Toutes les critiques de Le monde est à toi

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Il y a huit ans, Romain Gavras nous retournait la tête avec Notre jour viendra, road-movie absurde dans lequel deux têtes brûlées se vengeaient de la société qui méprise les roux... Plus “classique” dans son esprit, Le monde est à toi (on remarquera le côté affirmé des titres) met en scène François, un doux rêveur qui veut devenir distributeur des glaces Mr Freeze au Maghreb. Pour cela, il doit réunir une somme coquette que ne veut pas lui donner sa mère, la chef d’un gang de voleuses professionnelles. François accepte donc un go fast en Espagne dont la réussite va être menacée par la présence de son ex beau-père fantasque, d’une fille manipulatrice et de deux petites frappes à la gâchette facile... Ce pitch suffit à établir la parenté du Monde est à toi avec les comédies british gangsta du rockeur Guy Ritchie dont Romain Gavras serait le pendant rappeur : son film est plus smooth et sexy, avec une prédilection égale pour les effets tape-à-l’oeil. Lui aussi aime les gueules et les acteurs qui en font des caisses. Dans le genre défoncé, Sofian Khammes est épatant en dealer junkie et cynophile ; dans le genre planant, Vincent Cassel fait le job en adepte de la théorie du complot ; dans le genre bitchy, Isabelle Adjani est poilante en mère indigne. C’est néanmoins Karim Leklou qui met tout le monde d’accord avec le rôle moins payant de François, garant du “réalisme” et de l’émotion du film. Grâce à lui, Le monde est à toi est un peu plus qu’une simple comédie cool.