Thank You, Goodnight : 5 anecdotes sur Bon Jovi
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Le groupe mythique des années 80 revient sur quarante ans de carrière pour Disney+.

On les écoutait sur nos walkman -  à l’époque du glam et des permanentes ou il fallait rembobiner les cassettes à l’aide d’un stylo. "Runaway", "Livin’ on a Prayer", "It’s My Life"… leurs chansons résonnent encore aujourd’hui. Si leur dernier concert en France remonte à 2010, aux États-Unis, Jon Bon Jovi et son groupe continuent la tournée des stades avec la même énergie qu’à leur premier show. Comme un héritage, un ‘teasing’ ou un adieu à la scène, le documentaire en quatre épisodes Thank You, Goodnight : L’odyssée de Bon Jovi sorti il y a quelques jours sur Disney+ revient sur quarante ans de carrière avec des archives inédites qui délivrent aux fans et aux curieux de belles anecdotes. En voici un aperçu :

"Personne ne voulait venir du New Jersey"

L’histoire de Bon Jovi, c’est un peu la réalisation de l’American Dream : cinq gamins du New Jersey qui atteignent le sommet par la force de leurs amplis. Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance – notamment quand on vient d’un État à la mauvaise réputation. Pour comprendre Bon Jovi, il faut comprendre le New Jersey. Comme l’illustre le documentaire, cet État voisin de New York est un peu le mal aimé. Pas évident de se construire une réputation quand on est considéré par l’ensemble des Américains comme des campagnards. Pourtant, les choses changent avec l’arrivée d’un homme : Bruce Springsteen.

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Interviewé, The Boss confie qu’il avait lui-même souffert de ses origines : "Personne ne voulait venir du New Jersey. Ils voulaient que je dise que je venais de New York." Mais il ne céda pas. Et grâce à lui, Jon Bon Jovi, Richie Sambora (guitariste originel) et David Bryan (claviériste) ont vu que la reconnaissance était à leur porte.

Ils ne seraient pas Led Zeppelin, Kiss ou The Rolling Stones, mais pourront être des musiciens évoquant leurs racines ouvrières. Sringsteen changea la scène musicale. Il a même rejoint le tout jeune Jon Bon Jovi alors que ce dernier donnait un concert avec son premier groupe à l’époque de la tournée des bars. Depuis, une admiration et amitié profonde unie les deux kids du New Jersey.

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Une pochette d’album… faite à partir d’un sac poubelle

Après le franc succès de leur premier album mais la légère "erreur de parcours" de leur second, pour Jon Bon Jovi, le troisième album devait frapper fort et réconcilier les critiques et les fans. En 1986 sort alors Slippery When Wet (en français : Glissant quand c’est humide). Avec des titres comme "Livin’ on a Prayer", "You Give Love a Bad Name" et "Wanted Dead or Alive", l’album est aujourd’hui est des plus connus et populaires. Outre les anecdotes entourant l’écriture des chansons, le documentaire nous apprend que la pochette a dû être revue à toute vitesse en raison d’une photo osée.

A moins que vous soyez un collectionneur de vinyles ou un passionné de musique, cette histoire vous est sûrement obscure. Comme l’explique le photographe Mark "Weissguy" Weiss dans Hard Rock la décennie ultime :

"Le titre était inspiré du N°5 (ndlr : un club de striptease de Vancouver). Les filles s’y déshabillaient en dansant de manière suggestive dans une douche transparente en plexiglas posée sur le bar. L’idée était de créer un T-shirt avec les mots ‘Slippery When Wet’ dessus, dans le style d’un panneau routier. Ensuite on le faisait porter par une fille voluptueuse et voilà : une pochette d’album classique."

La séance photo a lieu avec tous les membres du groupe, l’album est prêt et le marché commence. Déjà 300 000 exemplaires sont vendus. Mais la censure tombe. Trop suggestive, l’album est retiré et doit être revu.

"Il (Jon) est arrivé à mon studio, et en entrant, sans même dire bonjour, il a dit : ‘Sac Poubelle, pulvérisateur.’ J’ai suivi ses ordres. J’ai étalé le sac poubelle noir et pulvérisé de l’eau mélangée avec de l’huile. Puis Jon a écrit les mots ‘Slippery When Wet’ avec son doigt. En partant, il a dit : ‘Voilà leur pochette.’"

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Bon Jovi à Moscou, le hard rock comme arme culturelle

Si des artistes comme Elton John, Billy Idol ou encore Iron Maiden s’étaient déjà produit de l’autre côté du Rideau de Fer, jamais un événement aussi important que le Moscow Music Peace Festival n’avait été organisé.

Alors que le Mur est toujours debout à Berlin, les relations diplomatiques entre les deux Blocs s’adoucissent. C’est la "Détente" - une opération politique menée par le nouveau président soviétique Gorbatchev. Dans cette période d’ouverture sur l’occident, Moscou accueille le temps d’un week-end les plus grandes stars du rock pour un festival inédit.

"Gamin, à l’école, on nous disait que c’était les méchants. On ne peut pas y aller, personne n’y va. Il n’y a pas de disque là-bas", déclare Jon Bon Jovi dans une interview diffusée dans le documentaire.

Pourtant, les voilà dans la capitale de l’URSS du 12 au 13 août 1989, surveillés par le KGB pour la paix, l’amour et le rock n’roll. "Ce n’était pas des monstres comme on a tenté de nous faire croire. C’était juste des gens", explique David Bryan, le claviériste du groupe. Et si personne dans la foule ne parlait l’anglais, tous chantaient en chœur leurs chansons. Bon Jovi se produisent aux côtés d’Ozzy Osbourne, Mötley Crüe, Cinderella, Skid Row et Scorpions – qui compose "Wind of Change" à la suite du festival.

Mais si l’argent gagné par les organisateurs est directement reversé à l’association "Make a Difference" qui lutte contre l’addiction à la drogue, le documentaire révèle que les messagers étaient loin d’être les meilleurs élèves. Sex, Drug et Rock n’roll !

Une affaire d’état : les cheveux de Jon Bon Jovi

Yeux bleus, sourire étincelant et impressionnante chevelure, Jon Bon Jovi était un grand tombeur. Les fans étaient fous de lui. Si ses frères de scène lui ont déconseillé d’annoncer au public son mariage – de peur de faire fuir les filles des concerts – le plus grand drame fut capillaire. Dans les années 90, les chaînes américaines sont en boucle : Bon Jovi s’est coupé les cheveux. Même CNN lui dédie un bandeau. Arborant une coupe de cheveux similaire à celle portée par Brad Pitt ou Leonardo DiCaprio – coqueluches de ces dames – Bon Jovi doit répondre de son acte. Pourquoi s’est-il coupé les cheveux ? Après tout, qu’est un rockeur sans une belle tignasse ?

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Jon Bon Jovi a adoré le film Elvis

Thank You, Goodnight : L’odyssée de Bon Jovi démarre en 2022 alors que le groupe de sexagénaires s’apprête à démarrer leur dernière tournée. Malgré leur énergie débordante, la vieillesse se fait sentir. Comme un sportif, Jon Bon Jovi entraîne ses cordes vocales fragilisées par la maladie et l’âge. "A soixante ans, on regarde derrière soin et on se demande : ‘Suis-je devenu l’homme que je voulais être ?’"

Pour le chanteur, il était hors de question de finir comme le King. Assis sur sa terrasse, il demande aux équipes du documentaire s’ils ont vu le film Elvis de Baz Luhrmann. Pour lui, ce fut une révélation. Il réalisa l’impact d’Elvis dans sa carrière. Comme lui, il voulait chanter jusqu’au bout sans perdre son timbre de voix.

"J’ai compris que j’avais oublié à quel point j’étais conscient que dans ma carrière, Elvis m’avait porté. Plein de chose que l’on voit dans le film ont directement touché ma vie."

Mais face à la vieillesse, le secret du succès de Bon Jovi est d’avoir épousé la modernité. L’ascension, la célébrité, la vie de famille, la philanthropie, les dissonances au sein du groupe, le documentaire a encore tant de choses à révéler au public. Thank You, Goodnight : L’odyssée de Bon Jovi est disponible sur Disney +.