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L'actrice est morte hier à l'age de 95 ans en laissant derrière elle une carrière flamboyante. Hommage.

Maureen O'Hara n'était peut-être pas connue par des plus jeunes cinéphiles mais a embrasé l'écran de sa chevelure incandescente pendant presque cinq décennies. Celle que l'on surnommait La Reine du Technicolor pendant l'âge d'or d'Hollywood s'est éteinte hier à 95 ans, laissant derrière elle une carrière impressionnante et des rôles inoubliables dans des classiques comme L'Homme Tranquille, Qu'elle était verte ma vallée ou encore Le Cygne Noir. Elle a travaillé avec John Wayne, Alfred Hitchcock ou encore John Ford.

Née en 1920 en Irlande, Maureen O'Hara commence sa carrière sur les planches où elle tape dans l'oeil de Charles Laughton qui apprécie sa chevelure rousse flamboyante et ses yeux verts. Elle lui volera la vedette, à 19 ans dans La Taverne de la Jamaïque d'Alfred Hitchcock, le dernier film britannique du grand maître. Ce succès lui offrira un contrat avec la RKO et elle embarquera pour Hollywood à bord du Queen Mary.

 

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La Reine du Technicolor

Dès lors, les grands noms de l'époque vont se l'arracher, à commencer par John Ford qui la fera remplacer Katharine Hepburn dans Quelle était verte ma vallée. Magnétique et pleine d'énergie, elle embrase les foules et sera la grande star de dizaines de films d'aventures, de pirates et de mousquetaires. Parmi eux : Le Gygne Noir (premier film de pirate en Technicolor), les fils des Mousquetaires, Sinbad la Marin ou encore les Rivages de Tripoli. C'est pendant cette période où elle enchaine les rôles qu'elle héritera du surnom de "La Reine du Technicolor". En effet, ce procédé de colorisation de la pellicule la rend encore plus ciné-génique. Elle est alors au sommet de sa carrière. La presse louera sa beauté tandis qu'un journaliste lui déclarera sa flamme : "photographiée en Technicolor, Maureen O'Hara est plus éblouissante qu'un coucher de soleil".

Forcément nostalgique de cette période, Maureen O'Hara confiait il y a peu en interview : "Mon ambition était d'être l'actrice préférée au monde. Et une fois le monde entier à mes pieds, je me retirerais en pleine gloire." En 1947, elle connaît l'un de ses plus grands succès critique dans le Miracle de la 34e rue, récompensé par 3 Oscars et diffusé à toutes les fêtes de Noël dans les foyers américains.

 

 

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"Une fille irlandaise coriace"

Elle retrouve ensuite son réalisateur fétiche, John Ford, qui lui donnera de grands rôles dans un cycle de Western réputé pour son parfait dosage entre action et humour : Rio Grande, L'Homme Tranquille, Ce n'est qu'un au revoir et l'Aigle vole au soleil. John Wayne qui partagera l'affiche avec elle sur la plupart de ces films ne cachera pas son admiration pour la belle irlandaise : "J'ai eu de nombreux amis, et je préfère la compagnie des hommes, à l'exception de Maureen O'Hara. C'est un type super." En fait, Maureen O'Hara s'est amusée à briser les clichées hollywoodiens de la potiche mijaurée au joli minois, contrairement à certaines de ses consœurs, elle n'hésitait pas à réaliser ses cascades elle-même et à choisir des rôles très physiques. Féministe avant l'heure ? Peut-être. Ambitieuse et en avance sur son temps ? C'est une certitude : "J'ai toujours été une fille irlandaise coriace", a déclaré Maureen O'Hara en 2004. "Ses personnages étaient fougueux et intrépides, comme elle l'était dans la vraie vie" a souligné sa famille en deuil.  

Une actrice de légende

En 1960 Maureen O'Hara s'ouvre à la télévision, laisse peu à peu la place à d'autres étoiles montantes et arrête le cinéma après The Big Jake en 1971 pour diriger une compagnie aérienne avec son mari. Elle fera un petit come-back dans Ta mère ou moi de Chris Columbus, vingt ans après. Sa carrière se verra couronnée d'un Oscar d'honneur en 2014. "J'ai prouvé qu'il y avait une sacrément bonne actrice en moi. Ce n'était pas seulement mon visage. J'ai fait de sacrément bonnes prestations." A déclaré Maureen O'Hara dans une interview rétrospective au Daily Telegraph en 2004. Un bon résumé de la carrière de cette irlandaise abonnées aux rôles de femmes fortes et déterminées. 

Parmi de nombreuses personnalités du 7e art, Jessica Chastain s'est fendue d'un bel hommage à la star sur Twitter, alors qu'elle devient à son tour la plus grande icône Rousse du cinéma. "RIP Maureen O'Hara, d'Une Rousse Coriace à l'autre, merci Maureen pour la lumière que tu as partagée", a écrit l'actrice d'Interstellar sur une photo d'elle avec la légendaire irlandaise. La relève est assurée.

 

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