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Ça raconte quoi ? Dix ans de la vie d’Yves Saint Laurent, de la fin des sixties à 1976.

C’est avec qui ? Gaspard Ulliel dans la peau du grand couturier, d’autant meilleur qu’il ne joue pas le mimétisme et livre une interprétation personnelle de cette figure mondialement connue. Il est (très bien) entouré de Jérémie Rénier, Léa Seydoux, Louis Garrel, Amira Casar et d’un sublime caméo d’Helmut Berger en Saint Laurent vieillissant. 

Pourquoi fallait le voir ? Parce qu’il s’agit réellement d’un des meilleurs films français de 2014. Bertrand Bonello, un des plus grands cinéastes français actuels, contourne l’exercice du biopic et utilise l’histoire de Saint Laurent pour mettre en scène ses visions esthétiques sublimes et faire de la célébrité et du génie un beau et complexe sujet d’étude. Il fallait aussi le voir parce que c’était l’autre film sur le couturier français, sorti quelques mois après le Yves Saint Laurent plus académique de Jalil Lespert qui, lui, avait l’aval de Pierre Bergé. Sa confection hors des clous et presque contre le système rendait le film d’autant plus intéressant.

 

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Nominations ? 10. Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleur acteur dans un second rôle pour Jérémie Rénier ET Louis Garrel, meilleur montage, meilleure photo, meilleur son, meilleurs costumes, meilleurs décors. 

Ça repart avec quoi ? Il mérite le César du meilleur film mais aura plus facilement celui du meilleur réalisateur. Les succès publics d’Hippocrate et La Famille Bélier, le phénomène jeune premier des Combattants, l’aura politique de Timbuktu sont autant d’obstacles au sacre de Saint Laurent. Côté acteur, on se demande si la compétition entre les deux incarnations du couturier (Gaspard Ulliel Vs Pierre Niney), différentes mais toutes deux excellentes, ne pourrait pas compromettre les chances d’Ulliel. L’académie pourrait renoncer à départager les deux acteurs et en distingué un troisième… La compétition est la même pour les seconds rôles, là en revanche on parie sur une victoire de Guillaume Gallienne, dont l’incarnation de Pierre Bergé balaie celle de Jérémie Rénier. Louis Garrel, sulfureux et malaisant Jacques de Bascher, aurait un peu plus ses chances. Côté technique, on parie sur le montage (particulièrement fort) et la photo. Les décors devraient être le seul César possible pour La Belle et la Bête de Christophe Gans. Il sera particulièrement intéressant de voir si le Saint Laurent de Bonello rafle le César des meilleurs costumes à la barbe de celui de Lespert, puisque le premier n’a pas eu accès aux créations originales du couturier, contrairement au second.

Saint Laurent Vs Yves Saint Laurent : qui est le meilleur ?