Date de sortie 27 mai 2016
Durée 130 mn
Réalisé par Michel Hazanavicius
Avec Bérénice Bejo , Annette Bening , Maksim Emelyanov
Scénariste(s) Michel Hazanavicius
Distributeur Warner Bros Pictures France
Année de production 2014
Pays de production France, Géorgie
Genre Drame
Couleur Couleur

Synopsis

Le film se passe pendant la seconde guerre de Tchétchénie, en 1999. Il raconte, à échelle humaine, quatre destins que la guerre va amener à se croiser.Après l’assassinat de ses parents dans son village, un petit garçon fuit, rejoignant le flot des réfugiés. Il rencontre Carole, chargée de mission pour l’Union Européenne. Avec elle, il va doucement revenir à la vie. Parallèlement, Raïssa, sa grande sœur, le recherche activement parmi des civils en exode.De son côté, Kolia, jeune Russe de 20 ans, est enrôlé dans l’armée. Il va petit à petit basculer dans le quotidien de la guerre.Remake du film Les anges marqués de Fred Zinnemann

Toutes les séances de The Search

Critiques de The Search

  1. Première
    par Frédéric Foubert

    Quand on a débuté sa carrière en faisant dire des gros mots à John Wayne ("La Classe américaine"), recevoir un Oscar pour "The Artist", hommage à l’âge d’or hollywoodien, ressemble à une traversée du miroir. Que faire après ça ? Quelle route emprunter ? C’est à l’aune de ces interrogations qu’il faut comprendre le titre du film de Michel Hazanavicius. C’est de la "recherche", littéralement, un laboratoire où le réalisateur se demande à quoi ressemblerait son cinéma une fois débarrassé des références pop, du goût du pastiche et de l’ironie. À un mélo historique ? Une fresque guerrière ? Un brûlot édifiant ? Le risque que prend "The Search", c’est de n’exister qu’en creux, dans les pistes qu’il explore et les questions qu’il laisse en suspens. Ça ne veut pas dire qu’il n’est pas parsemé d’extraordinaires moments de cinéma, dus pour la plupart au petit Abdul Khalim Mamatsuiev, fulgurante silhouette mutique et chaplinienne. Chez Hazanavicius, le muet n’est jamais loin… On pourra reprocher ce qu’on veut à sa filmographie mais certainement pas de manquer de cohérence ni de panache.

  2. Première
    par Christophe Narbonne

    Annoncé au surlendemain de la présentation triomphale de The Artist au Festival de Cannes 2011, le nouveau projet de Michel Hazanavicius avait fait saliver : avec cette superproduction revisitant la guerre de Tchétchénie, on allait voir ce qu’on allait voir. On a su entre-temps que le cinéaste remakait en fait Les anges marqués de Fred Zinnemann, film de guerre mâtiné de mélo à la réputation un peu surfaite. Trois ans ont passé. La lumière a été faite ce matin sur The Search, drôle d’objet qui dans un même élan humaniste fait le procès de l’impérialisme russe, dénonce l’inertie de l’Occident et porte aux nues les hommes (femmes, surtout) de bonne volonté qui ont tenté de panser les plaies d’une population massacrée et dispersée dans une certaine indifférence.

    De la maladresse à la grâce
    Articulé autour de la figure de la représentante d’une ONG incarnée par Bérénice Bejo, le film développe trois arcs narratifs en parallèle : le recueillement par Bejo d’un présumé orphelin qui va véritablement lui ouvrir les yeux sur le sens de sa mission et des responsabilités ; la quête de la sœur de l’orphelin pour le retrouver ; le conditionnement brutal et viril d’un bidasse russe pour le rendre insensible aux horreurs perpétrées par son armée. Croulant sous le poids de leur indignation, les deux premiers arcs se contentent de remplir le cahier des charges du film à message avec un manque de lyrisme qu’on était en droit d’espérer. Aussi, les moments de grâce sont-ils les bienvenus, comme lorsque le gamin entame une danse folklorique tchétchène sur un tube des Bee Gees… C’est le point d’orgue de la « partie mélo » qu’Hazanavicius, qui en maîtrise pourtant les codes (voir The Artist), semble avoir négligée au profit de la « partie film de guerre ».

    Sens de l’épopée
    Un jeune Russe cool, joint au bec dans la rue, se laisse enrôler dans l’armée pour éviter la prison. Tout ce qui s’ensuit le montre aux prises avec sa conscience, sa hiérarchie, ses compagnons d’armes, son instinct de survie jusqu’à un dénouement cruel qui remet le film en perspective et lui donne une dimension réellement épique. Sans aller jusqu’à le comparer à Requiem pour un massacred’Elem Klimov, ce segment brut et sans concessions, antimilitariste au possible (plus qu’antirusse), donne un aperçu de ce que The Search, débarrassé de ses bonnes intentions et de son discours volontariste, aurait pu être.