux antiques perversions (prostitution, SM, drogues) se sont substituées de nouvelles (le suicide collectif par le biais des sites sociaux virtuels). Gilles Marchand les met en scène avec une clarté et une lisibilité qui se manifestent
    aussi bien dans les prises de vues réelles que dans les images de synthèse représentant le jeu vidéo. L’atmosphère de mystère et de danger est renforcée par une musique et des effets sonores très soignés, une fois encore empruntés à Lynch mais qui ne versent jamais dans la copie servile. Au final, L’Autre Monde ne fait que traduire, de façon élégante et sexy, une thématique vieille comme le monde (Éros et Thanatos).

  2. Première
    par Emilie Lefort

    On aurait aimé (...ou pas) passé dans cet autre monde que nous propose Gilles Marchand. Malheureusement, en dehors d'1h40 d'ennui mortel, le film ne trouve aucune grâce à nos yeux. Un scénario plat avec des dialogues sortant tout droit d'un mauvais soap. Le tout joué par des acteurs qui sont à la hauteur de ce qu'on leur demande de jouer... c'est à dire dans un surjeu assez insupportable. L'Autre Monde, qui raconte l'histoire de Gaspard devenant obsédé par une fille suicidaire adepte du jeu en réseau Black Hole, mêle monde réel et univers virtuel. Un aspect déjà vu et revu en beaucoup mieux. En bref, L'Autre Monde ne nécessite vraiment aucune exploration de votre part. Passez votre chemin sauf si vous êtes insomniaque et à la recherche d'un bon somnifère.

  3. Première
    par Alex Masson

    À défaut de révélations fracassantes sur les moeurs de nos jeunes, L’Autre Monde balance sur son auteur. Sa flagrante méconnaissance de la culture teenage d’aujourd’hui le pousse à en faire une caricature de romantisme sombre qui ferait ricaner les derniers gothiques encore en activité. Les bouleversements identitaires, l’incompréhension des premiers désirs ou des pulsions sexuelles se résument à un peu de touche-pipi et à une puérile d’une mystérieuse femme fatale peroxydée et son avatar. Pire, L’Autre Monde ne joue jamais sur la contamination de la réalité par le virtuel, Marchand s’échinant à dresser des barrières toujours plus importantes entre les deux (le jour, le soleil et les couleurs pour l’un ; la nuit, l’obscurité et la monochromie pour l’autre). Quand il n’ignore pas l’élément-clé des jeux vidéo actuels : le principe d’immersion du joueur. Si l’artificialité des situations et des personnages laisse le spectateur à distance au lieu de l’impliquer, le réalisateur, lui, est englouti par ses influences : Hitchcock, Kubrick mais surtout Lynch, avec d’encombrantes régurgitations de Mulholland Drive et Blue Velvet.